Importante note d'intervention de l'IRÉC - Économie du Québec : une illusion dangereuse
MONTRÉAL, le 7 août 2012 /CNW Telbec/ - Pierre Gouin, un économiste chevronné et chargé de projet à l'Institut de recherche en économie contemporaine (IRÉC) a fait des constats inquiétants sur la santé économique actuelle du Québec en consultant les Comptes économiques de l'Institut de la statistique du Québec. « Le fait que le Québec a été moins durement frappé par la crise financière ne doit pas nous amenés à croire que l'économie du Québec repose sur des bases solides. Ce serait entretenir une dangereuse illusion. La stagnation des exportations internationales du Québec depuis dix ans est le symptôme de déséquilibres importants », a déclaré Pierre Gouin à la suite de la parution de la dix-neuvième note d'intervention de l'IRÉC qu'il a rédigée.
L'économiste a identifié deux faits économiques fort révélateurs : 1) la valeur des exportations a diminué depuis dix ans et 2) il y a un endettement sans cesse croissant envers les non-résidents.
Valeur des exportations
Le chargé de projet de l'IRÉC constate que la valeur des exportations de biens et services a diminué de 4,5 % entre 2002 et 2011 tandis que la valeur des importations augmentait de 27,9 %. Un tel écart de croissance est observé autant pour les biens que pour les services. Le solde commercial du Québec avec l'extérieur du Canada est passé d'un surplus de 6 milliards de dollars en 2002 à un déficit de 17 milliards en 2008, puis de 23 milliards en 2011.
Il constate aussi un solde négatif avec des pertes d'emplois manufacturiers dans les secteurs du bois, du meuble, du papier, du caoutchouc, des plastiques et des produits électriques. « Dans la majorité des pays développés, on a assisté à des interventions gouvernementales. L'intervention de l'État peut se justifier. Le Québec ne peut pas se passer plus longtemps d'une politique industrielle bien conçue », a expliqué l'économiste.
Endettement accru envers les non-résidents
Les dernières données montrent que la demande intérieure s'est accrue en moyenne de 4,6 % par année entre 2002 et 2011 tandis que le produit intérieur brut augmentait de seulement 3,7 %. Seuls l'investissement des administrations publiques et la construction résidentielle ont affiché une croissance moyenne sensiblement supérieure à la croissance du PIB.
Les derniers documents budgétaires indiquent que les immobilisations du gouvernement du Québec ont augmenté depuis une dizaine d'années et que cela a entraîné une hausse importante de la dette publique québécoise. « Une telle croissance au même rythme que l'économie n'est pas un problème, même si elle est financée par la dette, mais le secteur public ne peut pas demeurer le principal moteur de croissance de l'économie sur une longue période. Une très grande rigueur est donc nécessaire dans l'appréciation de la situation économique et financière actuelle du Québec si nous ne voulons nous retrouvés démunis dans quelques années devant une soudaine flambée des taux d'intérêt par exemple», a conclu Pierre Gouin.
SOURCE : Institut de recherche en économie contemporaire
André Laplante, IRÉC, (514) 258-4798 (téléphone cellulaire)
Courriel : [email protected]
Partager cet article