Ghislain Picard réagit aux déclarations de messieurs Helin et Snow sur le
programme d'aide aux étudiants autochtones de niveau secondaire
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Assemblee des Premieres Nations du Quebec et du Labrador22 mars, 2010, 14:33 ET
WENDAKE, le 19 mars /CNW Telbec/ - La proposition de Calvin Helin et de Dave Snow formulée au sujet des difficultés que rencontre actuellement le programme d'aide aux étudiants autochtones de niveau secondaire et les recommandations qu'ils font sont diffamatoires envers les Chefs et les Conseils des Premières Nations, dont nombre d'entre eux s'évertuent à fournir le meilleur service possible dans des circonstances très difficiles. Alléguer que ce programme offre peu de changement est une déclaration qui doit être replacée dans son contexte. "Il s'agit d'une déclaration tout simplement fausse et si nous prenions la peine de retourner 10 et 30 ans plus tôt, c'est-à-dire avant l'imposition en 1996 du seuil de 2% imposé par le gouvernement, nous verrions que les chiffres du postsecondaire ne cessaient d'augmenter de manière significative, contribuant ainsi grandement à l'éducation des Premières Nations", a déclaré Ghislain Picard, le Chef de l'APNQL.
En effet, les chiffres ont commencé à chuter depuis l'imposition de ce seuil par le gouvernement canadien et les listes d'attente se sont, dès lors, allongées. Il en a résulté que beaucoup d'étudiants ont abandonné. Le rapport du Comité permanent des Affaires autochtones et du Nord Canada, composé de représentants de tous les partis fédéraux, le prouve et recommande de mettre fin à ce gel de 2%, mais il ne recommande absolument pas de mettre un terme au programme actuel.
"Messieurs Helin et Snow négligent totalement cette réalité et s'emploient à jeter le blâme sur tous les Chefs des Premières Nations et les Conseils en généralisant les actions de certaines brebis galeuses" a ajouté M. Picard, qui déplore également que Calvin Helin et Dave Snow, pour quelque raison que ce soit, semblent ignorer le fait que la majorité des Premières Nations ont des directions de l'éducation tout à fait compétentes qui gèrent ces programmes et qui ont clairement mis en place des politiques respectant les lignes directrices de la circulaire E12 des Affaires indiennes qui fixe les priorités de sélections des étudiants. "Au lieu de cela, messieurs Helin et Snow ont choisi de dépeindre tous les Chefs et tous les Conseils de ce pays comme malhonnêtes et égoïstes. Il est certain que cela doit faire plaisir à certaines personnes du gouvernement fédéral actuel, qui veut se débarrasser de ce programme pour des raisons politiques, d'entendre un membre des Premières Nations parler ainsi".
L'APNQL convient que le gouvernement canadien a très mal géré ce programme d'aide aux étudiants autochtones du niveau postsecondaire, mais elle ajoute qu'il n'est pas le seul programme à faire les frais de cette mauvaise gestion. Le fait est que le gouvernement canadien refuse de financer adéquatement l'éducation des Premières Nations. La solution que proposent messieurs Helin et Snow consiste tout simplement à donner l'argent directement aux étudiants en guise de motivation. Hors, motiver les élèves ne dépend pas uniquement de l'argent. Parlez-leur plutôt d'emplois dans leur communauté. Que l'argent soit dans le compte de l'étudiant, dans le compte du Conseil ou dans celui du gouvernement n'est pas la question. Les enjeux, quand il s'agit d'accroître le nombre de jeunes scolarisés, ce sont l'accès à l'éducation postsecondaire et le suivi des étudiants. L'encouragement et un soutien moral appropriés pendant l'adolescence sont des facteurs très importants pour les étudiants des Premières Nations. De nombreuses études l'attestent. Helin et Snow supposent trop facilement que tous les élèves bénéficient d'un financement garanti et que le budget actuellement alloué à l'éducation des Premières Nations le permet.
Selon MM Helin et Snow, la corruption et le népotisme sont la norme parmi les Chefs et les Conseils de ce pays. Avec toutes les déclarations discréditant les Chefs des Premières Nations et les Conseils, vous conviendrez qu'il ne doit pas être difficile de trouver des étudiants qui, peut-être à juste titre, dénoncent le fait qu'ils ne reçoivent pas de financement. Cependant, utiliser ces témoignages pour "En faire des généralisations, dans la société d'aujourd'hui, n'est pas en accord avec les droits de l'homme et accuse un manque total de décence" affirme Ghislain Picard, qui demande également "Où se trouvent les données qui appuient de telles déclarations?" L'APNQL s'interroge aussi sur l'origine des chiffres avancés tels que celui déclarant que 70% de la population des Premières Nations résident hors des réserves. Les statistiques des Premières Nations, elles, disent que 50% de leurs membres résident hors des réserves. Au Québec, la majorité des communautés gèrent très bien les programmes d'éducation, dont le programme d'aide aux étudiants autochtones du postsecondaire.
L'APNQL est prête pour le débat car il lui apparaît évident que ce gouvernement, tel qu'annoncé par son sous-ministre, a clairement fait savoir qu'il veut se débarrasser de ce programme. Les déclarations de MM Helin et Snow s'alignent tout à fait avec les objectifs des gouvernements conservateurs. "Nous savons que des améliorations importantes sont nécessaires, et nous, l'APNQL et le Comité national des Chefs sur l'éducation, serions favorables à un examen conjoint du programme avec le gouvernement afin de convenir des solutions idoines qui amélioreront et assureront l'accès à l'éducation de tous les étudiants des communautés des Premières Nations", a conclu M. Picard.
Renseignements: Éric Cardinal, Conseiller en communications, (450) 638-5159, Cel.: (514) 258-2315
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