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Institut National de la recherche scientifique (INRS)14 juin, 2024, 05:00 ET
Une équipe de l'INRS dresse un état de la situation au Québec
QUÉBEC, le 14 juin 2024 /CNW/ - L'hydrogène naturel, un gaz présent partout sur notre planète, fait l'objet d'un intérêt croissant de la part des gouvernements et de l'industrie en tant que ressource émergente pour la production d'une énergie « plus propre ».
Cette ressource naturelle exempte de carbone, contrairement au gaz naturel ou au pétrole, pourrait devenir un élément clé de la transition énergétique, en complément à l'hydrogène vert.
Bien que les connaissances sur cette ressource et les efforts effectués pour la mettre en valeur n'en soient encore qu'au stade de l'exploration dans le monde, notamment au Québec où l'on pense pouvoir en découvrir des réserves, certains États adaptent déjà leur cadre réglementaire en prévision d'une utilisation élargie de cette ressource. C'est le cas, par exemple, de la France et de l'Australie.
Une équipe de l'Institut national de la recherche scientifique (INRS), sous la supervision du professeur Jasmin Raymond et du professeur associé Stephan Séjourné, également président d'Enki GeoSolutions, vient de produire six rapports de recherche, financés par le ministère de l'Économie, de l'Innovation et de l'Énergie (MEIE).
S'appuyant sur une revue exhaustive de la littérature scientifique, l'équipe dresse l'état des connaissances géologiques, géophysiques et géochimiques sur l'hydrogène naturel, tout en observant ce qui se fait ailleurs et qui pourrait être reproduit au Québec.
« Nous devons évaluer s'il existe une ressource d'hydrogène naturel au Québec et si elle est renouvelable. Nos travaux permettront de poser des bases scientifiques rigoureuses afin de déterminer si l'hydrogène naturel peut-être valorisé pour contribuer à la transition énergétique de la province et bénéficier à toute la société québécoise », dit Jasmin Raymond, professeur et titulaire de la Chaire de recherche de l'Institut nordique du Québec sur le potentiel géothermique du Nord.
« Ce travail a permis de dresser un premier état des lieux au Québec, le premier de la sorte au Canada. Les connaissances sur l'hydrogène naturel sont en constante progression et j'espère que ces premières observations pourront encourager la réflexion scientifique sur la question au Québec », ajoute Stephan Séjourné, président d'Enki GeoSolutions, professeur associé et diplômé de l'INRS.
Ces six rapports succèdent à une première étude publiée au mois de mars dernier dans la revue Frontiers in Geochemistry dans laquelle l'équipe confirmait que des roches pouvant produire naturellement de l'hydrogène sont présentes dans différents contextes géologiques du Québec, autant dans les bassins sédimentaires du sud de la province que dans le Bouclier canadien au Nord.
« Des traces dans les roches attestent de la production d'hydrogène naturel dans l'histoire géologique du Québec. Maintenant, il faut déterminer si l'on peut trouver une structure ayant permis une grosse accumulation de ce gaz qui en permettrait une exploitation viable », dit Félix-Antoine Comeau, professionnel de recherche à l'INRS dans l'équipe de Jasmin Raymond.
L'INRS possède une expertise de plusieurs décennies sur la recherche encadrant les explorations pétrolière et gazière ainsi que sur les réservoirs souterrains, qu'il s'agisse de séquestration du CO₂ ou d'énergie géothermique.
L'équipe est composée de Geneviève Bordeleau (professeure, INRS), Maxime Claprood (professionnel de recherche, INRS au moment des travaux, présentement professeur à l'UQAC), Félix-Antoine Comeau, Bernard Giroux (professeur, INRS), Erwan Gloaguen (professeur, INRS), Michel Malo (professeur honoraire, INRS), Maria Luisa Moreira dos Santos (étudiante à la maîtrise, INRS), Pascal Mouge et Valentin Mulliez (Novatem), Jasmin Raymond et Stephan Séjourné.
Dans un rapport de synthèse, l'équipe de recherche a formulé trois recommandations principales avec une série d'étapes visant à améliorer les chances de trouver de l'hydrogène naturel et à préparer la mise en valeur de cette ressource.
« En plus de démontrer qu'il pourrait y avoir une nouvelle ressource à explorer au Québec, notre travail jette les bases d'une future réglementation entourant son exploitation », explique Félix-Antoine Comeau, rappelant que certaines entreprises pourraient se lancer dans l'exploration trop rapidement et potentiellement aux mauvais endroits.
« Si le Québec veut rester compétitif sur les plans énergétique et économique, c'est important de s'en préoccuper dès maintenant », conclut le professeur Raymond.
L'INRS est un établissement universitaire dédié exclusivement à la recherche et à la formation aux cycles supérieurs dans des créneaux stratégiques au Québec. Depuis sa création en 1969, il contribue activement au développement économique, social et culturel du Québec. L'INRS est 1er au Canada en intensité de recherche. Il est composé de quatre centres de recherche et de formation interdisciplinaires, situés à Québec, à Montréal, à Laval et à Varennes, qui concentrent leurs activités dans des secteurs stratégiques : Eau Terre Environnement, Énergie Matériaux Télécommunications, Urbanisation Culture Société et Armand-Frappier Santé Biotechnologie. Sa communauté compte plus de 1 500 membres étudiants, stagiaires au postdoctorat, membres du corps professoral et membres du personnel.
SOURCE Institut National de la recherche scientifique (INRS)
Pour plus d'informations : Julie Robert, Service des communications et affaires publiques, Institut national de la recherche scientifique, 514 971-4747, [email protected]
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