Fermeture de l'usine Les Crustacés de Gaspé - Une tactique évidente pour contrer la syndicalisation dans le secteur des pêches
GRANDE-RIVIÈRE, QC, le 18 mars 2019 /CNW Telbec/ - C'est avec stupeur et colère que les représentants du syndicat Unifor ont été informés de la décision de l'employeur Les Crustacés de Gaspé de fermer l'usine de Grande-Rivière alors que les parties sont en plein processus de négociation d'une première convention collective.
Le syndicat est d'autant plus déçu que l'employeur n'a même pas eu la décence de l'annoncer publiquement lui-même. « Nous nous devions de réagir ce matin, car l'information a été ébruitée et circule un peu partout sur les médias sociaux », a déploré John Caluori, adjoint au directeur québécois d'Unifor.
« Mais de toute manière, il s'agit clairement d'une tactique antisyndicale qui a pour objectif non seulement de bloquer la syndicalisation de l'usine, mais aussi de freiner la création d'une section communautaire des aides-pêcheurs qui prend de plus en plus d'ampleur en Gaspésie. On est dans une campagne de peur et d'intimidation, c'est absolument indécent et inacceptable dans notre société d'aujourd'hui », a dénoncé M. Caluori.
Accrédité en mai 2018 pour représenter les travailleurs de l'usine Les Crustacés de Gaspé de Grande-Rivière, le syndicat tentait de conclure une première convention collective dans un contexte ardu. « L'employeur n'avait jamais de disponibilité, ce qui a retardé énormément le processus. Nous devions d'ailleurs nous rencontrer la semaine prochaine pour poursuivre la négociation. Cependant, lors d'une conférence téléphonique convoquée à sa demande, l'employeur nous a plutôt annoncé qu'il doit fermer, car l'usine perdrait supposément trop d'argent », a expliqué M. Caluori.
Le syndicat met en doute les motifs réels de cette décision d'autant plus que l'usine ne nécessite pas d'investissement majeur. « Alors même que les quotas de crabe ont été augmentés de 30 % pour cette année - en plus du un million et demi de livres de l'année dernière- et que les installations sont en mesure d'opérer, on veut nous faire croire que tout à coup, là, en pleine période de rappel des employés, on vient de se rendre compte qu'on ne fait pas d'argent et qu'on doit fermer ? Ça n'a pas de sens », a déploré le directeur adjoint.
Le syndicat examine actuellement toutes les options légales afin de contrer cette stratégie. Il fait également des recherches afin de s'enquérir à quel niveau le gouvernement a soutenu cette entreprise. « C'est clair que l'on va interpeler les élus et le gouvernement si une mesure de soutien a été accordée à cette entreprise afin qu'elle soit obligée de rende des comptes », a conclu M. Caluori.
Le syndicat rencontrera ses membres aujourd'hui afin de discuter de la suite des choses dans ce dossier.
À propos d'Unifor
Unifor est le plus grand syndicat du secteur privé au Québec et au Canada représentant plus de 315 000 membres dans tous les secteurs de l'économie. Unifor milite pour toutes les travailleuses et travailleurs et leurs droits. Il lutte aussi pour l'égalité et la justice sociale au pays et à l'étranger et aspire à provoquer des changements progressistes pour un avenir meilleur. Au Québec, Unifor représente plus de 52 000 membres et est affilié à la plus grande centrale syndicale québécoise, la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ).
SOURCE Syndicat Unifor Québec
Marie-Andrée L'Heureux, responsable des communications, Unifor-Québec, (514) 916-7373 [email protected]
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