Hausse du salaire minimum : une pression de plus sur les petits employeurs
MONTRÉAL, le 5 févr. 2014 /CNW Telbec/ - La Fédération canadienne de l'entreprise indépendante (FCEI) estime que la hausse du salaire minimum annoncée aujourd'hui par la ministre du Travail et de la Solidarité sociale, Mme Agnès Maltais, créera une autre pression de plus sur les petits employeurs. « Il faut rappeler que près des trois quarts des entreprises du Québec comptent moins de 10 employés. Ainsi, lorsqu'une partie des employés voient leur salaire augmenter de 2 %, cela crée nécessairement des attentes auprès des autres employés qui travaillent dans l'entreprise, souvent depuis plus longtemps, et qui souhaiteraient bénéficier d'une augmentation similaire ou supérieure. Cela crée donc des iniquités et une pression sur l'ensemble de la masse salariale. Or, les petites entreprises n'ont pas toujours les moyens de hausser l'ensemble des salaires à la même hauteur », a expliqué Martine Hébert, vice-présidente principale et porte-parole nationale de la FCEI.
Le salaire minimum : une bonne façon d'aider les plus démunis?
« On présente souvent le salaire minimum comme une mesure visant à aider les travailleurs les plus démunis. Toutefois, les chiffres nous démontrent que, dans plusieurs cas, près du tiers de l'augmentation accordée se retrouvera dans les coffres de l'État plutôt que dans la poche des travailleurs », affirme Martine Hébert.
En effet, la FCEI estime que, pour un travailleur à temps plein (40 heures par semaine), célibataire et sans enfant qui reçoit le salaire minimum, la hausse prévue représenterait environ 420 $ brut de plus par année. De ce nombre, plus du tiers retournerait au gouvernement en impôts et taxes sur la masse salariale, soit 160 $. Ainsi, au final, l'employé ne bénéficierait que de 260 $ de plus dans ses poches alors que, de son côté, l'employeur devrait débourser environ 520 $ de plus cette année en salaire et taxes pour éponger cette hausse.
« Pour lutter efficacement contre la pauvreté, il serait beaucoup plus profitable d'hausser le seuil d'exemption personnelle de base des personnes à faible revenu, par exemple. Ainsi, on s'assurerait que 100 % de l'argent irait dans les poches de ces travailleurs, et ce, sans affecter négativement les petites entreprises », a indiqué Mme Hébert.
Des conséquences sur l'économie
« Les PME sont très sensibles à la question des conditions de travail des employés, mais quand la hausse est supérieure à l'inflation, il faut s'attendre à ce que cela affecte leur compétitivité. Encore une fois, le Québec choisit un salaire minimum parmi les plus élevés au pays sans tenir compte du coût de la vie et de la capacité de payer qui sont moins élevés ici que dans la majorité des autres provinces », a ajouté Simon Gaudreault, économiste à la FCEI.
À propos de la FCEI
La FCEI est le plus grand regroupement de petites et moyennes entreprises du Canada, comptant 109 000 membres dans tous les secteurs et toutes les régions, dont 24 000 au Québec.
SOURCE : Fédération canadienne de l'entreprise indépendante
Amélie Desrosiers, attachée de presse, FCEI
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