Hydro-Québec doit reprendre le secteur éolien en main
MONTRÉAL, le 30 mai 2024 /CNW/ - La CSN estime que le modèle de développement du secteur éolien au Québec est intenable dans sa forme actuelle et salue l'ouverture d'Hydro-Québec à le remettre en question.
« Il est temps qu'Hydro-Québec reprenne le contrôle du développement de l'éolien pour que celui-ci soit en phase avec le développement économique et facilite l'acceptabilité sociale des projets », lancer Caroline Senneville, présidente de la CSN. Il est en effet souhaitable de favoriser les meilleurs gisements de vents qui sont situés aux endroits qui conviennent le mieux à la population, aux Premières Nations, au réseau de transport et aux besoins en électricité. Un promoteur privé proposera plutôt des projets en fonction de ses moyens limités, tant en ce qui a trait à l'accès aux terrains qu'aux taux d'intérêt, plus élevés que ceux dont dispose Hydro-Québec.
Les revenus générés pour l'État sont au nombre des avantages de la reprise du contrôle des projets éoliens par Hydro-Québec. Les profits de la société d'État iront en effet au gouvernement ou au développement du réseau, ce qui n'est pas le cas au privé. Une récente étude de l'IREC a d'ailleurs montré que l'énergie éolienne privée sous forme d'appels d'offres a coûté 6,09 G$ aux Québécoises et aux Québécois ! C'est autant d'argent qui ne pourra pas aller au trésor public. La CSN souhaite donc la fin des appels d'offres pour de la production privée et s'inquiète de la participation du secteur privé dans certains projets qui semblent toujours faire partie du plan d'Hydro-Québec.
« La remise en place d'Hydro-Québec aux commandes faciliterait l'achat d'équipement fabriqué au Québec en plus gros volume », ajoute la présidente de la CSN. Créer le maximum de bons emplois chez nous dans un secteur d'avenir serait judicieux.
La CSN tient par ailleurs à mettre en garde le gouvernement et la population contre les risques liés à la privatisation de la distribution et du transport de l'électricité, laquelle pourrait figurer dans le projet de loi sur l'Énergie du ministre Fitzgibbon, attendu sous peu.
L'un des objectifs de la création d'Hydro-Québec était de pouvoir distribuer de l'électricité partout au Québec et au même prix. La création de réseaux privés parallèles risque d'engendrer des écarts de prix et de priver Hydro-Québec des contrats les plus payants. Cela se ferait au détriment de ses clients, particuliers et entreprises, qui ne s'impliqueront pas dans les projets énergétiques. Ces derniers devront continuer de payer pour assurer un service dans les zones moins rentables. « Il est essentiel de continuer à approvisionner nos industries déjà en place et de permettre à toutes de se développer à un coût avantageux », conclut Caroline Senneville.
Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s'engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations ainsi que sur une base régionale dans 13 conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec. La CSN représente des travailleuses et des travailleurs dans la fabrication de pièces d'éoliennes.
SOURCE CSN
Thierry Larivière, Service des communications de la CSN, [email protected], 514 966-4380
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