Faits nouveaux étonnants sur la volatilité du dollar
OTTAWA, le 12 mars /CNW Telbec/ - Contrairement à ce qu'on pourrait penser, les industries de la fabrication et celles de l'extraction minière, pétrolière et gazière pourraient être plus susceptibles de mieux faire face à la volatilité de la devise canadienne parce qu'elles disposent d'outils plus nombreux pour se prémunir contre elle. Moins favorisées à cet égard, les industries de services pourraient être plus exposées aux fluctuations monétaires. Un nouveau rapport produit par le Centre du commerce et des investissements internationaux du Conference Board du Canada présente les industries davantage à la merci des changements touchant la devise et celles qui le sont le moins.
"Les industries de la fabrication ont toujours été perçues comme étant plus vulnérables aux variations du taux de change en raison de leur dépendance face au marché des exportations, explique Louis Thériault, directeur du Centre du commerce et des investissements internationaux. Cette étude conclut que les industries largement tributaires des marchés et des fournisseurs internationaux ainsi que celles disposant de stratégies limitées pour exercer des activités sur les marchés internationaux sont moins en mesure de s'adapter aux fluctuations du taux de change."
"Dans l'économie mondiale d'aujourd'hui, les industries canadiennes doivent continuer de s'internationaliser pour demeurer concurrentielles. Une entreprise qui mise sur divers outils d'internationalisation à la fois sera mieux à même de supporter les risques financiers liés à d'éventuelles fluctuations de la valeur du dollar canadien."
Ces dernières années, la devise canadienne s'est à la fois emballée et dépréciée rapidement par rapport à la plupart des grandes monnaies. De 0,62 $US en 2002, elle est passée à la marque record de 1,09 $ en novembre 2007, pour ensuite plonger à 0,77 $ en 2008 et remonter à 0,97 $US récemment. À cause de ces fluctuations, il est devenu de plus en plus difficile pour les entreprises de se doter d'une structure de coûts valable.
Le rapport Volatilité du dollar : qui devrait s'en préoccuper? propose quatre indicateurs pour établir la mesure dans laquelle 27 industries dépendent des transactions internationales pour mener leurs activités et la nature de cette internationalisation :
- L'intensité des exportations; - L'intensité des importations d'intrants; - L'intensité des importations de machines et de matériel; - L'ampleur de l'investissement direct canadien à l'étranger.
Les industries affichant un haut niveau d'internationalisation, reflété par leur rang élevé au regard de nombreux indicateurs, sont susceptibles de présenter des structures opérationnelles plus flexibles que les autres. En général, les industries de la fabrication et de l'extraction minière, pétrolière et gazière présentent le plus haut niveau d'internationalisation, et sont donc susceptibles de mieux faire face à la volatilité de la devise. Parmi les industries ciblées comme étant peu exposées à un dollar volatile en raison d'une plus grande internationalisation mentionnons plus particulièrement :
- la fabrication de produits minéraux non métalliques; - la fabrication de produits informatiques et électroniques; - la fabrication de plastiques; - la fabrication de métaux de première fusion; - l'extraction minière, pétrolière et gazière; - la fabrication d'autres produits.
Les industries de services sont potentiellement plus vulnérables aux fluctuations de la devise, car, leur internationalisation n'étant généralement associée qu'à l'un des quatre indicateurs cernés, elles ont une capacité de résistance plus limitée. Cinq des six industries jugées très exposées aux variations du huard relèvent du secteur des services :
- Le transport et l'entreposage; - Les services publics - Le commerce de détail; - Le commerce de gros; - L'information et la culture.
Outre la fabrication d'équipement électrique, au sixième rang des industries qu'on estime les plus vulnérables à une devise volatile, les industries manufacturières se caractérisent par une exposition de faible à modérée aux fluctuations monétaires parce qu'elles ont intégré des outils d'adaptation. Il importe de noter que ces indicateurs ne reflètent que certains aspects de la réalité aux visages multiples que vivent les entreprises. Bon nombre des industries de la fabrication sont passées par de pénibles restructurations, ou en subissent encore, pour réagir aux changements touchant la demande mondiale et les prix mondiaux, ou pour compenser une productivité en perte de vitesse. Cet indicateur composite renseigne les observateurs sur le degré d'exposition à la volatilité du dollar, que celui-ci augmente ou baisse. Cependant, il ne mesure pas le risque absolu.
Les entreprises, en particulier les petites et les moyennes, doivent examiner leur position par rapport aux chaînes d'approvisionnement mondiales et cerner à la fois les risques et les débouchés que présente le marché mondial. Il leur faut également former des partenariats stratégiques avec d'autres entreprises et industries pour partager ressources, risques, savoir-faire et capitaux sur les marchés étrangers.
Les décideurs peuvent prendre des mesures indirectes pour aider les industries canadiennes à se préparer aux fluctuations du taux de change et atténuer les effets de celles-ci. Ces mesures comprennent une libéralisation accrue des échanges et le renouvellement des politiques en matière d'investissement direct étranger.
Ce rapport est publié par le Centre du commerce et des investissements internationaux (http://www.conferenceboard.ca/ITIC/ITIC-francais/default.aspx) du Conference Board du Canada, qui s'est donné pour objectif d'aider les dirigeants canadiens à mieux comprendre l'influence des dynamiques économiques mondiales -comme les chaînes d'approvisionnement mondiales et régionales, les obstacles intérieurs au commerce, les politiques américaines ou le resserrement de la sécurité aux frontières - sur les politiques publiques et les stratégies d'entreprises.
Renseignements: Brent Dowdall, Relations avec les médias, tél.: (613) 526-3090, poste 448, Courriel: [email protected]
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