Intégration des élèves handicapés ou en difficulté d'adaptation ou
d'apprentissage - C'est l'avenir de l'école publique qui est en jeu
MONTRÉAL, le 21 oct. /CNW Telbec/ - C'est 95 % de la population qui souhaite que l'intégration des élèves handicapés ou en difficulté d'adaptation ou d'apprentissage dans les classes régulières soit constamment soutenue par des services spécialisés. Cette proportion atteint un sommet de 97 % lorsqu'il est question de soutenir davantage les enseignantes et enseignants pour accompagner ces élèves. C'est ce que révèle un sondage Léger Marketing1 réalisé du 7 au 15 octobre 2010 auprès d'un échantillon représentatif de 501 parents d'enfants de niveau préscolaire, primaire ou secondaire fréquentant l'école publique.
Investir davantage pour soutenir tous les élèves
À quelques jours de la rencontre convoquée par la ministre de l'Éducation, du Loisir et du Sport, madame Line Beauchamp portant sur l'intégration des élèves handicapés ou en difficulté d'adaptation ou d'apprentissage (EHDAA), ce sondage met en évidence la volonté fortement exprimée par la population d'investir davantage pour soutenir tous les élèves. Les investissements pour répondre aux besoins des élèves et du personnel enseignant doivent s'accroître selon 92 % des répondants au sondage et ce, peu importe le contexte budgétaire.
Les classes régulières ne peuvent répondre aux besoins de tous les élèves
La population estime majoritairement (89 %) que si l'école publique doit accueillir tous les enfants, peu importe leur difficulté, les classes régulières, elles, ne peuvent répondre aux besoins de tous les élèves. En d'autres mots, l'école inclusive signifie un accès universel à l'éducation, mais cela ne signifie en rien des classes dénaturées et déséquilibrées où les services spécialisés sont déficients, voire inexistants, et qui provoquent l'épuisement du personnel enseignant et privent les élèves dits ordinaires de conditions acceptables d'apprentissage. Pour la majorité des répondants (60 %), la présence d'enfants en difficulté dans les classes régulières nuit à l'apprentissage scolaire des autres enfants.
« L'intégration dans le cadre actuel, ça ne fonctionne pas et cela nuit à l'apprentissage scolaire des autres enfants. C'est l'avenir de l'école publique et sa capacité de remplir sa mission d'instruire tous les élèves et de les amener sur la voie de la réussite qui est compromis si rien n'est fait. Il faut tendre vers un juste équilibre et cela nécessite notamment des investissements majeurs pour offrir les services de soutien aussi bien aux élèves qu'aux profs. Nous serons très vigilants quant aux intentions réelles du gouvernement. Nous nous opposerons à toute tentative de la part de la ministre Beauchamp de travestir le terme intégration par l'appellation d'école inclusive si cela signifie classe régulière ouverte à tous sans ajout de services. Cette rencontre soulève des questions qui vont bien au-delà de l'intégration des élèves en difficulté. Des questions qui imposent une réflexion collective sur la mission de l'école publique et des moyens qu'on lui consent pour y arriver. Que souhaite la population? Que veut la société québécoise, socialiser ou instruire? », de déclarer le président de la Fédération autonome de l'enseignement (FAE), M. Pierre St-Germain.
La FAE évoque depuis longtemps les problèmes engendrés par l'intégration massive des élèves en difficulté et les conséquences néfastes et désastreuses pour eux-mêmes et pour le personnel enseignant aux prises avec la détresse psychologique occasionnée par des conditions inadéquates d'enseignement. La FAE propose des solutions qui tiennent compte des besoins de tous les élèves.
« Il est urgent d'apporter des correctifs. Et ça la population l'a très bien compris en exprimant massivement le souhait que les profs aient davantage de soutien, en favorisant la création de classes spécialisées et en étant favorable à une intégration qui tient compte du type de difficultés rencontrées et du nombre total d'élèves par classe. La situation actuelle dans les classes est inhumaine, ce que nous demandons aux profs est énorme, comme le reconnaissait elle-même l'ancienne ministre de l'Éducation, Mme Michelle Courchesne. C'est ce que nous allons dire à la ministre Beauchamp en lui rappelant qu'il y a des drames qui se vivent au quotidien dans les classes de nos écoles publiques. Nous lui dirons aussi que cette école publique et les valeurs qu'elle véhicule, nous y croyons, tout autant que la population. Nous avons des solutions à proposer sur l'ensemble du dossier des élèves handicapés ou en difficulté d'adaptation ou d'apprentissage. Pour mieux soutenir l'école publique, il faut prioritairement mettre en place de réelles mesures de prévention. Pour cela, il faut pouvoir identifier et évaluer adéquatement les difficultés de l'élève pour déterminer ses besoins et assurer une tâche comparable entre les enseignantes et enseignants en tenant compte de la composition de la classe lors de l'intégration, c'est-à-dire du type et du nombre de difficultés en présence. Quand il est question d'intégration, on ne peut pas avoir une approche comptable qui ne proposerait qu'une réduction du nombre d'élèves par classe. Il faut assurer des services de façon continue pour les élèves intégrés afin de réunir les conditions pour assurer la réussite de tous les élèves », a ajouté M. St-Germain.
La FAE participera à la rencontre de la ministre de l'Éducation, du Loisir et du Sport, Line Beauchamp, mais trouve déplorable qu'un sujet aussi important soit traité en si peu de temps.
« Si la ministre a tenu parole en organisant cette rencontre sur la question des élèves en difficulté promis par sa prédécesseure, on peut cependant se désoler du peu de temps qui sera consacré à une telle rencontre. Pour apporter des correctifs majeurs, il faudra plus qu'un simple exercice de relations publiques. Il faudra une volonté politique réelle pour se pencher sérieusement sur cette question et c'est ce que nous espérons de la ministre de l'Éducation. Nous lui réitérons notre intention d'apporter une contribution constructive à ce chapitre », de conclure, M. St-Germain.
La FAE regroupe neuf syndicats de l'enseignement qui représentent quelque 32 000 enseignantes et enseignants (le tiers du personnel enseignant au Québec) du préscolaire, du primaire, du secondaire, du milieu carcéral, de la formation professionnelle et de l'éducation des adultes ainsi que le personnel scolaire des écoles Peter Hall et du Centre académique Fournier.
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1- Le sondage Web comporte une marge d'erreur de ±4,38 %, et ce, 19 fois sur 20
Renseignements:
Source : | Fédération autonome de l'enseignement |
Renseignements : |
Armand Dubois, conseiller du Service des communications 514 666-7763, poste 296 - bureau 514 910-1754 - cellulaire |
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