Imagerie médicale en cabinet privé : la gratuité n'est pas une solution miracle
L'Association des radiologistes du Québec réagit à la position mise de l'avant par les associations de médecins
MONTRÉAL, le 10 avril 2013 /CNW Telbec/ - L'Association des radiologistes du Québec (ARQ) invite les intervenants du réseau de la santé à faire preuve de rigueur et déplore que l'on puisse laisser croire aux citoyens que la gratuité totale des services d'imagerie réalisés en cabinet privé - de l'échographie, notamment - générerait nécessairement une plus grande accessibilité à ces services.
Pour l'ARQ, qui regroupe les 614 médecins spécialistes pratiquant en radiologie au Québec, présumer que la gratuité amènerait une augmentation significative du nombre total d'examens effectués annuellement tient de la pensée magique, en particulier pour l'échographie qui est au cœur du problème d'accessibilité. Pire encore, personne ne sait combien il manque d'examens diagnostiques dans le système pour diminuer les temps d'attente à un niveau acceptable.
« Actuellement, au Québec, il faut un médecin spécialiste pour faire une échographie. Prétendre qu'il y a une capacité significative inutilisée en cabinet et que des radiologistes s'y tournent les pouces démontre une ignorance flagrante de la pratique de la radiologie. L'affluence nouvelle de patients en cabinets fera-t-elle travailler plus des radiologistes qui travaillent déjà à temps plein? » déclare Dr Frédéric Desjardins, président de l'ARQ. « Si c'était si simple, pourquoi alors cette logique commerciale ne fonctionne-t-elle pas en médecine de famille? »
De même, l'ARQ considère qu'on ne peut faire fi des coûts supplémentaires pour l'État qu'engendrerait l'ajout de nouveaux services assurés. Le Programme québécois de procréation assistée coûte quelque 68 millions $ par année, le Programme de dépistage du cancer du sein environ 60 millions $; la tarification de l'imagerie réalisée en cabinet privé, à terme, coûterait 100 millions $ par année. Mais est-ce une bonne allocation d'argent public? Y a-t-il d'autres pistes de solutions? C'est là que se trouve le débat.
« Si l'État veut augmenter l'accessibilité en imagerie, nous proposons d'investir cet argent dans le réseau public pour le rendre plus productif et faire plus d'examens avec les ressources en place. Déjà, il faut maximiser l'utilisation des équipements en place dans les centres hospitaliers, souvent limitée en raison d'un sous-financement chronique. En échographie, il faut que les radiologistes hospitaliers soient épaulés par des technologues spécialisées sur le modèle des infirmières cliniciennes spécialisées. Cette façon de faire existe déjà dans le Canada anglais et augmente de 20 % à 40 % la productivité en échographie » ajoute Dr Desjardins.
L'Association des radiologistes du Québec reconnaît les problèmes d'accessibilité à l'imagerie, principalement dans la région de Montréal. L'amélioration du réseau public et l'utilisation adéquate des ressources des cabinets privés font partie de la solution, mais il est peu responsable de présenter la gratuité comme une solution miracle au problème d'accessibilité.
L'Association des radiologistes du Québec
L'Association des radiologistes du Québec (ARQ) regroupe les médecins spécialistes en radiologie du Québec. Le médecin spécialiste en radiologie effectue un diagnostic médical à partir d'images du corps humain obtenues à l'aide de diverses technologies d'imagerie : les rayons X (radiologie dite conventionnelle, mammographie, ostéodensitométrie, angioradiologie et tomodensitométrie ou tomographie assistée par ordinateur), l'échographie et la résonance magnétique. L'ARQ est l'une des 34 associations membres de la Fédération des médecins spécialistes du Québec (FMSQ).
SOURCE : ASSOCIATION DES RADIOLOGISTES DU QUEBEC
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Elaine Mayrand
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(514) 718-2124
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