Un nouveau test d'ADN ouvre la possibilité d'une meilleure détection, avec moins de biopsies
TORONTO, le 18 nov. 2015 /CNW/ - Si vous êtes un homme et que vous avez passé le cap de la cinquantaine, votre médecin vous a probablement déjà parlé du cancer de la prostate. Vous savez peut-être aussi qu'il existe un test sanguin permettant de vérifier si votre taux d'antigène prostatique spécifique (APS) est élevé et que, le cas échéant, le médecin peut demander une biopsie pour établir un diagnostic de cancer.
L'utilisation du test de l'APS aux fins de dépistage du cancer de la prostate est toutefois remise en question; plusieurs experts sont d'avis que cette analyse est beaucoup trop imprécise et qu'elle comporte plus d'inconvénients que d'avantages. C'est pourquoi le Dr Eleftherios Diamandis, chercheur et biochimiste clinicien à l'Hôpital Mount Sinai de Toronto, s'est fixé comme objectif de trouver un meilleur test de dépistage du cancer de la prostate. Grâce à une subvention de la Société canadienne du cancer, il travaille à la mise au point d'un test d'ADN innovateur, basé sur l'analyse du sperme, en espérant que ce nouvel outil fournira aux hommes des réponses plus concluantes tout en leur évitant des interventions douloureuses.
Le principal problème du test sanguin de l'APS réside sans doute dans le fait que la plupart des hommes affichant un taux d'APS élevé ne sont pas atteints d'un cancer de la prostate (c'est ce qu'on appelle un faux positif). Un taux d'APS élevé peut être attribuable à divers autres facteurs, par exemple un grossissement de la prostate, une infection, une activité sexuelle récente ou même la prise de certains médicaments. « La plupart des hommes de plus de 60 ou 70 ans éprouvent une forme ou une autre de problèmes urologiques », explique le Dr Diamandis.
Les médecins recommandent habituellement une biopsie pour déterminer la cause de l'élévation du taux d'APS, mais il s'agit d'une procédure douloureuse (pour effectuer le prélèvement, on doit utiliser une aiguille qui traverse la paroi du rectum afin d'atteindre la prostate) et susceptible d'entraîner de sérieux effets secondaires. Environ le tiers des hommes qui subissent une biopsie ont effectivement un cancer de la prostate. Le Dr Diamandis et son équipe envisagent l'éventualité que le dépistage se fasse d'abord au moyen des méthodes actuelles, comme le test de l'APS. Par la suite, les hommes présentant un taux élevé d'APS passeraient le test de sperme, lequel permettrait de vérifier la présence de marqueurs biologiques du cancer de la prostate et de savoir s'ils ont réellement besoin de subir une intervention aussi invasive que la biopsie. Ce processus de dépistage en deux temps pourrait réduire substantiellement le nombre de biopsies non requises en fournissant aux hommes et à leurs médecins de précieuses données pour les aider à prendre une décision plus éclairée.
Le Dr Diamandis est confiant quant à l'efficacité de sa nouvelle approche génomique du dépistage du cancer de la prostate. « Nous connaissons déjà les 20 mutations génétiques les plus fréquentes dans les cas de cancer de la prostate, ajoute le Dr Diamandis. Nous prévoyons être capables de vérifier la présence de n'importe laquelle de ces 20 mutations dans un seul échantillon de sperme; les faux positifs devraient être très rares. Cette manière de faire serait de beaucoup supérieure à l'utilisation du test de l'APS seul. » De plus, précise-t-il, une analyse de l'ADN du sperme pourrait s'avérer moins coûteuse que les méthodes actuelles. Lorsque l'étude sera terminée, dans deux ans, le chercheur espère voir son test mis à l'épreuve dans le cadre d'essais cliniques.
« Il nous faut absolument identifier de meilleurs marqueurs biologiques afin de pouvoir détecter le cancer de la prostate le plus tôt possible et avec certitude. Ce type de cancer, le plus répandu chez les hommes canadiens, se situe au troisième rang des causes de décès par cancer, souligne la Dre Siân Bevan, directrice de la recherche à la Société canadienne du cancer. Nous manquons d'outils pour établir dans quels cas il faut ou non traiter le cancer de la prostate par des moyens agressifs. »
Le Dr Diamandis a pu concrétiser son projet scientifique grâce à une Subvention pour l'innovation de 200 000 $ de la part de la Société canadienne du cancer, généreusement appuyée par le fonds de recherche de la Haladner Memorial Foundation en mémoire de Gertrude Green. L'année dernière, la Société a injecté 44 millions de dollars dans des projets canadiens de recherche sur le cancer comme celui du Dr Diamandis. Deuxième plus important bailleur de fonds caritatif de la recherche sur le cancer de la prostate au pays, la Société canadienne du cancer fait figure de chef de file de la lutte contre cette maladie.
« Grâce aux donateurs de la Société canadienne du cancer, nous sommes fiers d'investir dans des recherches de la trempe de celle du Dr Diamandis, dont les travaux pourraient avoir un impact majeur par l'amélioration des méthodes diagnostiques, de la survie à la maladie et de la qualité de vie des personnes touchées », conclut la Dre Bevan.
À propos de la Société canadienne du cancer
La Société canadienne du cancer subventionne les meilleures recherches sur le cancer au Canada grâce à ses généreux donateurs et à son processus de sélection rigoureux. Nous sommes l'organisme de bienfaisance national qui finance le plus la recherche sur le cancer au Canada et nous soutenons financièrement des centaines de chercheurs dans les universités, les hôpitaux et les centres de recherche. Pour plus d'information, visitez cancer.ca ou appelez notre Service d'information sur le cancer, un service bilingue et gratuit, au 1 888 939-3333 (ATS : 1 866 786-3934).
SOURCE Société canadienne du cancer (Bureau National)
Rosie Hales, Spécialiste des communications, Société canadienne du cancer, [email protected], 416 934-5338
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