Hausses vertigineuses des tarifs d'électricité : 11 % des PME songeraient à fermer leur entreprise
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Fédération canadienne de l'entreprise indépendante (Montreal)19 nov, 2024, 06:40 ET
MONTRÉAL, le 19 nov. 2024 /CNW/ - La Fédération canadienne de l'entreprise indépendante (FCEI) publie une nouvelle étude sur le coût de l'électricité pour les PME québécoises. Il en ressort que pour faire face aux conséquences des hausses générées par les investissements monstres d'Hydro-Québec, les entreprises devront augmenter leurs prix, réduire leurs plans d'investissements, renoncer aux augmentations de salaire. Une proportion de 11 % songerait même à fermer leur entreprise.
Le rapport illustre que les petites entreprises utilisent à très forte majorité (86 %) l'électricité comme principale source d'énergie. Ces dernières sont donc plus sujettes aux impacts des augmentations des tarifs d'électricité lorsque l'on sait que cette proportion est de 63 % pour l'ensemble des entreprises québécoises, selon les données de la Régie de l'énergie du Canada.
Le coût de la facture mensuelle moyen pour les PME est de 1 935,60 $ et monte jusqu'à 3 114,10 $ pour les petites entreprises du secteur manufacturier. Pour près du cinquième des PME, l'électricité représente plus de 10 % des coûts totaux de leur entreprise.
L'analyse de la FCEI permet de calculer l'impact des investissements massifs du plan d'action d'Hydro-Québec sur les factures annuelles moyennes des PME en 2035 :
Secteur |
Facture annuelle actuelle |
Facture annuelle projetée selon le plan d'Hydro-Québec |
PME (moyenne) |
23 227,20 $ |
57 464,04 $ |
Fabrication |
37 369,20 $ |
92 451,36 $ |
Commerce de détail |
16 262,40 $ |
40 233,12 $ |
Enfin, la hausse des coûts d'électricité qui découlera du plan d'action d'Hydro-Québec entraînera inévitablement des conséquences négatives directes sur les PME. Il est aussi logique que, pour faire face à ces augmentations de tarifs, les entreprises devront augmenter leurs prix (75 %), réduire leurs plans d'investissements (43 %), renoncer aux augmentations de salaire (33 %). Une proportion inquiétante de 11 % songerait même à fermer leur entreprise. Pour les entreprises de moins de 5 employés, cette proportion monte à 19 %.
« Les PME sont prises au piège, car l'électricité est leur principale source d'énergie. La future hausse de leur facture annuelle, causée par les investissements monstres d'Hydro-Québec, équivaudrait au coût d'un employé à temps plein! Avec l'état fragile actuel des PME, il n'est pas étonnant que la facture sera refilée aux consommateurs ou fera tomber des petites entreprises. Au final, si le gouvernement du Québec ne fait rien pour aider les PME, les citoyens seront doublement perdants », déclare François Vincent, vice-président pour le Québec à la FCEI.
Étude détaillée du projet de loi 69 : quelle sera la vision du gouvernement pour les PME ?
Si la FCEI accueille positivement plusieurs éléments du projet de loi, comme la mise en place d'un plan de gestion intégrée des ressources énergétiques (PGIRE) et la réhabilitation de la Régie de l'énergie, elle croit que des modifications supplémentaires sont nécessaires.
Elle estime que la Régie pourrait jouer un plus grand rôle, notamment dans les travaux liés à la planification intégrée. Par ailleurs, la question de l'interfinancement n'est toujours pas réglée, bien qu'une avancée a été réalisée dans le projet de loi pour retirer un traitement de faveur du tarif L sur le bloc patrimonial. Il reste que depuis 2019 l'interfinancement s'est accrue pour les PME et réduit pour les citoyens. Cette injustice a assez duré. En date du 12 novembre, 6 341 entrepreneurs ont signé une pétition demandant des changements.
De plus, à l'analyse de certains articles proposés du projet de loi, la FCEI s'inquiète que l'interfinancement de l'électricité se transfère aux tarifs de gaz naturel. Le gaz naturel étant en compétition avec l'électricité dans certains marchés, il existe un risque important que l'interfinancement des tarifs d'électricité se propage aux tarifs gaziers.
« Lors de l'étude détaillée du projet de loi n° 69, nous verrons le positionnement de la nouvelle ministre de l'Économie et de l'Énergie. Est-ce qu'elle verra les PME comme des citrons à presser ou comme des piliers du développement économique futur du Québec ? Avec les investissements majeurs prévus par d'Hydro-Québec, il est nécessaire de veiller à la mise en place d'un cadre réglementaire qui assure la dépolitisation de l'enjeu énergétique et la participation équitable de toutes les clientèles. Les PME méritent une plus grande prise en considération et nous serons très attentifs aux travaux parlementaires sur le sujet », conclut M. Vincent.
La FCEI a adressé une lettre à la ministre de l'Économie, de l'Innovation et de l'Énergie, Mme Christine Fréchette, pour lui faire part de ses recommandations pour l'étude détaillée du projet de loi n° 69.
Méthodologie
Rapport de sondage éclair sur l'électricité de la FCEI. Résultats finaux : Basés sur les réponses de 905 membres de la FCEI qui sont propriétaires de PME et issus de tous les secteurs et de toutes les régions du Québec. À titre de comparaison, un échantillon probabiliste avec le même nombre de répondants aurait une marge d'erreur de +/-3,26 %, 19 fois sur 20.
À propos de la FCEI
La FCEI (Fédération canadienne de l'entreprise indépendante) est le plus grand regroupement de PME au pays, comptant 97 000 membres dans tous les secteurs d'activité et toutes les régions et 21 000 au Québec. Elle vise à augmenter les chances de succès des PME en défendant leurs intérêts auprès des gouvernements, en leur fournissant des ressources personnalisées et en leur offrant des économies exclusives. Visitez fcei.ca pour en savoir plus.
SOURCE Fédération canadienne de l'entreprise indépendante (Montreal)
Renseignements : Maud Larivière, conseillère principale aux relations publiques, FCEI, Cell. : 514-817-0228, [email protected]
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