Euthanasie: La FMSQ dévoile les faits saillants de son sondage
MONTRÉAL, le 13 oct. /CNW Telbec/ - L'euthanasie est un sujet qui fait désormais partie des enjeux de notre société. Aussi, puisque les médecins sont concernés au premier chef par cette délicate question, la Fédération des médecins spécialistes du Québec (FMSQ) a mandaté la firme IPSOS DESCARIE afin de mener un sondage auprès de ses membres actifs pour connaître leur opinion. Ce sondage a été réalisé par Internet et par la poste du 28 août au 15 septembre 2009. Le taux de réponse s'établit à 23 % et la marge d'erreur est de 1,9 %, 19 fois sur 20.
"Les questions ne portaient que sur l'euthanasie vue sous l'angle des soins appropriés en fin de vie et non sur le suicide assisté que la Fédération considère comme un autre débat en soi" d'expliquer le Dr Gaétan Barrette, président de la Fédération des médecins spécialistes du Québec.
Ainsi, une large majorité de répondants (76 %) est d'avis que la FMSQ doit prendre position publiquement sur le sujet en tenant compte des résultats du présent sondage (75 %). Les médecins spécialistes sont prêts à tenir un débat sur l'euthanasie (84 %) et ils estiment que la société québécoise l'est également (76 %). D'ailleurs, dans une proportion de 75 %, les médecins spécialistes seraient certainement ou probablement favorables à la légalisation de l'euthanasie dans un cadre législatif balisé, estimant que la société québécoise l'est également, mais dans une moindre mesure (54 %). Ils appuieraient l'adoption d'un projet de loi visant la légalisation de l'euthanasie par la Chambre des communes dans une proportion de 76 %. Cette ouverture ne signifie pas pour autant que les médecins spécialistes accepteraient d'emblée de pratiquer l'euthanasie. En effet, même si 54 % d'entre eux étaient certainement ou probablement favorables à cette pratique dans un cadre législatif balisé, 20 % indiquent qu'ils ne le feraient certainement pas.
Cependant, le sondage tend à confirmer que l'euthanasie s'avère présente dans le contexte de pratique des médecins spécialistes et qu'ils y sont confrontés. En effet, selon 81 % des répondants, l'euthanasie est pratiquée au Québec : souvent/parfois (52 %) ou rarement (29 %). Pour les médecins spécialistes, la question de l'euthanasie relève d'abord de l'éthique (49 %) et de la morale (24 %), puis du droit dans une proportion moindre (13 %). Mais dans le contexte de l'interrelation directe avec le patient et/ou la famille, la question religieuse tient une grande importance, puisque 83 % des spécialistes interrogés estiment que les croyances religieuses doivent être toujours ou souvent être prises en compte au moment de la décision.
Le sondage révèle la très haute importance accordée par les médecins spécialistes à l'autonomie décisionnelle du patient ou de ses proches en cas d'incapacité (98 %). L'interrelation entre le spécialiste et le médecin de famille occupe une place tout aussi prépondérante lorsqu'il s'agit du suivi médical à dispenser à un patient en phase terminale puisque 91 % des répondants indiquent que les décisions doivent être prises en concertation. Dans un même ordre d'idées, lorsque l'état d'un patient requiert des manœuvres de réanimation et que la question n'a pas été abordée avec ce dernier, pour 72 % des médecins spécialistes, la décision doit être prise de concert avec la famille ou les proches et, en cas d'absence de consensus, 61 % privilégient alors le recours à un tiers (comité d'éthique de l'établissement, médiateur).
Pour 95 % des membres de la FMSQ, la sédation palliative doit être considérée comme faisant partie des soins appropriés de fin de vie. Cependant, l'opinion est très nettement partagée lorsque interrogés à savoir si la sédation palliative est assimilable à une forme d'euthanasie; 48 % affirment que oui et 46 % répondent non. De même, lorsqu'on leur demande si, d'une manière générale, l'euthanasie devrait faire partie intégrante des soins appropriés en fin de vie - thème qui a fait l'objet des réflexions du comité en éthique du Collège des médecins du Québec, 62 % des médecins se disent d'accord alors que 27 % sont d'avis contraire.
"De toutes les indications que ce sondage apporte, il en est une fondamentale : peu importe le modèle législatif ou les balises qui pourraient être mises en place par les autorités gouvernementales pertinentes sur la pratique de l'euthanasie, le médecin devra toujours demeurer entièrement libre de choisir d'accompagner un patient dans cette voie et nous allons être vigilants à cet égard" de déclarer le Dr Barrette.
Rappelons que le Collège des médecins du Québec devrait prendre position prochainement sur cette question d'actualité.
Notes méthodologiques :
Ce sondage a été réalisé du 28 août au 15 septembre 2009 auprès des 8 717 médecins spécialistes actifs, membres de la Fédération des médecins spécialistes du Québec. De ce nombre, 2 025 ont répondu au sondage : 1 734 par Internet et 291 par la poste. Le taux de réponse s'établit à 23 % (22 % pour l'Internet et 30 % pour l'envoi postal). La marge d'erreur est de 1,9 %, 19 fois sur 20.
La Fédération des médecins spécialistes du Québec a pour mission de défendre et de promouvoir les intérêts des médecins spécialistes membres des associations affiliées, sur le plan économique, professionnel, scientifique et social. La Fédération des médecins spécialistes du Québec regroupe plus de 8 000 membres au Québec, répartis dans 35 spécialités médicales. Seul organisme reconnu par le gouvernement pour la négociation d'ententes collectives, la FMSQ est également consultée pour tout ce qui touche l'organisation des soins médicaux au Québec.
Renseignements: Nicole Pelletier, ARP, Directrice des Affaires publiques et des Communications, Ligne média: (514) 350-5160; www.fmsq.org
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