Grave pénurie d'habitation au Nunavik - Les Inuit lancent un cri d'alarme au
gouvernement fédéral
QUÉBEC, le 17 mars /CNW Telbec/ - De passage à Québec dans le cadre du conseil d'administration de la Société Makivik, les leaders inuit ont lancé aujourd'hui un véritable cri d'alarme pour inciter les gouvernements du Québec et plus particulièrement du Canada à investir massivement afin de régler le grave problème de surpeuplement des logements au Nunavik.
"Il est impensable qu'en 2010, jusqu'à une vingtaine de personnes s'entassent dans un même logement. Pourtant, il s'agit de la triste réalité que vivent des milliers d'Inuit du Nord du Québec. Les tensions reliées au phénomène de surpeuplement augmentent les risques de violence et d'agressions sexuelles. Nous avons le devoir de mettre fin à cette situation inacceptable", déplore le président de la Société Makivik, monsieur Pita Aatami.
Malgré l'Entente sur l'habitation des Inuit entre le gouvernement du Canada, le gouvernement du Québec, la Société Makivik, l'Administration régionale Kativik (ARK) et l'Office municipal d'habitation Kativik (OMHK), signée en mai 2000 et renouvelée à deux reprises, et en dépit de l'Entente Katimajiit sur l'habitation de 2007 dans le cadre de laquelle le gouvernement du Québec s'est engagé à financer, sur une période de 20 ans, tant la construction que la gestion et l'entretien de 50 nouvelles unités de logement, la pénurie d'habitation ne cesse de s'aggraver. Il s'agit d'une véritable crise qui commande une réponse concertée et urgente.
"Il y a urgence d'agir. Le déficit, estimé à près de 1 000 unités d'habitation, se creuse de jour en jour, compromettant ainsi le bien-être physique et mental des membres de nos communautés incluant nos enfants. D'ailleurs, la Commission des droits de la personne et de la jeunesse soutient que le surpeuplement des logements est une des principales causes de la maltraitance envers nos enfants", a déclaré la présidente de l'Administration régionale Kativik, madame Maggie Emudluk.
Selon Statistique Canada, le taux de surpeuplement au Nunavik atteignait 68 % en 2001, soit le plus élevé au pays. Le manque criant d'unités d'habitation a des conséquences catastrophiques sur la santé et la qualité de vie des citoyens du Nunavik, en particulier pour les enfants. Soulignons aussi que le taux de mortalité infantile chez les Inuit est quatre fois supérieur à la moyenne canadienne et que sept enfants inuit sur dix ne mangent pas à leur faim.
"L'inaction du gouvernement fédéral met sérieusement en péril le développement et la sécurité de milliers d'enfants et de jeunes Inuit. Il est urgent que les gouvernements du Canada et du Québec, ainsi que les élus du Nunavik, travaillent de concert pour élaborer et mettre en œuvre un programme de rattrapage afin d'assurer un niveau d'habitation suffisant et adéquat pour les Inuit du Nunavik", a expliqué monsieur Pita Aatami.
La Société Makivik a notamment comme mandat de voir au développement socio-économique du Nord du Québec et à l'amélioration des conditions de logement des Nunavimmiut. Qui plus est, elle veille à la protection de la langue et de la culture inuit, ainsi que de l'environnement naturel. Makivik signifie en inuktitut "s'élever", un nom on ne peut plus approprié pour désigner un organisme dont la mission est de protéger les droits, les intérêts et les compensations financières découlant, d'une part de la Convention de la Baie-James et du Nord québécois signée en 1975, et, d'autre part, de l'Accord sur les revendications territoriales des Inuit du Nunavik, qui est entré en vigueur en 2008.
Renseignements: Kitty Gordon, Agente de communication, (514) 745-8880, Cell.: (514) 910-0169; Source: Société Makivik
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