Grief sur les horaires de garde de 24 h - Un professeur émérite de Harvard
témoigne en faveur de la limitation des horaires de garde des médecins
résidents à un maximum de 16 h
MONTRÉAL, le 29 avr. /CNW Telbec/ - "Les médecins résidents font en moyenne plus d'erreurs médicales sérieuses et ont plus d'accidents d'automobile lorsqu'ils sont en privation de sommeil". C'est ainsi que le docteur Charles Czeisler, Ph.D., professeur émérite et chercheur à l'Université Harvard, a illustré certains des effets négatifs de la privation de sommeil qu'entraînent les gardes de 24 h.
Le docteur Czeisler a déjà réalisé plusieurs études auprès de groupes de médecins résidents dans différentes disciplines au sein de milieux de formation américains. Toutes ces études ont démontré que les gardes de 24 h ont un effet délétère sur la performance cognitive des médecins en formation et sur leur capacité d'apprentissage. "Les médecins résidents sont 2,3 fois plus à risque d'être impliqués dans un accident d'automobile après une garde de 24 h", soutient le chercheur américain. Le Dr Czeisler a également noté que les médecins résidents qui font des gardes de 24 h dorment 5,8 h de moins par semaine. "Ils ont deux fois plus de chances d'avoir des manques d'attention durant leurs gardes, poursuit le docteur Czeisler, ils font 36 % plus d'erreurs médicales sérieuses et près de six fois plus d'erreurs de diagnostic sérieuses que lorsqu'ils font des gardes d'un maximum de 16 h".
Le chercheur émérite note que les études démontraient déjà, il y a plus de 40 ans, que les médecins résidents font deux fois plus d'erreurs de diagnostic dans les cas d'arythmies cardiaques lorsqu'ils sont en privation de sommeil, comparativement à lorsqu'ils sont reposés. Fait important à remarquer, les médecins résidents ne sont pas les seuls à être affectés par la privation de sommeil, le manque de sommeil peut aussi affecter la sécurité des patients dans certains cas.
L'Institute of Medicine, un organisme américain qui s'est penché sur la problématique des gardes de 24 h et sur leur impact sur la qualité des soins et la sécurité des patients, recommandait, en 2009, la limitation du nombre maximal d'heures consécutives de travail à 16 h. Selon la Fédération des médecins résidents du Québec, la réduction du nombre maximal d'heures de garde émane de recherches réalisées à travers le monde et témoignent d'une tendance à laquelle la profession médicale ne pourra échapper.
Les audiences en cours concernant l'arbitrage du grief sur les horaires de garde des médecins résidents seront suspendues le vendredi 30 avril, alors que le docteur Czeisler complétera son témoignage. Elles reprendront les 6, 7 et 8 juillet 2010 et d'autres audiences sont aussi prévues en août. À ce moment, d'autres témoins, médecins résidents et experts, dont une chercheure du London School of Medicine qui a mis en place des modèles d'horaires de garde qui privilégient des quarts de travail d'un maximum de 16 h consécutives il y a déjà quelques années, seront invités à prendre la parole.
La Fédération des médecins résidents du Québec
La Fédération des médecins résidents du Québec regroupe les quatre associations de médecins résidents des facultés de médecine de Montréal, McGill, Sherbrooke et Laval à Québec. Elle compte près de 3 000 membres, dont le quart se destine à une pratique en médecine familiale. Les autres poursuivent une formation dans l'une des 35 spécialités reconnues au Québec. De ce nombre, 38 % sont des hommes et 62 %, des femmes. La durée de la formation postdoctorale en médecine familiale est de deux ans; celle des médecins spécialistes varie de cinq à six ans, selon la spécialité choisie.
Renseignements: et entrevues: Johanne Carrier, Conseillère en communications, Fédération des médecins résidents du Québec, (514) 282-0256, 1-800-465-0215, Téléavertisseur: (514) 751-9983, Cellulaire: (514) 591-0502; Source: Fédération des médecins résidents du Québec
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