GRÈVE FERROVIAIRE ET PARALYSIE DE L'ÉCONOMIE - MEQ DEMANDE AU GOUVERNEMENT FÉDÉRAL D'ASSUMER SON LEADERSHIP
MONTRÉAL, le 20 août 2024 /CNW/ - Manufacturiers et Exportateurs du Québec (MEQ) presse le gouvernement du Canada de mettre en œuvre les mesures nécessaires pour éviter un nouveau conflit de travail dans le secteur ferroviaire. Le gouvernement doit agir de façon immédiate et responsable en demandant l'arbitrage exécutoire pour trouver une solution avec les parties, afin d'éviter la grève qui aurait des impacts économiques majeurs, notamment sur le dynamisme des manufacturiers du Québec. À terme, le cadre législatif doit être modernisé pour faciliter le recours à cet outil et ainsi éviter les perturbations récurrentes dans les secteurs stratégiques de l'économie.
Une inquiétude croissante, des répercussions concrètes
Devant la menace imminente d'un débrayage potentiel d'ici le 22 août 2024 chez les deux principales compagnies ferroviaires au pays (CN et CPKC), les manufacturiers sont de plus en plus inquiets des répercussions potentielles d'une telle grève, dans une économie déjà fragile.
Selon les données de sondage récoltées par MEQ auprès des entreprises manufacturières en mai 2024, l'ampleur des impacts d'une grève dans le secteur ferroviaire est majeure et sans équivoque : l'économie canadienne se priverait, chaque jour, de plus de 106 M$ en biens ne circulant plus sur les rails à travers le pays. Pour une entreprise, cela représente des pertes moyennes de 305 000 $ par jour, considérant la baisse anticipée des revenus et l'augmentation des dépenses encourues.
Cette situation est d'autant plus préoccupante que plus de 90 % des entreprises sondées jugent que la situation génèrerait des retards de livraison, et près des deux tiers estiment qu'une hausse des coûts serait inévitable.
Économie fragilisée et leadership attendu
La confiance des marchés envers la capacité du Canada à résoudre efficacement les conflits de travail a été ébranlée au cours des dernières années, notamment dans la foulée de la grève des ports de la Colombie-Britannique (juillet 2023), du port de Montréal (2020) et du blocus ferroviaire de 2020. Selon 73 % des entreprises sondées par MEQ, ces situations conflictuelles ont eu une influence négative sur l'opinion des investisseurs étrangers concernant le Canada. Ultimement, c'est l'ensemble de l'économie qui en paie les frais.
MEQ souhaite que le gouvernement fédéral, appuyé par tous les partis, joue un rôle proactif dans la résolution de cet enjeu en nommant un arbitre pour trouver une solution qui permettra d'éviter l'arrêt des activités ferroviaires, tout en s'assurant du retour au travail rapide dans ce secteur névralgique à l'économie québécoise et canadienne. À terme, le gouvernement doit mettre à jour son cadre législatif afin d'avoir recours plus facilement à un arbitrage exécutoire lorsque des activités stratégiques et essentielles sont en jeu. Il s'agirait d'un geste à la hauteur de l'importance qu'ont les manufacturiers dans le dynamisme de l'économie d'ici.
« L'amélioration récente de la situation économique au pays a mis du vent dans les voiles des entreprises manufacturières, qui se sont retroussé les manches pour être non seulement plus productives, mais aussi plus compétitives sur les marchés mondiaux. En paralysant les chemins de fer du pays, une nouvelle grève viendrait freiner cet élan et miner les efforts déployés par nos manufacturiers. Le temps presse pour que le gouvernement fédéral agisse avant qu'il ne soit trop tard. »
Mme Véronique Proulx, présidente-directrice générale de Manufacturiers et Exportateurs du Québec
MEQ représente 1 100 manufacturiers à travers le Québec. Le secteur manufacturier québécois emploie plus de 503 600 personnes et représente 12,8 % du PIB ainsi que 85,1 % des exportations. Il a généré des ventes globales de près de 214,8 milliards de dollars en 2023.
SOURCE Manufacturiers et Exportateurs du Québec
Renseignements : Jessica Rousseau, 438 396-8288, [email protected]
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