La fermeture de bureaux de la CCDP nuira aux gens marginalisés
OTTAWA, le 25 mars /CNW Telbec/ - L'Alliance de la Fonction publique du Canada condamne la décision du gouvernement Harper de fermer les bureaux de la Commission canadienne des droits de la personne (CCDP) à Vancouver, Toronto et Halifax. Le syndicat estime qu'en raison de cette décision, il sera plus difficile pour les membres des groupes marginalisés de formuler des plaintes en matière de droits de la personne.
Les trois bureaux qui disparaîtront ont reçu 70 p. 100 de toutes les plaintes signées de la CCDP en 2008.
Le syndicat, qui représente le personnel de la CCPD, croit que cette mesure du gouvernement nuira surtout aux gens racialisés et aux récents immigrants. En raison des fermetures, il sera bien plus difficile de dénoncer les mauvais traitements systémiques et les cas individuels de discrimination.
Pour John Gordon, président national de l'AFPC, ces fermetures indiquent que le gouvernement conservateur cherche à déstabiliser les organismes des droits et de la personne et les organisations de femmes au Canada.
"Quand les conservateurs sont arrivés au pouvoir en 2006, ils ont immédiatement aboli le Programme de contestation judiciaire et fermé des bureaux de Condition féminine Canada un peu partout au pays, a rappelé M. Gordon. Ils ont cessé de financer les groupes de femmes qui font de la recherche et réclament des changements, et les groupes minoritaires ont perdu leur capacité d'entreprendre des contestations judiciaires en invoquant la Charte des droits. Le gouvernement a aussi coupé les vivres à des ONG de renom comme KAIROS, et a nommé des droitistes au conseil d'administration de Droits et Démocratie - ce qui a entraîné une grave crise au sein de cette organisation. La fermeture des bureaux de la CCPD est un autre exemple d'une tendance scandaleuse."
Les Canadiens et Canadiennes qui vivent en Colombie-Britannique, en Ontario et dans les provinces de l'Atlantique n'auront plus accès à un service au comptoir et par téléphone à un bureau de la CCPD pas trop éloigné de chez eux. Les centres urbains où les bureaux de la CCPD disparaîtront ont une importante population racialisée. En fait, 60 p. 100 de tous les gens racialisés au Canada vivent à Vancouver, Toronto et Halifax.
En C.-B., les gens ne bénéficieront plus d'aucune commission des droits de la personne, car le gouvernement provincial a aboli la commission provinciale il y a cinq ans.
Pour l'AFPC, la fermeture des bureaux de la CCDP s'inscrit dans une tendance générale du gouvernement Harper vers l'autoréglementation - ce qui menace la sécurité publique et les droits de la personne. En diminuant grandement la capacité de la CCPD à enquêter sur les plaintes, le fédéral s'en remet aux employeurs pour respecter volontairement leurs obligations en matière de droits de la personne et lutter contre la discrimination. Mais sans mécanisme d'application de la loi, le rôle de la CCPD se limitera à faire des suggestions.
"L'AFPC luttera contre ces fermetures à la Commission canadienne des droits de la personne. Et elle continue de dénoncer les attaques du gouvernement Harper contre la démocratie et les droits de la personne", a fait savoir M. Gordon.
Renseignements: Alain Cossette, Communications, AFPC, (613) 293-9210
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