Fléau des livraisons par drones - Une saisie qui donne froid dans le dos au pénitencier de Donnacona
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Syndicat des agents correctionnels du Canada (UCCO-SACC-CSN)15 sept, 2021, 07:07 ET
DONNACONA, QC, le 15 sept. 2021 /CNW Telbec/ - Les agentes et les agents correctionnels du pénitencier de Donnacona ont procédé au cours des dernières semaines à une saisie d'objets inquiétants, prouvant une fois de plus que le Service correctionnel du Canada ne prend pas au sérieux le fléau des livraisons par drones.
Des poignards, des seringues, du matériel pour désinstaller et réinstaller les fenêtres (une fois la livraison directement faite à la cellule), un poing américain, des cellulaires, une tablette électronique ainsi des quantités non négligeables de drogues et de tabac ont été saisies par les agents correctionnels. « Les détenus reçoivent tout ce qu'il faut pour contourner les techniques que nous possédons pour détecter et intercepter les drones », dénonce à regret Frédérick Lebeau, président de la région du Québec pour le Syndicat des agents correctionnels du Canada-CSN. « Le Service correctionnel attend quoi ? Qu'il y ait mort d'homme ? »
Des mois de retard
Après des années de demandes répétées, Service correctionnel Canada (SCC) était censé procéder, il y a déjà plusieurs mois, à l'installation de radars perfectionnés voués à la détection de drones. « Nous devrions déjà pouvoir bénéficier de ces appareils. Mais les travaux sont à peine débutés. Nous n'avons même pas d'échéancier d'établi quant à leur mise en place. On nage en plein brouillard », dénonce Frédérick Lebeau. Malheureusement, le SCC prévoit installer que cinq radars sur un total de 49 établissements carcéraux à travers le pays. L'établissement Donnacona est le seul pénitencier au Québec où un radar sera éventuellement installé.
Interception
Ces nouveaux radars ne permettront toutefois de résoudre qu'une seule partie du problème ; celui de la détection. « Une fois le drone détecté, il nous faut des outils pour l'intercepter avant que les détenus ne mettent la main sur la marchandise », explique M. Lebeau. « Il y a bien eu des discussions sommaires sur la sécurisation des fenêtres des cellules, mais comme on l'a constaté, les détenues se font livrer des outils pour défaire le scellant à fenêtre et la réinstallent après avoir pris possession du colis. Il n'y a rien de vraiment concret qui est mis en place ».
En plus des radars et autres mesures d'interception du matériel livré, le Syndicat des agents correctionnels du Canada-CSN, qui représente les 7300 agents correctionnels à travers le pays, exige l'installation rapide de scanneurs corporels à l'intérieur de l'ensemble des pénitenciers. La Loi C-83, adoptée aux Communes en 2019, prévoit pourtant l'installation de ces scanneurs. Malheureusement, deux ans plus tard, rien n'est finalisé.
SOURCE Syndicat des agents correctionnels du Canada (UCCO-SACC-CSN)
Noémi Desrochers -- [email protected], Cell.: 514 216-1825
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