Gérald Tremblay veut qu'on ait chaud dans le métro pour un autre 50 ans !
MONTRÉAL, le 31 août /CNW Telbec/ - Projet Montréal dénonce l'attitude de fermeture de la Société de transport de Montréal (STM) et de l'administration Tremblay à l'idée de climatiser tout nouveau matériel roulant. "Les usagers des transports en commun devraient pouvoir bénéficier d'une qualité de service comparable à ce qu'on retrouve maintenant de façon quasi-standard chez son concurrent, l'automobile. Si on veut convaincre davantage de gens d'utiliser les transports publics, il faut absolument qu'ils soient climatisés", a déclaré Richard Bergeron, chef de Projet Montréal. C'est aujourd'hui qu'on déterminera si les prochains métros qui rouleront à Montréal seront climatisés puisque les Montréalais devront vivre avec ce choix pour des décennies. "Est-ce qu'on veut avoir chaud dans le métro pour un autre 50 ans ? Notre réponse est non et nous parions que c'est aussi celle de la majorité des usagers. Et si le maire Tremblay prenait le métro plus souvent, il ne pourrait que se rendre à l'évidence", a déclaré Richard Bergeron.
Du "transpire en commun" au transport en commun
Lors du dernier Conseil de ville, Projet Montréal a invité les élus montréalais à se pencher sur cette question et a préféré retirer sa motion pour continuer le débat publiquement plutôt qu'elle soit bêtement battue par la majorité. Projet Montréal reviendra à la charge et débattra à nouveau la question au prochain Conseil. "Il est grand temps que l'administration se rende compte que les usagers du transport en commun ne sont pas des citoyens de seconde classe. Ils devraient avoir le droit de bénéficier d'un minimum de confort et de ne pas arriver en sueur au travail", a indiqué le conseiller de ville du district Saint-Édouard, François Limoges.
Cette motion proposera que la STM inclût la climatisation sur tout matériel roulant dont elle se dotera. D'après nos calculs, il suffit de retirer une seule auto de la route au profit du transport en commun pour justifier (écologiquement neutre) la climatisation de 3 autobus. Mais, comme on est au Québec, où il y a une saison qui s'appelle l'hiver, la climatisation ne fonctionnera pas tout le temps. C'est pourquoi, à Montréal, le retrait d'une auto de la route au profit du transport collectif permettra la climatisation non pas de 3, mais bien de 12 autobus!
"On n'arrivera pas à convaincre d'avantage de gens d'utiliser les transports en commun si on ne fait que paqueter le réseau actuel. S'il faut certes ajouter à l'offre de service, il ne faut pas sous-estimer la qualité de l'expérience lorsqu'on prend le transport en commun", a ajouté le conseiller François Limoges, un usager régulier du transport en commun.
Des arguments tendancieux au détriment de la qualité du service
Les deux élus de Projet Montréal ont démoli point par point lors de la conférence de presse les arguments qui avaient été servis par le vice-président de la STM, Marvin Rotrand, lors du dernier Conseil de ville. Richard Bergeron a qualifié de tendancieuse la récupération à son compte de l'empreinte environnementale de la STM qui générerait plus de gaz à effet de serre si elle prenait le chemin de la climatisation. "C'est tout à fait diffamatoire d'invoquer un tel argument alors qu'on sait que la STM veut électrifier sont réseau d'ici 2025. La climatisation permettrait une augmentation marquée de la clientèle", a argumenté Richard Bergeron. "L'ajout de la climatisation au prochain appel d'offre pour les nouveaux wagons du métro correspondrait à un surcoût de 1,7 à 2,5 % de la facture totale, qu'on avait évaluée entre 2 et 3 milliards $, et une augmentation de 0,86 % des coûts d'exploitation en énergie. On parle donc d'un coût marginal autant pour l'achat que pour l'opération, alors qu'est-ce qu'on attend ?".
Toujours lors du dernier Conseil, Marvin Rotrand a dit que les rejets d'eau des unités de climatisation créeraient des inondations sur quais. "C'est vouloir faire peur au monde. Nous avons calculé que le rejet d'eau maximal serait de 7000 litres d'eau aux heures de pointe, soit 7 mètres cubes d'eau à l'heure. En considérant un service en continu 24 heures sur 24 et 365 jours par année, on aurait théoriquement 61 320 mètres cubes d'eau par année. Or d'après la STM "la quantité totale d'eau d'infiltration pompée sur une base journalière pour l'ensemble du réseau du métro a été évaluée à plus de 13,4 millions de litres", soit 4,9 millions de mètres cubes par année. Ainsi, même dans le pire des scénarios, la climatisation n'augmenterait que de 1,25 % le volume d'eau à pomper dans le métro. À entendre ces arguments, c'est à croire que tout ce qu'on voit de bien à l'étranger est impossible à Montréal. Est-ce qu'on peut demander à monsieur Rotrand de cesser de s'inventer des peurs et de tromper la population", a affirmé François Limoges.
François Limoges a aussi tourné en dérision les arguments de Marvin Rotrand selon lesquels il serait impossible de climatiser un métro en grande profondeur, que seuls les métros qui vont en surface peuvent bénéficier de la climatisation et que la climatisation des autobus n'était pas efficace sur les petites lignes à cause des ouvertures de portes fréquentes. "Marvin Rotrand devrait s'intéresser à ce qui se fait ailleurs dans le monde, et même dans les petites villes comme Gatineau, Ottawa et Terrebonne. Il saurait que les villes de New York, Chicago, Barcelone et même New Dehli ont leur réseau entièrement climatisé. Que des villes comme Londres, Moscou, et Paris, qui compte une ligne de métro en grande profondeur comme le nôtre, auront très bientôt des lignes qui seront climatisées", a déclaré le conseiller de St-Édouard. Quant à l'argument des portes ouvertes, ça ne tient tout simplement pas la route. Les autobus climatisés ne se vident pas de tout leur air froid quand s'ouvrent les portes. Vous n'avez qu'à aller à New York pour le constater. Vous y verrez certains autobus Nova LFS, exactement les même que nos autobus à plancher bas, à la différence qu'ils sont équipés de l'unité de climatisation Carrier AC353 et du compresseur 05G qui vient en option sur ce modèle de l'usine de Saint-Eustache".
Renseignements: Militza Jean, attachée politique de la 2e opposition, (514) 239-8612
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