Femmes en politique municipale: dévoilement d'une étude de l'UQAM sur la couverture médiatique des politiciennes
MONTRÉAL, le 15 sept. 2020 /CNW Telbec/ - Des chercheuses de l'UQAM*, soutenues par la Table de concertation des groupes de femmes de la Montérégie (TCGFM) et le Service aux collectivités (SAC) de l'UQAM dévoilent l'étude Les représentations médiatiques des femmes aux élections municipales : quels enjeux, quelles incidences pour les candidates?
Au cours du lancement de l'étude, les chercheuses ont présenté les témoignages de politiciennes. Ces dernières affirment être représentées différemment des hommes dans les médias traditionnels. Une participante à la recherche souligne : « Aux femmes, on leur pose souvent la question : 'votre enfant à la maison', 'est-ce que vous avez un mari qui prend soin des tâches ménagères?'. […] Je rêve d'un jour où, dans les médias, on posera autant ces questions aux hommes qu'aux femmes, ou qu'on posera les vraies questions [aux femmes sur les] enjeux prioritaires ». D'autres exemples de traitement différent des genres figurent dans une série de capsules vidéos, diffusées pendant l'événement par la Table de concertation du mouvement des femmes de la Mauricie (TCMFM) et complémentaires à la recherche.
L'étude constitue la deuxième phase d'une première recherche complétée en 2018, intitulée Les représentations médiatiques des femmes en politique municipale. Toutes deux s'inscrivent dans le projet Plus de femmes en politique : les médias et les instances municipales, des acteurs clés!, impliquant la TCGFM, la TCMFM et la Table de concertation des groupes de femmes du Bas St-Laurent (TCGFBSL).
Le dévoilement de l'étude s'est déroulé en présence de plusieurs membres du milieu politique, mais aussi universitaire et communautaire. Parmi elles, Mme Sylvie Vignet, mairesse de Rivière-du-Loup, ainsi que Mme Nathalie Goulet, conseillère municipale et membre du comité exécutif de la Ville de Montréal.
Faible présence des politiciennes dans les médias : état des lieux, enjeux et incidences
En analysant plus de 1100 articles de la presse écrite, l'équipe a constaté que l'espace médiatique occupé par les hommes était disproportionné par rapport à celui occupé par les femmes candidates en 2017. Cette première recherche montrait également que l'accent mis sur les qualités et les capacités traditionnellement féminines des candidates pouvait contribuer à reproduire des stéréotypes de genre et perpétuer des attentes différenciées envers candidates et candidats.
Qu'en est-il de l'expérience médiatique des candidates ayant participé aux dernières élections municipales de 2017 ? Comment ont-elles vécu les enjeux et incidences liés à leur couverture médiatique durant la campagne électorale? Ces questions, parmi d'autres, ont été posées à des candidates et élues de 10 régions du Québec au cours d'entretiens menés par les chercheuses de cette nouvelle étude.
Au cours de la recherche menée en 2020, les candidates ont mis de l'avant le rôle des médias en politique municipale, la manière dont elles ont été représentées dans ceux-ci et l'effet que les médias a eu sur leur campagne électorale. Elles ont partagé leurs stratégies pour composer avec les enjeux de la couverture médiatique et les conséquences que celle-ci a eue autant sur leur vie professionnelle que privée. Le projet propose également des conseils et recommandations, notamment sous forme de capsules vidéos, destinées aux médias mais qui s'adressent tout autant aux instances municipales : ces deux acteurs clés ont sans ambiguïté leur rôle à jouer pour favoriser la pleine participation des femmes aux sphères de pouvoir et ainsi réduire les discriminations liées au genre qui y persistent.
La conclusion de l'étude laisse peu de place au doute : il existe toujours un « régime de genre » en politique municipale, régime qui se répercute nécessairement dans les représentations médiatiques des femmes candidates.
Des pistes de solutions à identifier en collaboration avec le milieu journalistique
Complémentaires, les deux études dessinent un portrait de la couverture médiatique des politiciennes. Conséquemment sont proposées au milieu journalistique des recommandations basées sur les bons coups des médias en matière de représentations des femmes et sur les expériences des politiciennes, afin d'explorer ensemble les pistes de solutions trouvées pour un traitement neutre et égalitaire des femmes qui participent à la vie politique de leur communauté.
Le projet, financé par le Ministère fédéral des Femmes et de l'égalité des genres Canada, a ainsi déjà permis de produire différentes ressources et outils pour favoriser ce traitement neutre et égalitaire, dont le Guide des bonnes pratiques journalistiques et quatre capsules vidéo produites par la TCMFM. Le contenu des capsules s'inspire directement des pistes de solutions abordées au sein des études réalisées dans le cadre du projet. Il propose aux journalistes et aux responsables des communications de faire le « PARI d'une couverture neutre », accordant autant d'espaces médiatiques aux femmes qu'aux hommes, résistant à l'envie de faire des commentaires sur l'apparence, et en intégrant la lutte aux stéréotypes dans les communications. Par ailleurs, les enjeux abordés font écho aux témoignages des élues qui ont participé à l'étude présentée aujourd'hui.
* Chercheuses de l'UQAM : Stéphanie Panneton et Véronique Pronovost, respectivement doctorantes en communication et en sociologie, Caterine Bourassa-Dansereau et Caroline Bouchard, professeures au département de communication sociale et publique
Source :
Julie Meunier, conseillère en relations de presse
Division des relations avec la presse et événements spéciaux
Service des communications, UQAM
Tél. : 514 895-0134
[email protected]
SOURCE Université du Québec à Montréal
Eve-Marie Lampron, agente de développement, Service aux collectivités de l'UQAM, Protocole UQAM/Relais-femmes, [email protected]
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