MONTRÉAL, le 2 févr. 2022 /CNW Telbec/ - Alors que le gouvernement n'a de cesse de nous répéter que les écoles sont sécuritaires, la Fédération autonome de l'enseignement (FAE) est loin de partager ce constat. Au contraire, la situation est plus nébuleuse que jamais, les consignes sont confuses et le ministre de l'Éducation semble tout faire pour tenter d'enjoliver la situation et de minimiser, voire de camoufler, les problématiques vécues. Nous comprenons que le ministre de l'Éducation ne peut résoudre le problème de vétusté des écoles, résultats d'années de sous-financement et de laisser-aller, en un claquement de doigts. Toutefois, on s'attend à de l'honnêteté et de la transparence quant à ce qui se passe dans le réseau, ce dont il manque cruellement actuellement. Le jovialisme à tout crin du ministre derrière des airs de « ça va bien aller » : ça ne passe plus!
« On a l'impression que le gouvernement cherche à cacher la situation réelle dans les établissements scolaires. Le mois de février est entamé et tous les lecteurs de CO2 ne sont pas encore installés. Le Québec peine à traverser la 5e vague alimentée par le variant Omicron, la campagne de vaccination s'essouffle, la défiance à l'endroit des mesures sanitaires gagne du terrain auprès d'une partie de la population et un sous-variant de la souche du coronavirus Omicron qui, selon certaines études, pourrait être plus contagieux que la version originale, a déjà été détecté dans 57 pays, a annoncé mardi l'Organisation mondiale de la Santé (OMS). Malheureusement, à quelques mois des élections, on a l'impression que le ministre cherche à embellir son bilan et à cacher l'état véritable de la qualité de l'air et de la situation qui prévaut dans les écoles. C'est inacceptable! », affirme Sylvain Mallette, président de la FAE.
Sur le terrain, la confusion règne
- Le gouvernement a commandé 90 000 lecteurs de CO2 afin d'obtenir des données sur la qualité de l'air dans les classes. En date du 31 janvier, seulement 57 % des classes disposaient d'un lecteur fonctionnel et l'accès aux données détaillées demeure toujours impossible.
- Alors que le gouvernement affirme que seulement 2 % des élèves seraient absents en raison de la COVID-19, on apprend par les médias que des doutes existent quant à la fiabilité des données sur le nombre d'élèves absents : ce nombre serait plus proche du double, soit environ 48 000. C'est comme si la totalité de la ville de Shawinigan avait été placée en isolement.
- Le gouvernement affirme qu'il n'y a pas de problème de qualité de l'air alors qu'il n'a même pas accès aux données des lecteurs de CO2 et qu'il commande 1000 échangeurs d'air.
- Des enseignantes et des enseignants sont contraints de retourner enseigner en classe au terme d'un isolement de 5 jours, malgré des résultats de tests positifs à la COVID-19.
Bien que la FAE voie d'un bon œil la commande supplémentaire d'échangeurs d'air, nous tenons à rappeler qu'il y aurait près de 54 000 classes sans ventilation mécanique, dans lesquelles les profs doivent ouvrir les fenêtres en hiver pour assurer une circulation d'air adéquate. « Le gouvernement affirme que des échangeurs d'air seront envoyés aux établissements qui le demandent. Or, pour y avoir droit, les consignes gouvernementales sont claires : l'établissement doit démontrer qu'il est incapable de faire baisser le seuil moyen quotidien en deçà de 1 500 ppm malgré l'ouverture des fenêtres. Est-ce qu'on demanderait à des hôpitaux d'ouvrir leurs fenêtres en plein hiver? Est-ce que les édifices gouvernementaux, où travaillent les fonctionnaires, sont soumis à de telles règles? Poser la question, c'est y répondre », souligne monsieur Mallette.
À propos de la FAE
La FAE regroupe neuf syndicats qui représentent plus de 50 000 enseignantes et enseignants du préscolaire, du primaire, du secondaire, de l'enseignement en milieu carcéral, de la formation professionnelle, de l'éducation des adultes et le personnel scolaire des écoles Peter Hall et du Centre académique Fournier, ainsi que 2 300 membres de l'Association de personnes retraitées de la FAE (APRFAE). Elle est présente dans les régions de Montréal, de la Capitale-Nationale, de Laval, de l'Outaouais, des Laurentides, de l'Estrie et de la Montérégie, où se situent les quatre plus grands pôles urbains du Québec.
SOURCE Fédération autonome de l'enseignement (FAE)
Marie-Eve Rancourt, conseillère à la vie politique et aux communications, [email protected], 514 709-7763
Partager cet article