Grand prix Innovation clinique Banque Nationale 2013 - Accès à des soins intégrés pour des patients aux prises avec des problèmes de toxicomanies, de santé mentale et d'infections transmises sexuellement et par le sang
MONTRÉAL, le 29 oct. 2013 /CNW Telbec/ - Un groupe d'infirmières du Centre hospitalier de l'Université de Montréal (CHUM) a réalisé un projet qui pourrait bien devenir la référence pour faciliter l'accès à des soins intégrés pour les patients présentant des problèmes combinés de toxicomanies, de santé mentale et d'infections transmises sexuellement et par le sang. Ce projet, qui mise sur le leadership de trois infirmières de liaison dotées d'une solide formation en comorbidités, a permis de donner des soins à des milliers de patients, de résorber des situations de crise et d'éviter de multiples consultations à l'urgence. Il s'agit d'une première au Québec dans l'offre de services. Ce projet a permis à Claire Lahaie, Barbara Kotsoros et Tania Bond, toutes trois infirmières de liaison en comorbidités au CHUM, de recevoir aujourd'hui le Grand prix Innovation clinique Banque Nationale. Ce prix, attribué annuellement par l'Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ), a été remis par sa présidente, Lucie Tremblay, le ministre de la Santé et des Services sociaux, le Dr Réjean Hébert, et Jean Gagnon, vice-président régional, Sud de Québec, de la Banque Nationale. Le projet est intitulé Toxicomanies/psychiatrie et infections transmises sexuellement et par le sang (ITSS) : oser faire une différence auprès d'une clientèle urbaine qui présente des problèmes de santé complexes.
Le projet
Les infirmières de liaison ont fait figure de pionnières en assurant le leadership dans la mise en œuvre du projet amorcé au printemps 2010. Tout d'abord, elles se sont assurées d'acquérir une solide formation en comorbidités. Ensuite, elles ont développé des outils de compilation de données pour mieux connaître les caractéristiques de cette clientèle aux prises avec des problèmes de toxicomanies, de santé mentale et d'infections transmises sexuellement et par le sang, qui utilise le service de l'urgence comme accès aux services. L'infirmière de liaison accueille le patient dès son arrivée à l'urgence, procède à une évaluation de sa santé physique et mentale, dans le but de lui fournir les traitements intégrés appropriés à sa condition.
Quelques données
Au Québec, la rareté des ressources en comorbidités relativement aux toxicomanies et aux problèmes psychiatriques est largement déplorée par les professionnels de la santé et des services sociaux. Par ailleurs, on estime que le nombre d'utilisateurs de drogues injectables (UDI) à Montréal est de 11 700. En l'absence de traitements, ces personnes décéderont de suites de maladies liées au sida, alors qu'environ 80 % des personnes atteintes du virus de l'hépatite C évolueront vers une chronicité pouvant mener à une cirrhose ou à un cancer.
Le projet implique les urgences et les différentes unités de soins du CHUM rattachées à une équipe de soins intégrés en médecine des toxicomanies qui comporte une unité de psychiatrie des toxicomanies (SMT/UPT). Pour les patients présentant un sevrage à haut risque de complications, un sevrage complexe ou des conditions médicales associées, les infirmières de liaison facilitent le passage de l'unité hospitalière des SMT/UPT vers des lits de désintoxication. Aussi, elles réfèrent vers les lits de comorbidités ceux qui ont une santé mentale compromise ou qui sont en rupture de suivi psychiatrique en raison de leur consommation, afin qu'ils reçoivent un suivi et un traitement adaptés. Cet arrimage s'effectue en interdisciplinarité avec tous les professionnels concernés. Néanmoins, l'apport et le leadership clinique des infirmières de liaison en comorbidités constituent sans contredit un élément essentiel dans la mise en oeuvre d'une trajectoire de soins simplifiée et intégrée pour cette clientèle.
Les résultats
Durant l'année 2012, les trois infirmières de liaison ont répondu à 1 484 consultations demandées par des nouveaux patients ou pour des patients à revoir, pendant un séjour à l'urgence ou dans d'autres services hospitaliers. Elles ont procédé à 777 consultations en médecine des toxicomanies qui ont donné lieu à 174 hospitalisations dans des services de désintoxication, à 372 consultations en psychiatrie des toxicomanies qui ont donné lieu à 68 hospitalisations dans les services de comorbidités psychiatrie/toxicomanies, et à 707 consultations en psychiatrie générale. Aussi, 127 personnes ont été dirigées vers la clinique externe de psychiatrie des toxicomanies et 179 en médecine des toxicomanies. Un total de 309 consultations ont été faites auprès de UDI, et 257 auprès de personnes toxicomanes infectées par le virus de l'hépatite C. Nombre d'entre elles ont été dirigées vers des infirmières des SMT/UPT qui se consacrent au traitement de l'hépatite C, pour une évaluation. Par ailleurs, 70 références ont été faites dans différents guichets d'accès en santé mentale pour adultes (GASM-adulte) à Montréal et en région.
Le concours Innovation clinique Banque Nationale
Le concours Innovation clinique, lancé par l'Ordre des infirmières et infirmiers du Québec en 1995, met en valeur la contribution clinique des infirmières de tout le Québec, la qualité des soins offerts à la population, l'efficacité, l'efficience des services de santé, l'exportabilité vers d'autres établissements, ainsi que l'avancement de la profession infirmière. Le projet gagnant a été primé parmi dix projets finalistes régionaux. Ce concours a été rendu possible grâce au soutien financier de la Banque Nationale. « C'est avec fierté que la Banque Nationale soutient cette initiative qui contribue à l'amélioration des soins de santé à la population, a souligné Jean Gagnon, vice-président régional, Sud de Québec, de la Banque Nationale. Engagée dans la création de valeur économique et sociale au Québec, la Banque Nationale a fait de la santé l'un de ses axes de développement prioritaires. C'est pourquoi nous sommes heureux d'être partenaire du Grand prix Innovation clinique de l'OIIQ. » En plus de la bourse de 1 000 $ que les infirmières ont déjà reçue pour avoir remporté le prix dans leur région, le Grand prix Innovation clinique leur accorde une bourse de 3000 $.
À propos de l'Ordre des infirmières et infirmiers du Québec
L'OIIQ est un ordre professionnel régi par la Loi sur les infirmières et les infirmiers et par le Code des professions. Au 31 mars 2013, il comptait 72 365 membres et quelque 15 000 étudiants immatriculés. Sa principale mission est d'assurer la protection du public par la surveillance de l'exercice de la profession infirmière. L'OIIQ a également pour mandat de promouvoir une pratique infirmière de qualité et de contribuer au maintien des compétences des infirmières.
SOURCE : Ordre des infirmières et infirmiers du Québec
Lise Provost, M. Sc., M. Éd.
Attachée de presse
Direction principale, Stratégie, services et communication
Ordre des infirmières et infirmiers du Québec
514 935-2505, poste 225
514 895-1987
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