Future gare à Mirabel - Le conseil municipal demande à la députée Beaudoin de jouer franc jeu et au ministre Gendron de respecter le principe de la séparation des pouvoirs
MIRABEL, QC, le 21 mars 2013 /CNW Telbec/ - Le maire de Mirabel, M. Hubert Meilleur, trouve malheureux que la députée Denise Beaudoin cherche à mettre des bâtons dans les roues dans le dossier de la construction d'une nouvelle gare à Mirabel et lui demande de jouer désormais cartes sur table et de respecter la décision des autorités supérieures dans ce dossier.
Concrètement, le maire de Mirabel demande à Mme Denise Beaudoin de se rallier à la décision de la Commission de protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ) qui a transmis, le 3 décembre dernier à l'Agence métropolitaine de transport (AMT) et le 19 octobre 2011 à la Ville, sa décision favorable quant à la « construction d'une gare et d'un stationnement sur le terrain de la rue Victor, secteur de Saint-Janvier », plus précisément au nord de la rue Victor et à l'ouest de la voie ferrée.
Dans une lettre adressée à la députée de Mirabel, le maire déplore le fait qu'au bureau de la députée on laisse entendre « qu'il n'y aura jamais de gare sur la rue Victor, à Mirabel… et que ni l'AMT ni la Ville n'avaient obtenu les décisions favorables de la CPTAQ ». Ce qui, bien entendu, est faux, selon M. Meilleur.
De plus, il dit respecter le point de vue de Mme Beaudoin qui favorise plutôt le site de l'aéroport comme emplacement de la future gare. Cependant, « ce n'est pas une raison pour ne pas dire la vérité aux citoyens mirabellois sur l'état du projet de la gare qui doit bel et bien être construite, dès 2013, selon les échéanciers de l'AMT ». « Le site de l'aéroport proposé par la députée serait très peu fréquenté du fait que les usagers auraient à parcourir de 10 kilomètres à 15 kilomètres pour s'y rendre, contrairement au site retenu », d'ajouter le maire.
Le conseil municipal de Mirabel s'étonne aussi de l'intervention dans le dossier du vice-premier ministre et ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation, François Gendron, qui se dit « préoccupé par le projet d'implantation d'une gare de train de banlieue dans la municipalité de Mirabel par l'AMT ». Le vice-premier ministre demande, en effet, à la CPTAQ - requête exceptionnelle - de lui fournir un avis sur diverses questions : un site alternatif ; l'existence d'autres espaces en zone non agricole ; le maintien en zone agricole à long terme du secteur compris entre la voie ferrée et la zone de la gare.
Selon le maire, le ministre va trop loin. Il commet ainsi une maladresse, voire une faute grave en faisant fi du principe sacré des différentes fonctions de l'État, à savoir la séparation des pouvoirs entre l'exécutif, le politique et le judiciaire. Le maire comprend que la loi prévoit une obligation pour la CPTAQ de donner son avis au ministre. Toutefois, la CPTAQ a une fonction judiciaire et elle n'a pas à se justifier ou à expliquer au ministre les décisions qu'elle rend. Elle a encore moins à s'engager à prendre une position sur le site de la future gare ou encore à garantir au ministre qu'elle ne rendra pas à l'avenir des autorisations dans le même secteur. « L'influence que souhaite exercer le ministre est grave », d'indiquer le premier magistrat de Mirabel qui demande à la première ministre de ramener son ministre à l'ordre. Le maire trouve que la première ministre aurait avantage à agir rapidement et demande également aux différents partis d'opposition de s'assurer que ce n'est pas une nouvelle manière de faire de notre gouvernement de s'immiscer dans le pouvoir judiciaire. « J'espère qu'on n'assiste pas, ici, au même exercice reproché à l'ex-ministre de l'Environnement qui a démissionné et dont l'Assemblée nationale en commission parlementaire doit analyser les interventions qu'il aurait fait auprès du BAPE », de conclure le maire de Mirabel.
En terminant, signalons qu'après toutes les tergiversations dans ce dossier, depuis 2005, les coûts d'implantation sont passés de 2 millions de dollars à 6 millions de dollars. Ce qui fait dire au maire de Mirabel « qu'il faut procéder au plus tôt dans ce dossier d'intérêt collectif et cesser de faire augmenter le coût de la facture ».
SOURCE : VILLE DE MIRABEL
M. Hubert Meilleur, maire
Ville de Mirabel
450 475-2015
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