Indice de confiance sociétale (ICS) au Québec - Chute de la confiance et polarisation de la société québécoise
MONTRÉAL, le 3 nov. 2021 /CNW Telbec/ - L'Institut de la confiance dans les organisations (ICO) publie l'Indice de la confiance sociétale (ICS) du Québec en se basant sur l'opinion de 1000 Québécois (sondage effectué par BIP Recherche entre le 24 septembre et 12 octobre 2021). L'Indice a pour but d'offrir une mesure neutre de la confiance des citoyens du Québec.
Au début de la crise, plusieurs personnes entretenaient l'espoir que la crise rendrait notre société plus confiante, plus unie, faisant preuve d'entre-aide et de solidarité.
CHUTE DE LA CONFIANCE
Lors de notre réunion d'octobre 2021, les membres de l'Observatoire de l'ICS ont constaté que l'ICS enregistre son plus bas niveau en 18 mois. Les réponses aux questions sont en grande majorité inférieure à celles juin 2020. Parmi les points saillants :
- Le climat de confiance dans la société a diminué de (-8%) à 52%;
- La confiance envers les autres a diminué de (-8%) à 60%;
- La confiance envers les collègues a diminué de (-6%) à 68%;
- La confiance envers le gouvernement provincial a diminué de (-6%) à 68%;
- La confiance envers nos enfants a diminué de (-6%) à 84%;
- La confiance des clients envers les entreprises a diminué de (-4%) à 72%;
- Le niveau d'inquiétude envers l'avenir des générations futures a augmenté de (+12%) pour les 10-24 ans, de (+10%) pour les 25-39 ans et de (+10%) pour les moins de 10 ans;
- L'impact de la crise fût important sur la solidarité laquelle s'est détériorée de (-14%) à 58%, l'entre-aide de (-12%) à 62%, le respect des lois par les citoyens de (-10%) à 54% et la politique de (-10%) à 54%, seule l'économie connaissant une amélioration de (+10%) mais restant faible à 48%.
- Le niveau de confiance envers la génération des 25-39 ans a diminué de (-4%) à 62%.
COMMENT INTERPRÉTER CES RÉSULTATS ?
Les membres de l'Observatoire, plusieurs experts et journalistes avaient prédit une crise en trois phases : sanitaire, économique et sociale. Croisons-nous les doigts et espérons que la phase sanitaire est bientôt terminée, cependant sans certitude avec le spectre des nouveaux variants. Plus inquiétant, nous commençons à peine à subir les impacts des phases économiques et sociales.
Même si en apparence l'économie semble bien se porter, que l'immobilier poursuit une croissance soutenue et que plusieurs grandes entreprises enregistrent de bons résultats, derrière ces constats se cache une société de plus en plus divisée.
POLARISATION
Nous pourrions parler d'une société de plus en plus ''polarisée''. Le Québec n'est pas unique, cette polarisation était déjà évidente chez nos voisins du sud bien avant Donald Trump mais exacerbée par celui-ci et en France avec les gilets jaunes. Le Québec n'est plus épargné. Depuis le début de la crise, notre société semble s'être davantage polarisée sur plusieurs enjeux :
- Pro-vaccins vs. anti-vaccins;
- Pro-vie vs. pro-avortements;
- Woke / affirmation des minorités vs. affirmation de la majorité / Québécois de souche;
- Féministes vs. anti-discrimination positive;
- Pro-laïcité vs. pro-religions;
- LGBT, binaires et transgenres vs. homophobes;
- Pro vs. anti avortements;
- Protecteurs de la langue française vs. promoteurs du bilinguisme;
- Prestataires de la PCU vs. entrepreneurs en manque de main d'œuvre;
- Entreprises enrichies par les subventions vs. PME appauvris par la crise;
- Klondike des courtiers immobiliers vs. citoyens incapables d'accéder à la propriété;
- Pro-Mike Ward vs. pro Jérémy Gabriel.
Il faut se méfier de la polarisation, laquelle est bien plus dangereuse que les désaccords d'opinion, puisque les gens se campent sur leur position et n'écoutent plus la position des autres. L'on passe de la confiance, à la méfiance et puis à la défiance. La défiance envers nos institutions, envers les lois et envers les façons de penser de nos proches.
GRANDS DÉFIS COLLECTIFS
Au cours des prochaines années nous aurons d'importants défis collectifs à adresser : plus de 40% de nos écoles et infrastructures publiques sont en mauvais ou très mauvais état; un système de santé qui n'arrive toujours pas à répondre aux besoins d'une population vieillissante; une pénurie de main d'œuvre; un taux élevé de suicides et de détresses psychologiques; un endettement gargantuesque refilé aux générations futures; une situation environnementale planétaire inquiétante; etc.
La COVID19 a pris beaucoup de place depuis 20 mois, refoulant les nombreux défis qui se dressent devant nous avec une polarisation encore plus grande de la société.
Bien que nos politiciens aient bien géré cette crise (satisfaction de 68% envers le gouvernement provincial; 64% le gouvernement municipal; 62% le gouvernement fédéral), ceux-ci n'apparaissent pas suffisamment adresser cette polarisation. Leurs discours dans cette année électorale sont positifs, comptables et axés sur l'économie. Ces discours sont-ils suffisamment humains ? Tiennent-ils suffisamment compte de cette polarisation grandissante ?
Le rôle des médias devrait être très important pour ne pas polariser encore davantage la société. À une époque de désinformation sans précédent, de recherche des Likes et de gens qui ne veulent plus entendre le discours dominant, nos journalistes ont une importante responsabilité de parler des vrais enjeux avec neutralité et éviter la tendance de répéter la même cassette.
Finalement, j'invite tous les Québécois(ses) à être sensibles à l'importance des enjeux que sont la confiance et la polarisation dans leur entourage et surtout de se questionner sur leur rôle et actions pour contribuer à une société de confiance.
Membres de l'Observatoire
Parmi les membres de l'Observatoire de l'Indice de la confiance sociétale, on retrouve notamment : Colette Roy-Laroche, John Parisella, Danièle Henkel, Ghislain Picard, Julie Miville-Dechêne, Me Denis Gallant, René Villemure, Dre Sylvie St-Onge, Rémi Quirion, Jocelyne Cazin, Christian Trudeau, Hervé Serieyx, Dre Emilie Deschênes, Pierre Véronneau, Lucie Leclerc, René Jolicoeur, Me Emmanuelle Demers, Dr André-Yves Portnoff et Me Donald Riendeau.
SOURCE Institut de la confiance dans les organisations
Pour information : Me Donald Riendeau, Cell : 514-825-9006, [email protected]
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