MONTRÉAL, le 25 janv. 2024 /CNW/ - L'organisme de défense des droits Ex aequo exprime sa colère face à plusieurs recommandations du Commissaire à la santé et au bien-être (CSBE) en matière de soutien à domicile (SAD). Ces recommandations sont parues ce matin. Celles-ci portent exclusivement sur le soutien à domicile pour les personnes vieillissantes au Québec. L'une des recommandations demande que le gouvernement impose des frais aux personnes usagères.
Ex aequo défend entre autres les droits des gens qui ont une déficience motrice pour qui le SAD est essentiel à leur santé et à leur autonomie. Hugo Vaillancourt est l'agent de défense collective des droits responsable du dossier.
« C'est inadmissible », dit-il. « Nous avons été clairs en intervenant auprès du Commissaire que le SAD est essentiel pour les personnes avec une déficience motrice. Les personnes âgées méritent aussi un SAD de qualité, mais on passe encore sous silence les besoins des personnes en situation de handicap. Le Commissaire est tombé dans le piège d'associer le SAD aux personnes âgées, comme le fait constamment le gouvernement. »
Le CSBE affirme que le Québec doit passer de soutenir la perte d'autonomie à maintenir l'autonomie. Ex aequo rappelle que pour plusieurs personnes en situation de handicap, le SAD sert déjà à ce maintien, malgré des services défaillants.
« Les personnes âgées sont en perte d'autonomie, alors que les personnes en situation de handicap sont en quête d'autonomie », dit Marie Turcotte, la directrice de l'organisme. « Nos besoins sont différents, mais trop d'aspects du SAD sont basés sur les besoins des aînés en perte d'autonomie. C'est un problème constant pour nos membres. »
Le CSBE nommait cet enjeu dans le premier tome de son rapport, paru en mars 2023, malgré sa décision de se concentrer sur les besoins de la population vieillissante. Les personnes en situation de handicap ont une vie active et plusieurs sont parents, occupent un emploi ou font des études. Plus d'un million des personnes âgées de 15 ans ou plus déclarent vivre avec une incapacité au Québec, selon l'Office des personnes handicapées du Québec. Le SAD est essentiel aussi à de nombreux parents dont l'enfant - jeune ou adulte - est en situation de handicap et aux personnes proches aidantes.
Dans ses recommandations, le CSBE demande aussi que le gouvernement exige une contribution financière des usagers du SAD, en fonction de leurs moyens financiers. Mais Hugo Vaillancourt dénonce cette approche.
« C'est une attaque sur la gratuité des services pour l'utilisateur, que la politique actuelle sur le SAD est censée protéger. Dans les faits, on voit nos gens payer des préposées de leur poche parce que le CLSC ne leur donne pas assez d'heures de service. Et des tas de gens doivent payer pour de l'aide au ménage ou à la préparation de leurs repas. La Commissaire veut empirer la situation actuelle au lieu de défendre les gens, à un moment où le coût de la vie augmente. »
Ex aequo demande au gouvernement du Québec de s'engager à défendre un système de santé et de services sociaux public, universel et gratuit. L'organisme exige une refonte des politiques québécoises sur le SAD. Celles-ci doivent permettre l'épanouissement et l'autonomie des personnes en situation de handicap dans leur milieu de vie naturel.
Fondé en 1980, Ex aequo est un organisme montréalais qui se consacre à la promotion et à la défense des droits des personnes ayant une déficience motrice. Il promeut l'accessibilité universelle comme moyen de rendre possible l'inclusion sociale. Les différentes facettes de l'inclusion défendues par Ex aequo sont : le transport, la vie municipale, la santé et les services sociaux, l'habitation, la parentalité et l'action citoyenne.
SOURCE Ex aequo
Source et informations, Hugo Vaillancourt, Agent de défense collective des droits, dossier Santé et services sociaux, Ex aequo, [email protected], 514 288-3852, poste 14
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