Fermeture de la raffinerie Shell : La FTQ et le SCEP réagissent
Les travailleurs interpellent le gouvernement pour le maintien de leurs emplois et pour sauver la pétrochimie au Québec
LÉVIS, QC, le 21 janv. /CNW Telbec/ - Saisissant l'occasion de la rencontre économique organisée par le gouvernement Charest, des représentants des quelque 550 travailleurs, victimes de l'annonce de mises à pied massives faites par Shell à sa raffinerie de Montréal-Est, ont manifesté leur mécontentement. Ils ont rendu visite aux décideurs politiques et économiques réunis à Lévis pour leur faire réaliser l'impact de la perte de milliers d'emplois de qualité en pétrochimie, le risque environnemental que fait courir la décision de Shell, les conséquences sur l'autonomie énergétique et les impacts catastrophiques sur l'avenir industriel du Québec.
Comme l'a déclaré le président de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ), M.
"Dans la situation économique précaire que l'on connaît, après les graves crises traversées notamment par le bois d'œuvre, les pâtes et papier et la forêt, voilà une autre industrie structurante qui est menacée, a indiqué M. Joseph Gargiso, vice-président administratif du Syndicat canadien des communications, de l'énergie et du papier (SCEP-Québec), cette fois par une mauvaise décision d'affaires qui va augmenter la dépendance énergétique du Québec face aux importations. Au moment où le gouvernement cherche à retrouver l'équilibre budgétaire, il ne semble pas conscient qu'en laissant sa base industrielle s'effondrer, tout le monde s'appauvrit! Dans le cas de la raffinerie de Shell, il y a une alternative à la fermeture de cette entreprise rentable, c'est de la vendre à un autre opérateur, ce à quoi Shell s'était engagée."
Comme l'a précisé le représentant national du SCEP-FTQ, M.
Une décision négative pour l'environnement
Les représentants syndicaux ont tenu à dissiper un mythe concernant le raffinage que certains considèrent comme une activité néfaste pour l'environnement. Il faut être conscient que la fin du raffinage à la raffinerie Shell de Montréal-Est ne diminuera pas la demande sur le marché québécois, il est important de bien comprendre qu'en cessant de raffiner 130 000 barils par jour, qui approvisionnaient ce marché, il faudra les importer pour combler les besoins. Or, les produits raffinés sont plus volatils que le brut, ce qui rend leur transport par bateau plus risqué. Mais surtout, cela fera augmenter le trafic maritime sur le fleuve St-Laurent, faisant passer, selon nos estimés, le nombre de bateaux d'une dizaine PAR ANNÉE à deux ou trois PAR JOUR, dont un minimum de 700 navires par année. Un pensez-y bien!
Des impacts négatifs en cascade
La fermeture de Shell signifie la quasi-disparition du raffinage dans l'est de Montréal et fragilise tout un secteur industriel, à un moment où il aurait besoin d'être consolidé. L'expertise développée dans ce secteur risque de se perdre et des projets de formation notamment l'Institut de la chimie et de la pétrochimie seront mis à risque. La sécurité énergétique du Québec et sa dépendance face à l'importation en seront grandement affectées.
Renseignements: Jean Laverdière, FTQ, 514 893-7809; Marie-Andrée L'Heureux, SCEP, 514 916-7373; Catherine Escojido, section locale 121 du SCEP-FTQ, 514 927-8807; Sources: FTQ et SCEP
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