Fin du programme des petites centrales hydroélectriques - La Tuque est en colère contre le gouvernement
LA TUQUE, QC, le 6 févr. 2013 /CNW Telbec/ - Parce que cette décision remet en question le plus beau projet de développement économique du Haut-Saint-Maurice jamais mis de l'avant par les collectivités allochtone et autochtone, le projet de petite centrale hydroélectrique Manouane Sipi, qui aurait permis à la région de générer 212 millions $ de revenus nets pendant les 40 premières années de production, soit 106 millions $ pour Ville de La Tuque et 106 millions $ pour la Communauté des Atikamekw de Wemotaci, l'organisation municipale latuquoise est en furie contre le gouvernement du Québec.
« Vous n'avez pas idée à quel point je suis fâché. Le gouvernement vient de nous faire un double-échec dans le dos avec cette décision. Il ne respecte pas les communautés. Mais, nous sommes des battants et ça ne s'arrêtera pas là. On ne peut pas rester les deux bras croisés. On va se battre et ils ont besoin d'arriver avec une solution payante, pas à peu près, s'ils veulent qu'on lâche le morceau. Il y a des limites à venir exploiter nos ressources sans jamais rien nous donner en retour et à tuer nos projets de développement économique sans même nous consulter. Hydro-Québec génère 1 milliard $ de revenus avec la rivière St-Maurice et ne retourne rien en Mauricie comme redevance. Nous avons une entente avec Hydro-Québec. Ils ne peuvent pas changer d'idée comme cela du jour au lendemain quand il y a autant d'argent en jeu » soutien avec aplomb le maire de La Tuque, M. Normand Beaudoin.
La coupe est pleine pour La Tuque en ce qui concerne le gouvernement du Québec et Hydro-Québec. Après avoir reçu une collaboration très timide de la part de la Société d'État pour le projet de balisage de la rivière St-Maurice, un refus catégorique concernant les deux demandes des élus latuquois de hausser les redevances pour la ligne de transport de 735 kV de la Chamouchouane - Bout-de-l'Île, l'annonce de la fin du projet de Manouane Sipi est comme un coup de glaive en plein cœur. Sans oublier que certaines familles latuquoises risquent d'être obligées de déménager dans les prochains mois en raison des mises à pied chez les employés temporaires d'Hydro-Québec. Une conséquence directe de la décision de fermer Gentilly-2 qui a des répercussions jusqu'à La Tuque. Ce gouvernement et Hydro-Québec n'ont aucune considération pour les régions qui désirent se prendre en main. Ils ne font que ralentir les communautés qui sont dynamiques et ils nuisent au développement économique de la Mauricie depuis son élection.
« Le gouvernement demande aux municipalités de trouver de nouveaux moyens de financement autre que l'argent gouvernemental. En même temps, nos citoyens nous disent qu'ils ont atteint leur maximum de capacité de payer. Nous travaillons depuis sept ans sur ce projet qui répond justement à ces deux attentes. Maintenant que nous sommes prêts à le réaliser, que tout le monde est d'accord, le gouvernement nous laisse tomber. Il veut nous aider à réaliser des projets structurants pour compenser. La petite centrale Manouane Sipi est le projet le plus structurant qu'on peut avoir, parce qu'il nous donne les moyens financiers de réaliser plein d'autres projets sans piger dans les poches de nos contribuables. Il nous donne une autonomie financière extraordinaire. Hydro-Québec fait assez d'argent chez nous, c'est tout à fait normal qu'il nous en redonne un peu. Je ne pense pas que Manouane Sipi met en péril les profits d'Hydro-Québec tant que ça. Nous faisons face aujourd'hui à une décision politique de bas de gamme et c'est encore la Mauricie qui paye le prix. Cette décision est inacceptable et pénalise toute une population qui se relève avec difficulté de la crise forestière », ajoute M. Beaudoin.
Ville de La Tuque a déjà dépensé un peu plus de 2 millions $ dans la réalisation du projet Manouane Sipi. Le conseil municipal de La Tuque ne veut pas être remboursé, ni entendre parler de compensation, il demande au gouvernement du Québec de revoir sa décision et d'accepter le projet Manouane Sipi au même titre que celui de Val-Jalbert.
« Il faut que le gouvernement revienne sur sa décision. C'est ce que nous demandons ce matin. Nous voulons que Manouane Sipi se réalise. Le gouvernement vient d'accorder des projets d'éoliennes à 11 ou 12 cents le kilowatt, alors que notre projet est à 7,5 cents le kilowatt. Elle est où la logique dans cette décision? Nous sommes des bâtisseurs d'eau. Les centrales hydroélectriques, ça ne nous fait pas peur. Le barrage est déjà existant, alors il n'y a presque pas d'impact environnemental. Notre projet est plus acceptable que celui de Val-Jalbert. On ne comprend pas la décision du gouvernement et surtout on ne l'acceptera jamais. J'ai très hâte de rencontrer le ministre Sylvain Gaudreault, j'ai beaucoup de choses à lui dire, en commençant par ceci : lâcher un peu la Mauricie s.v.p. et aller voir ailleurs pour faire mal à l'économie. Je pense qu'on a assez donné. Nous méritons de recevoir de l'aide, pas des coups bas comme celui-là. Cette nouvelle-là est impossible à digérer et vous n'avez pas fini d'en entendre parler », ajoute le maire.
De plus, Ville de La Tuque déplore le fait que le gouvernement a agi de façon cavalière dans la façon dont il a annoncé cette décision sans faire aucune consultation auprès des gens concernés. Le gouvernement du Québec n'a même pas pris le temps de s'informer sur le projet, sur son avancement et sur les impacts de cette décision, agissant en dictateur littéralement. Le maire de La Tuque déplore aussi le fait que cette décision met fin à l'une des plus belles ententes jamais réalisées entre les Atikamekw et les Latuquois. Un modèle de concertation que le gouvernement Marois vient de jeter à la poubelle sans respect.
« En tout cas, si le gouvernement est inflexible sur sa position d'abandonner les petites centrales privées, il est mieux d'avoir de l'argent dans le fond de sa sacoche. Ce projet rapporte 106 Millions sur 40 ans à Ville de La Tuque. C'est le minimum auquel on s'attend pour le dédommagement que la ministre mentionne dans son communiqué. Ces redevances nous permettent de diversifier notre économie, de réaliser nos projets de 2e et 3e transformation dans le secteur forestier, de poursuivre les projets pyrolyse, de développer notre industrie touristique, d'accroître le niveau de service à notre population et de réduire notre endettement municipal. Je suis fière de ma ville et de ses gens qui se démarquent avec des projets structurants. Je vais défendre ma population férocement et nous allons prendre les moyens requis pour faire entendre raison à ce gouvernement. C'est une promesse » conclu le maire de La Tuque.
SOURCE : Ville de La Tuque
Hélène Langlais, directrice des communications
Ville de La Tuque
819 523-8200, poste 2112
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