Faire fi de ses responsabilités !
MONTRÉAL, le 26 oct. 2017 /CNW Telbec/ - L'adoption de la loi (PL 62) sur la neutralité religieuse de l'État au Québec qui prescrit que les services publics et parapublics sont donnés et reçus à visage découvert a immédiatement provoqué une levée de boucliers. Pour le Conseil central du Montréal métropolitain-CSN, cette loi ne fait que le contraire de ce qu'elle prétend vouloir régler.
D'une part, le gouvernement vise exclusivement les signes religieux du niqab et de la burqa, alors que la neutralité de l'État devrait traiter de l'ensemble des manifestations religieuses. Pourtant, la commission Taylor-Bouchard avait établi les conditions d'un dialogue social afin de définir la laïcité de l'État québécois. D'autre part, en abordant cette question strictement sous cet angle, le gouvernement risque de marginaliser davantage un petit groupe de femmes, premières victimes de l'islamophobie. La loi a donc l'effet pervers de prendre position, ce qui contrevient au principe de neutralité de l'État apparaissant dans son titre.
Dix ans après le rapport Taylor-Bouchard, le gouvernement Couillard fait fi du débat de société qui a donné lieu aux recommandations de la commission. Celle-ci proposait de définir les principes de la laïcité pour enfin régler l'épineux enjeu de séparation entre l'église et l'État, mais également de régler les enjeux sociaux d'inégalité et de discrimination, notamment le racisme, et de s'attaquer aux défis d'intégration des immigrants. Ces conclusions auraient pu servir de point de départ dans les travaux du législateur. De plus, le gouvernement libéral a également mis la hache dans la Commission sur le racisme systémique.
Selon Manon Perron, secrétaire générale du Conseil central du Montréal métropolitain-CSN, « en remplaçant le mandat de la consultation sur le racisme systémique pour tenir un forum sur l'emploi des immigrants, le gouvernement renonce non seulement à son engagement, mais refuse de trouver des solutions au problème du racisme. En refusant de traiter des enjeux de société aussi fondamentaux, le gouvernement a provoqué une cacophonie qui laisse craindre les dérapages. Il n'est donc pas étonnant de voir ses ministres patauger. Le gouvernement ne semble pas avoir tiré des leçons de l'histoire récente et pellette par en avant, en espérant éviter la controverse d'ici les prochaines élections », s'indigne-t-elle.
À propos
Affilié à la Confédération des syndicats nationaux, le CCMM-CSN regroupe près de 100 000 membres des secteurs public et privé répartis au sein de syndicats à Montréal, à Laval, au Nunavik et à la Baie James.
SOURCE Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM-CSN)
Nathalie Cliche, conseillère syndicale, 514 207-0013, [email protected], www.ccmm-csn.qc.ca, Facebook : Conseil.Central.Montreal.Metropolitain.CSN
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