Gestionnaires de garderies privées menacés de faillite - « M. le ministre : quelles sont vos véritables intentions ? » - Julie Plamondon, présidente du RGPQ
QUÉBEC, le 24 avril 2016 /CNW Telbec/ - Maintenus dans l'incertitude depuis plusieurs mois quant aux règles budgétaires qui seront imposées aux garderies privées subventionnées, la présidente du Rassemblement des garderies privées du Québec (RGPQ) somme le ministre de la Famille de faire preuve de transparence et d'honnêteté en ce qui a trait à l'avenir du réseau de garderies privées au Québec. « M. le ministre, quelles sont vos véritables intentions ? Souhaitez-vous la disparition du réseau de garderies privées subventionnées ? Êtes-vous conscient que vos politiques vont contraindre à la faillite de nombreux gestionnaires, dont une majorité de femmes ? », de clamer Julie Plamondon.
Après avoir signé une entente - « le couteau sous la gorge », précise madame Plamondon - en février dernier avec le ministère de la Famille qui établissait une nouvelle structure de financement et des compressions de 33 M $, les gestionnaires de garderies ont eu la désagréable surprise, le 30 mars dernier, de recevoir des directives administratives qui ne correspondaient pas aux engagements pris par le ministre.
Selon la présidente du RGPQ, ou bien le ministre ne nous dit pas tout lorsqu'il nous rencontre ou alors il n'est pas en contrôle de ce qui se trame dans son ministère. « Nous avons rencontré le ministre le 22 mars et il ne semblait pas se douter que 9 jours plus tard, nous allions recevoir des directives administratives concernant les allocations de transition qui contredisaient ce qu'il a affirmé lors de la signature de l'entente en février dernier. À preuve : son chef de cabinet adjoint du ministre, Jean-Luc Lavoie, n'était pas au courant de ces directives lorsque je lui ai parlé le 4 avril. Il a fallu que je les lui envoie ! », de souligner madame Plamondon.
Ces directives administratives ne représentent que la pointe de l'iceberg qui met en péril le réseau des garderies privées du Québec. Depuis quelques années, le réseau des garderies privées subventionnées au Québec a subi une série de compressions budgétaires (2,8% en 2013-2014, 2,8% en 2014-2015 et de 3,9% en 2015-2016). L'effet composé de ces coupures successives représentent un manque à gagner récurrent de plus de 100 000 $ par installation, alors que les coûts d'exploitation (loyer, chauffage, nourriture, salaires des employés, etc.) ont continué de grimper. Ces compressions ont ainsi fragilisé la situation financière de plusieurs installations et risquent d'acculer plusieurs gestionnaires à la faillite, d'éliminer des milliers de places pour les enfants et de supprimer des milliers d'emplois.
Pour le RGPQ, les directives surprises reçues en mars ne sont pas de bon augure aux yeux des gestionnaires, en attente des nouvelles règles budgétaires résultant de l'entente de février. Selon eux, le modèle établi par le ministère de la Famille est voué à l'échec car il ne fait que pénaliser les installations performantes plutôt que de leur donner des incitatifs à le demeurer.
Ils craignent par-dessus tout que l'incertitude entourant le soutien financier aux garderies privées subventionnées ne s'accentue et que l'objectif inavoué des autorités politiques soit d'éliminer graduellement les places subventionnées. Les gestionnaires présents à la rencontre de février se souviennent d'ailleurs du silence affiché par la sous-ministre à la Famille lorsqu'interrogée sur le nombre de places subventionnées en moins que visait le ministère pour la prochaine année.
« À moins qu'il ne souhaite la disparition des garderies privées subventionnées, le ministre de la Famille devrait suivre les conseils de sa collègue ministre de l'Économie, de la Science et de l'Innovation qui affirmait récemment au magazine L'Actualité : Le plus important dans le milieu des affaires, c'est la confiance, la prévisibilité des mesures », de conclure Julie Plamondon qui rappelle que le ministre prônait pourtant plus de flexibilité pour les commissions scolaires.
SOURCE Rassemblement des garderies privées du Québec
Source : Conseil d'administration du RGPQ; Pour information : Dominique Bélanger, RADAR Communications et affaires publiques inc., 418-455-0091, [email protected]
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