Ingénierie au gouvernement - Le MTQ a trompé les élus
Nouvelles fournies par
Association professionnelle des ingénieurs du Gouvernement du Québec25 avr, 2017, 10:02 ET
QUÉBEC, le 25 avril 2017 /CNW Telbec/ - La vulnérabilité du gouvernement se matérialise à tous les jours par un poids écrasant des firmes de génie-conseil dans la gestion des travaux, par l'incapacité du gouvernement à recruter des ingénieurs expérimentés et par de graves faiblesses en ingénierie au sein des ministères. Des recours au privé sont même constatés pour des travaux en urgence. Le privé surveille le privé. Même la liste des services essentiels montre que ces services en temps de grève ne peuvent être assumés que par un seul ingénieur, faute de redondance d'expertise à l'interne.
Citant en exemple le ministère des Transports, le président de l'Association dénonce la perte de contrôle du Ministère dans certains projets : « Près de la moitié des ingénieurs travaillant dans les bureaux du projet de Turcot sont des consultants privés payés à fort prix. Ceux-ci sont même installés aux côtés des ingénieurs du gouvernement dans leurs bureaux. Nous sommes face à une fonction publique parallèle. Une situation similaire avait surpris dans le dossier des compteurs d'eau de la Ville de Montréal où une firme privée élaborait les documents d'appel d'offres dans les bureaux de la Ville. Celle-ci supervisait vaguement.»
Le Président ajoute que le ministère des Transports a trompé les élus en Commission parlementaire le 22 février dernier en déclarant avoir engagé 285 ingénieurs, dont 48 % avaient plus de 6 ans d'expérience. « Le MTQ inclut faussement les 3 années effectuées dans le grade stagiaire, période où les gens ne sont pas ingénieurs. Il faut donc retrancher 3 années pour avoir l'expérience réelle à titre d'ingénieur » conclut-il afin de donner l'heure juste quant aux difficultés d'embauche. En réalité, il n'y a que 49 des 311 ingénieurs embauchés (12 %) depuis le 1er avril 2013 qui possèdent plus de 10 années d'expérience à titre d'ingénieur. Le Ministère est en pénurie.
Après avoir vécu la Commission Charbonneau, l'effondrement des paralumes dans le tunnel Ville-Marie, l'effondrement du viaduc de la Concorde, les rapports dévastateurs du Vérificateur général du Québec, les dépassements de coûts, les délais de réparation de l'autoroute 25 et le cafouillage sur l'autoroute 13, il est urgent que le gouvernement renforce son expertise et révise ses processus au MTQ en responsabilisant davantage ses ingénieurs.
SOURCE Association professionnelle des ingénieurs du Gouvernement du Québec
Monsieur Marc-André Martin, ing., Président, Boîte vocale médias:1-866-455-0880
Partager cet article