QUÉBEC, le 3 avril 2023 /CNW/ - Le Conseil québécois des entreprises adaptées déplore la décision du ministère de l'Emploi et de la Solidarité sociale d'imposer le gel du budget alloué au Programme de subventions aux entreprises adaptées (PSEA), et somme la ministre de l'Emploi, Kateri Champagne Jourdain, de renverser cette décision aussi inattendue qu'incompréhensible, qui résulte en la fin de la création d'emplois pour les personnes handicapées alors que le Québec se trouve en pénurie de main-d'œuvre.
Considéré comme un programme phare depuis sa création il y a 40 ans, le PSEA permet annuellement l'intégration au travail de plus de 4 000 personnes en situation de handicap grâce à des subventions salariales versées aux entreprises qui ont adapté leur environnement de travail pour accueillir cette main-d'œuvre différente.
Or, la non-indexation du budget annuel de 122,3 M$ pour 2023-2024 signifie que près de 200 de ces travailleurs seront privés d'un emploi : « En période de rareté de main-d'œuvre, perdre la chance de travailler est complètement absurde », déclare le directeur général du CQEA, Stéphane Thériault. « C'est encore plus inacceptable quand on considère que ceux qui en paient la note font partie d'une des minorités les plus vulnérables de notre société. Soyons clairs : le PSEA représente souvent leur unique chance de décrocher un emploi adapté à leur réalité. C'est non seulement un tremplin vers un emploi au sein d'une entreprise régulière, c'est aussi une façon de favoriser leur développement », a-t-il ajouté, rappelant que chaque personne qui sort du programme de solidarité sociale permet au Québec de réaliser des économies.
Répercussions directes : le gel budgétaire force l'élimination de 104 emplois adaptés. Au surplus, le couperet gouvernemental fauche les 80 postes qui devaient s'ajouter au cours de la prochaine année, en vertu de la Stratégie nationale pour l'intégration et le maintien en emploi des personnes handicapées 2019-2024. « Une courte analyse nous mène à déduire que les personnes en situation de handicap font les frais des augmentations des coûts du système et de la hausse du salaire minimum. Personne ne mérite de se faire traiter aussi cavalièrement », se désole le directeur général du CQEA.
Un programme noble mais discriminatoire
Derrière la noblesse du PSEA se cache une rigidité administrative dont les effets sont encore pires que le gel budgétaire. Il faut savoir que les emplois adaptés subventionnés par l'État sont répartis selon une grille régionale. Or, cette pratique a pour effet pervers de limiter le nombre de postes à pourvoir.
Par exemple, la région de Chaudière-Appalaches dispose de 800 postes subventionnés. Si la quantité de candidats admissibles est supérieure au nombre d'emplois disponibles, l'espoir de travailler prend immédiatement fin pour ceux qui n'auront pas eu la chance d'être au bon endroit au bon moment.
« Décrire cette situation avec le mot discrimination est un pas que nous n'hésitons plus à franchir. Depuis plusieurs années, le Québec discrimine des personnes en situation de handicap et favorise la rigueur tatillonne de l'appareil gouvernemental au détriment de l'autonomie de personnes qui méritent autre chose que d'être confinées à l'inactivité », affirme Stéphane Thériault.
Le Conseil québécois des entreprises adaptées souhaite que la rencontre qu'il a sollicitée avec la ministre de l'Emploi permettra de corriger la situation et surtout de mettre un terme à un type de ségrégation issue d'une époque révolue.
À propos du CQEA
Le Conseil québécois des entreprises adaptées réunit 37 entreprises adaptées réparties sur l'ensemble du territoire du Québec. Ces entreprises d'économie sociale emploient plus de 5 000 travailleurs, dont près de 4 000 sont des personnes handicapées qui œuvrent dans divers secteurs d'activité économique. Leur unique mission est de créer des emplois adaptés pour les personnes handicapées et favoriser leur transition vers le marché régulier de l'emploi.
SOURCE Conseil québécois des entreprises adaptées (CQEA)
Source : Stéphane Thériault, directeur général, Conseil québécois des entreprises adaptées, (418) 872.7899 poste 221, [email protected]
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