Être une province comme les autres ? Non merci !
MONTRÉAL, le 31 août 2015 /CNW Telbec/ - Le Mouvement national des Québécoises et Québécois (MNQ) dénonce avec force l'une des recommandations du rapport de la Commission de révision permanente des programmes (Robillard) qui consiste à abolir Revenu Québec et du même coup transférer à Ottawa le soin de percevoir les impôts de Québécois. « Cette proposition est carrément inadmissible et nous ramène plus de 60 ans en arrière ! Le Québec n'est pas une province comme les autres et nous refusons qu'il le devienne ! » s'est exclamé Gilles Laporte, président du MNQ.
Le MNQ tient à rappeler qu'en 1954, le Québec s'est donné un formidable outil pour réaliser nos rêves collectifs en instaurant un rapport d'impôts provincial. Nous nous sommes alors donné les moyens de nous doter d'un véritable État, d'un système d'éducation gratuit et universel, de cégeps, d'universités, d'hôpitaux. « Grâce aux impôts perçus, nous avons pu nationaliser les compagnies d'hydroélectricité et faire en sorte que nos ressources nous appartiennent! Souhaitons-nous vraiment retourner en arrière et laisser le soin au gouvernement fédéral de gérer notre argent? » s'est demandé Gilles Laporte.
La recommandation de la Commission Robillard allègue que l'abolition de Revenu Québec fera économiser au gouvernement quelques 400M$. Sous le couvert de son programme d'austérité budgétaire, le gouvernement Couillard administré des coupures massives dans des domaines névralgiques pour la vie des Québécois. Du même coup, ce gouvernement a multiplié les pirouettes pour justifier son aplaventrisme face aux empiètements répétés d'Ottawa dans nos champs de compétence. Rappelons que monsieur Couillard a tout récemment abandonné la bataille des transferts fédéraux en santé, ce que même le précédent gouvernement libéral n'avait pas osé faire. « Le gouvernement a le beau jeu d'affirmer qu'il coupe dans ses budgets pour équilibrer les finances publiques mais ne nous leurrons pas : nous assistons à un véritable ratatinement de l'État québécois. C'est à se demander si le gouvernement ne cherche pas à amoindrir le sentiment d'appartenance des Québécois à leur gouvernement ! » a poursuivi Gilles Laporte.
Pour mémoire, rappelons que le Québec a été reconnu en 2006 comme étant une nation distincte. Bien qu'aucune modification constitutionnelle formelle n'a accompagné ce changement de statut, tous les gouvernements provinciaux, peu importe leur allégeance, avant celui de Philippe Couillard, se sont battus pour faire reconnaître notre unicité et nos compétences. D'ailleurs, en pleine campagne électorale fédérale, les Québécois sont à même de constater que les partis fédéralistes promettent de mettre en place au Canada certains programmes sociaux uniques au Québec, tel que notre réseau de Centres de la petite enfance (CPE). Il s'agit là d'une démonstration éclatante que depuis la création de l'État québécois, nous avons su nous doter de programmes et d'institutions qui font l'envie de nos voisins. Sans l'impôt provincial, nous ne disposerons plus de ces ressources pour réaliser nos aspirations. «Si monsieur Couillard va de l'avant en appliquant la recommandation d'abolir Revenu Québec, nous serons alors la seule nation minoritaire à militer pour avoir moins d'autonomie! C'est scandaleux! Même la Catalogne réclame son agence de revenu[1]! » a conclu Gilles Laporte.
Fondé en 1947, le MNQ est le réseau des dix-neuf (19) Sociétés nationales et Sociétés Saint-Jean-Baptiste réparties sur tout le territoire du Québec. Il a pour mission de défendre et promouvoir l'identité québécoise, la langue, l'histoire, la culture et le patrimoine.
SOURCE MOUVEMENT NATIONAL DES QUEBECOISES ET QUEBECOIS
Myriam D'Arcy, Responsable de l'animation politique, [email protected], 514 527-9891, poste 307, Cellulaire : 514 743-4267
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