Immigration : Pour un meilleur arrimage entre les candidats retenus et le marché de l'emploi
MONTRÉAL, le 17 août 2016 /CNW Telbec/ - Lors de son passage aujourd'hui devant la Commission des relations avec les citoyens à l'Assemblée nationale, la FCEI a réitéré son plaidoyer pour un meilleur arrimage entre l'immigration et les postes disponibles sur le marché du travail. « Comme plusieurs acteurs, nous pensons que l'immigration dans une société est synonyme d'enrichissement collectif, culturel et économique. Toutefois, pour permettre aux personnes issues de l'immigration de contribuer à l'épanouissement de la société à la hauteur de leur potentiel, il est primordial d'assurer le meilleur maillage possible entre les caractéristiques recherchées par les employeurs et le profil des personnes que nous accueillons. Or, cela implique que nos politiques permettent d'accueillir non seulement des travailleurs spécialisés, mais également des travailleurs non qualifiés dont nos PME ont grandement besoin. Malheureusement, les critères d'immigration ne permettent pas l'entrée de cette main-d'œuvre non spécialisée. Il est temps que ça change », a déclaré Martine Hébert, vice-présidente principale de la FCEI.
Une contradiction importante dans le système actuel
La FCEI a profité de sa présentation devant la Commission pour rappeler que trois PME sur cinq au Québec affirment avoir eu de la difficulté à trouver du personnel au cours des trois dernières années. Or, les besoins à combler sont principalement pour des postes moins qualifiés tels que du personnel de production ou de corps de métier, des professionnels de la vente et du personnel administratif ou technique.
Toutefois, les critères utilisés pour l'immigration font en sorte qu'il y a une contradiction importante entre ces besoins et les candidats admis. En effet, si on regarde le profil des personnes immigrantes admises au cours des dix dernières années, on remarque que le Québec a accueilli davantage de gestionnaires et de professionnels que de techniciens ou de travailleurs non qualifiés.
« Il faut bien comprendre que les entreprises ne fondent pas leurs décisions d'embauche en fonction des qualifications des personnes qui sont à la recherche d'emplois, mais plutôt en fonction des postes qu'elles ont à pourvoir. Autrement dit, il est peu probable qu'une entreprise à la recherche d'un soudeur embauche un sociologue, simplement parce que ce dernier est à la recherche d'un emploi, par exemple. À l'inverse, il est peu probable qu'un immigrant diplômé universitaire accepte d'occuper un poste de manœuvre dans une usine de transformation alimentaire… C'est pourquoi on doit continuer d'œuvrer à mieux arrimer les critères de sélection aux besoins des entreprises, incluant ceux des PME. Cela fait longtemps qu'on demande d'ouvrir l'accès aux travailleurs non qualifiés, espérons que cette fois sera la bonne », a expliqué Martine Hébert.
Des travailleurs temporaires pour combler des besoins permanents?
Par ailleurs, la FCEI a manifesté son appui aux mesures visant à faciliter la transition vers l'immigration permanente pour les travailleurs étrangers temporaires. Elle a également souhaité que les travailleurs non qualifiés soient considérés dans ces mesures. « Il faut préciser que certaines entreprises, parce qu'elles ne trouvent pas de main-d'œuvre locale, ont recours à des travailleurs étrangers temporaires pour combler des besoins qui sont permanents ou qui le deviennent avec le temps. Il est donc important de prévoir une voie d'accès à la résidence permanente pour ces travailleurs qui sont essentiels dans plusieurs PME de plusieurs secteurs d'activité », a indiqué Mme Hébert. La FCEI a d'ailleurs noté que les entreprises qui ont besoin de cette main-d'œuvre ne se retrouvent pas uniquement dans le secteur agricole, mais aussi dans l'hébergement, la transformation alimentaire, la restauration, etc.
Priorité au français : oui, mais une langue, ça s'apprend!
La FCEI a également rappelé que bien qu'il faille réitérer l'importance de la langue française au Québec, de nombreux candidats potentiels qui pourraient occuper des emplois vacants tout en intégrant des programmes de francisation sont actuellement éliminés en raison des critères liés à la connaissance du français. « À notre avis, une langue, ça s'apprend et, à une époque où la francisation peut se faire de moult façons, on doit se demander si le Québec peut se payer le luxe de bouder certains bassins d'immigration dont il a grandement besoin et qui pourraient avoir un apport important à la société », a conclu Mme Hébert.
À propos de la FCEI
La FCEI (Fédération canadienne de l'entreprise indépendante) est le plus grand regroupement de petites et moyennes entreprises du Canada, comptant 109 000 membres dans tous les secteurs et toutes les régions, dont 24 000 au Québec.
SOURCE Fédération canadienne de l'entreprise indépendante
Amélie Desrosiers, conseillère, Affaires publiques et relations médias, FCEI, Téléphone : 514 861-3234 poste 1824, Cellulaire : 514 817-0228, [email protected]
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