Grand Prix Innovation clinique Banque Nationale 2015 - Le projet de constat de décès à distance place l'infirmière au cœur de l'accompagnement en fin de vie
MONTRÉAL, le 10 nov. 2015 /CNW Telbec/ - C'est une équipe de projet de Chaudière-Appalaches qui se voit décerner cette année le Grand Prix Innovation clinique Banque Nationale 2015, visant à mettre en relief des contributions cliniques infirmières novatrices. C'est au terme d'une difficile délibération, les douze régions ayant présenté des projets de grande qualité, que le comité de sélection du Grand Prix a retenu le projet « Contribution de l'infirmière lors d'un constat de décès à distance au Centre intégré de santé et de services sociaux de Chaudière-Appalaches (CISSS-CA) ».
Dévoilé dans le cadre du Congrès 2015 de l'Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ), le Grand prix a été remis à l'équipe gagnante par la présidente de l'OIIQ, Lucie Tremblay, la directrice des soins infirmiers à la direction générale des services de santé et médecine universitaire au ministère de la Santé et des Services sociaux, Danielle Fleury, et Lise-Anne Amyot, vice-présidente, Solutions aux particuliers, de la Banque Nationale.
Un recours judicieux à la compétence de l'infirmière
Ce projet propose que l'infirmière devienne une ressource pivot en cas de décès d'un patient, survenant soit en soins à domicile, soit en milieu d'hébergement. Présente sur les lieux, et disposant de toute la compétence requise, l'infirmière est la professionnelle la mieux placée pour constater le décès, à partir de son examen et des signes cliniques qu'elle observe, puis le consigner et transmettre les données pertinentes au médecin pour qu'il puisse émettre à distance le constat de décès. Elle est également en mesure d'assurer le suivi auprès des proches. On évite ainsi des délais importants et des démarches inutiles et pénibles pour la famille.
Soulignons que le Code civil du Québec stipule que le constat de décès doit être rédigé par un médecin. En 2014, l'OIIQ et le Collège des médecins du Québec (CMQ) ont demandé des modifications législatives afin d'habiliter l'infirmière à dresser le constat et à remplir le bulletin de décès de façon autonome. Dans l'attente des changements législatifs souhaités, l'OIIQ et le CMQ croient qu'il est possible d'appliquer une mesure transitoire permettant ce processus d'émission du constat de décès à distance. C'est dans ce contexte que l'équipe a créé les outils administratifs et cliniques afin de mettre en œuvre ce projet.
On soigne ensemble la fin de vie
Dans la situation qui prévaut actuellement, lors d'un décès à domicile, les techniciens ambulanciers ou les policiers doivent obtenir diverses informations de proches éprouvés par le deuil, ce qui peut être source de stress. Dans les centres d'hébergement, il est souvent difficile de joindre un médecin, qui doit fréquemment se déplacer pour constater le décès, ce qui retarde d'autant la rédaction des constats de décès. Le projet, par la pratique qu'il propose, a le mérite de rendre plus efficace le processus d'émission du constat de décès et du bulletin de décès, tout en l'humanisant. L'infirmière peut ainsi se consacrer au soutien véritable des patients et de leurs proches à toutes les étapes de la fin de vie.
Un projet apprécié qui fera certainement école
Ce projet, actuellement déployé dans l'ensemble de la région Chaudière-Appalaches et dans celle du Bas-Saint-Laurent, confirme l'expertise de l'infirmière et l'efficacité de la démarche proposée. Il doit faire école.
Les retombées positives du projet ont été nombreuses. D'abord et avant tout, les familles qui ont vécu ce processus disent avoir apprécié la souplesse de la démarche ainsi que la présence humaine et rassurante de l'infirmière. Quant aux infirmières, dont le rôle est valorisé, elles ont le sentiment de mieux accompagner la personne en fin de vie ainsi que sa famille. Ce changement de pratique améliore aussi le mode de prestation des soins, se traduisant par une meilleure complémentarité infirmière-médecin, par une optimisation de la continuité des soins et par un partenariat plus efficient avec les ressources internes et externes.
Le succès qu'a connu ce projet met en évidence la nécessité de confirmer cette pratique importante et essentielle. Les ajustements législatifs sont attendus par l'OIIQ et le CMQ pour habiliter formellement l'infirmière à exercer cette pratique.
Quand l'impossible devient réalité
Ce qui semblait tout à fait impossible avant que ce projet ne soit mis en œuvre s'avère maintenant à la portée des équipes de soins, d'où le mérite notoire de ce projet.
« Le but ultime, conclut la présidente de l'OIIQ, Lucie Tremblay, est d'utiliser les bonnes ressources au bon endroit et au bon moment. Les infirmières se voient ainsi confirmer leur autonomie professionnelle. Les grands bénéficiaires en sont les patients et leurs proches, qui apprécient particulièrement l'accompagnement de l'infirmière en fin de vie. Nous espérons vivement que les modifications législatives demandées seront apportées. »
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L'équipe de projet
- Céline St-Onge, directrice des soins infirmiers, de la qualité et de la santé publique
- Sylvie Côté, conseillère-cadre en activités cliniques
- Denise Hébert, chef de l'Unité de coordination clinique de services préhospitaliers d'urgence
- Suzanne Roy, conseillère-cadre en activités cliniques
À propos du Prix Innovation clinique Banque Nationale
Le concours Innovation clinique a été lancé par l'Ordre des infirmières et infirmiers du Québec en 1995. Il vise à mettre en valeur les contributions cliniques novatrices en soins infirmiers de toutes les régions du Québec, ayant trait à la santé de la population, à la qualité des soins offerts, et à l'avancement de la profession infirmière. Il contribue également à susciter l'échange d'information entre les membres de la profession.
À propos de L'Ordre des infirmières et infirmiers du Québec
L'OIIQ est le plus grand ordre professionnel dans le domaine de la santé au Québec. Il est régi par la Loi sur les infirmières et les infirmiers et par le Code des professions. Au 31 mars 2015, il comptait près de 73 622 membres et quelque 15 000 étudiants immatriculés. Sa mission est d'assurer la protection du public par et avec les infirmières tout en veillant à l'amélioration de la santé des Québécois. L'OIIQ a également pour mandat de promouvoir une pratique infirmière de qualité et de contribuer au maintien des compétences des infirmières.
SOURCE Ordre des infirmières et infirmiers du Québec
et entrevues : Colette Ouellet, Directrice des communications, OIIQ, 514 604-2298, [email protected]
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