Inauguration du parc en hommage à Madeleine-Parent
MONTRÉAL, le 17 sept. 2016 /CNW Telbec/ - Un nouveau parc a vu le jour cet été dans l'arrondissement du Sud-Ouest, au nord-est de l'intersection des rues Saint-Patrick et Thomas-Keefer, à un jet de pierre de la passerelle menant au marché Atwater. L'inauguration officielle du parc Madeleine-Parent a eu lieu ce samedi, en présence de nombreux dignitaires.
« En 2012, le Sud-Ouest faisait l'acquisition du terrain près de l'ancienne usine Séracon, au coût de 1,6 M$, grâce à une taxe spéciale qui s'est étalée sur 4 ans. C'est grâce à cet effort collectif que nous pouvons aujourd'hui inaugurer ce parc qui profitera à l'ensemble des citoyens du Sud-Ouest », a d'emblée rappelé le maire de l'arrondissement et chef de la 2e opposition à l'Hôtel de Ville, Benoit Dorais, lors de l'inauguration.
« C'est un site exceptionnel qui s'insère dans la longue bande verte que constitue le canal de Lachine. Il est également chargé d'histoire : non seulement il est aménagé à l'emplacement où se trouvait jadis une manufacture, dont on peut encore voir les fondations, mais il rend également hommage à Madeleine Parent, témoignant du coup notre respect aux travailleuses d'hier et d'aujourd'hui. Je suis fier que le toponyme proposé par les ex-conseillères du Sud-Ouest, Véronique Fournier et Huguette Roy, deux femmes fortes et dévouées à leur communauté, se concrétise », a poursuivi le maire Dorais.
« Madeleine Parent était une femme remarquable qui a lutté toute sa vie pour la justice sociale. Ce qui est maintenant devenu le Sud-Ouest a toujours conservé une place toute spéciale dans son cœur, elle qui avait aidé les ouvrières et ouvriers du textile à s'organiser au début des années 40, notamment à l'usine de la Dominion Textile, alors située à quelques centaines de mètres d'ici », a ajouté Mme Lorraine Pagé, présidente de la Fondation Léa-Roback, qui a côtoyé Madeleine Parent pendant de nombreuses années.
« On la surnommait parfois la Dame de fer au collier de perles, mais c'était avant tout une femme studieuse, minutieuse et assidue, qui ne déviait pas de sa trajectoire. Dotée d'un sens analytique aigu et grâce à ses talents de négociatrice et à sa force de caractère, elle aura contribué durablement à l'amélioration des conditions des travailleuses et des travailleurs, tant au Québec que dans le reste du Canada », a renchéri Mme Andrée Lévesque, au nom des amis de Madeleine Parent.
Un parc inspiré des travailleuses et en harmonie avec son environnement
Le parc Madeleine-Parent est aménagé de manière à rappeler l'histoire des ouvrières des quartiers environnants. Ainsi, les très longues tables à pique-nique évoquent les réfectoires d'antan ou encore les chaînes de montage, et les tables de ping-pong permettront d'animer le lieu. Les contours de l'endroit sont en harmonie avec l'environnement immédiat et rappellent, par mimétisme, l'architecture du marché Atwater, situé juste de l'autre côté du canal. Les fondations de l'ancienne usine, toujours en place et recouvertes de pierres naturelles, ont rendu possible l'aménagement d'une bonne partie du parc à une hauteur qui permet d'éloigner l'ensemble de la rue Saint-Patrick. L'aire de détente pourra ainsi pleinement remplir son rôle. Une fontaine à boire et un brumatiseur viendront compléter le tout.
Madeleine Parent
Madeleine Parent (11 novembre 1918 à Montréal - 12 mars 2012, à Montréal), syndicaliste, pionnière du mouvement féministe, militante animée par les valeurs de justice sociale, de dignité et d'émancipation ayant pour objectif l'amélioration des conditions de vie des femmes de toutes origines culturelles et de toutes conditions socioéconomiques. Ses actions pour la défense des droits des travailleuses et travailleurs suscitent l'opposition des autorités politiques et cléricales et elle sera incarcérée pour «conspiration séditieuse» par le gouvernement de Maurice Duplessis. Elle sera acquittée de ces accusations en 1955 au terme d'un procès historique.
Au cours des années suivantes, madame Parent continue ses actions dans le monde ouvrier au niveau canadien en compagnie de son époux Kent Rowley et fonde la Confédération des syndicats canadiens en 1967. Dans les années 1970, elle est de plus en plus associée au mouvement féministe. Elle est membre fondatrice du Comité d'action pour le statut de la femme (NAC) à Ottawa où elle représentera le Québec pendant huit ans. Elle y défend surtout les droits des femmes autochtones, et réclame pour toutes les travailleuses un salaire égal pour un travail d'égale valeur, l'équité salariale. De retour au Québec en 1983, elle poursuit sa vie de militante, tant pour les droits des femmes, des autochtones, des immigrants, des plus démunis et pour la paix.
Tiré de: Ville de Montréal. Division du patrimoine.
SOURCE Ville de Montréal - Arrondissement du Sud-Ouest
Thierry Larrivée, Chargé de communication, 514 868-3695, 514 465-1136
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