Financement des arrondissements : le débat ne fait que commencer
MONTRÉAL, le 6 juin 2012 /CNW Telbec/ - Richard Bergeron, chef de Projet Montréal, a réagi au dévoilement de la réforme de Michael Applebaum du financement des arrondissements. « Ce que Michael Applebaum vient de présenter aujourd'hui est une déception pour nous. Aujourd'hui, nous croyions que c'était la fin du débat sur le financement des arrondissements, alors qu'il ne fait que commencer, car tout reste encore à choisir au niveau des normes et des paramètres. Nous devrons attendre encore plusieurs mois pour savoir véritablement ce qui attend les arrondissements au niveau financier. Nous n'avons pas les réponses que nous attendions et je crois qu'il était légitime de les attendre aujourd'hui », a affirmé Richard Bergeron.
Où est le gain pour les arrondissements?
Il est très difficile de concevoir comment les arrondissements deviendront plus autonomes quand les normes imposées par la Ville-centre se multiplieront. Par cette réforme qui est envisagée par l'administration Tremblay-Applebaum, la ville-centre se donne dorénavant le droit d'intervenir dans toutes les opérations des arrondissements au moyen de son bras financier. C'est de la centralisation détournée. « Une seule personne à Montréal doit être contente de cette réforme, et c'est Louise Harel, celle qui veut tout centraliser à tout prix! », a ajouté Richard Bergeron.
De plus, malgré que Michael Applebaum se félicite d'accorder des revenus additionnels aux arrondissements (5¢ / 100 $ d'évaluation en 2013 et 5¢ / 100 $ d'évaluation de plus en 2014), il est indiqué noir sur blanc, à la page 17 du document du service des finances remis aujourd'hui, que les revenus autonomes additionnels de 86,8 M$ pour les arrondissements seront en contrepartie d'une réduction équivalente des transferts centraux. « Où est l'amélioration pour les finances des arrondissements? », s'est questionné Richard Bergeron.
Deux cadeaux très pernicieux offerts aux arrondissements
Deux nouvelles sources de revenus sont également données aux arrondissements, soit 100 % des revenus de la vente d'actifs municipaux (terrains, immeubles) et 100 % des revenus des panneaux-réclames sur leur territoire respectif. Projet Montréal s'inquiète grandement des effets pernicieux de ces deux mesures envisagées par l'administration Tremblay-Applebaum. Allons-nous assister à la liquidation de la banque de terrains appartenant à la Ville de Montréal dès qu'un arrondissement se retrouvera à court de moyen financier? Quant aux panneaux-réclame, de nombreux montréalais s'inquiètent déjà de la multiplication de ces installations à travers la Ville de Montréal. Allons-nous assister à une multiplication hors-contrôle de ces laideurs urbaines que pour permettre aux arrondissements de boucler leur budget? « Où va-t-on construire du logement social à Montréal dans les prochaines années s'il y a une vente de feu des terrains municipaux? C'est une attitude tiers-mondiste envers le financement des institutions publiques. Je ne souhaite pas que ma ville devienne un méga panneau-réclame et un bar ouvert pour les promoteurs », a déclaré Richard Bergeron.
« Il n'y a pas moyen de se faire une idée claire de ce que sera les finances des arrondissements aujourd'hui. Il va falloir poursuivre le débat dans les prochains mois et ce ne sera qu'à la présentation du budget à l'automne prochain que nous pourrons juger des véritables intentions de l'administration Tremblay-Applebaum en matière de financement des arrondissements », a conclu Richard Bergeron.
Catherine Maurice
Attachée de presse de la 2e opposition
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