Interpellés par les fuites entourant le présumé accord Québec-Municipalités sur le pacte fiscal, l'Association des pompiers de Montréal et le RAPQ qualifient l'entente de troc politique éhonté sur le dos des employés municipaux
MONTRÉAL,, le 23 sept. 2015 /CNW Telbec/ - « Si vraiment le monde municipal québécois accepte de troquer les droits des travailleurs contre un pacte fiscal qui leur accorde des millions de plus mais surtout le droit d'imposer unilatéralement les conditions de travail de leurs employés au mépris du principe fondamental de la négociation et des lois du travail consacrées ; ce serait là permettre au monde municipal de vendre son âme au diable dans un troc aussi vulgaire que perfide ! » C'est ainsi qu'a réagi aujourd'hui le président de l'Association des pompiers de Montréal et du RAPQ, le Regroupement des associations de pompiers du Québec, Ronald Martin, au lendemain des échanges entre le ministre des Affaires municipales du Québec, Pierre Moreau, les maires de Montréal et de Québec en particulier et la présidente de l'UMQ, madame Suzanne Roy.
« SI TEL EST LE CAS : c'est la reprise du très mauvais film du projet de loi 3 et la répétition du cauchemar de la Loi 15 qui sabrent dans les acquis gagnés par les travailleurs au fil des ans » a poursuivi monsieur Martin en précisant qu'une telle conjoncture ne ferait qu'engendrer l'anarchie la plus totale au plan des relations de travail, dans la mesure où de tels pouvoirs inimaginables viendraient notamment nier la légitimité de toutes décisions juridiques qui pourraient être rendues à l'issue des multiples contestations judiciaires engagées dans la foulée de l'adoption de la Loi 15 sur les régimes de retraite.
« Pire encore, ce serait ramener les relations de travail à l'époque féodale où le seigneur avait droit de vie ou de mort sur ses sujets » a déploré le leader syndical en disant oser espérer que la réalité n'irait pas jusqu'à dépasser la fiction!
Pour l'APM et le RAPQ, consentir de tels droits d'imposer des conditions de travail aux employés municipaux, policiers et pompiers inclus, ouvrira la porte à l'anarchie et l'arbitraire le plus total et renverrait aux oubliettes les dizaines de conventions collectives de travail récemment négociées et pourtant conclues cette année dans la bonne foi mutuelle.
Affirmant malgré tout faire confiance en la lucidité de plusieurs maires de municipalités d'importance qui ont déjà dénoncé ce pacte de la discorde, monsieur Martin a dit garder espoir que plusieurs de ces maires de grandes agglomérations, où des négociations de bonne foi de conventions collectives ont été concluantes, continueront à faire valoir leurs voix en décriant encore plus énergiquement ce projet de pacte fiscal qui dépasse l'entendement et la raison!
« L'arbitraire des pouvoirs nouveaux qui seraient accordés est une façon fort inélégante de faire porter le poids et l'odieux de la mauvaise administration et de la corruption démontrées lors des audiences de la Commission Charbonneau » a renchéri monsieur Martin qui a aussi dit trouver fallacieux les arguments du ministre des Affaires municipales qui fait montre de frivolité au regard du mécanisme actuel d'arbitrage de différends reconnu dans les relations de travail dans le monde municipal et qui se trouverait ainsi contourné et du même coup compromis voire même obsolète.
Le leader de l'APM et du RAPQ a conclu en disant s'interroger à savoir si le Premier ministre Couillard et son gouvernement feraient preuve d'autant de zèle et d'ardeur dans l'éventuel projet de loi qui traitera de l'abrogation des primes de départ des élus de l'Assemblée nationale et du réaménagement des salaires et conditions de retraite des élus provinciaux.
SOURCE Association des Pompiers de Montréal
Source : Ronald Martin, Président; Info : Alexandre Dumas, 514-898-4636 (cellulaire) / 514-845-7068 (ligne directe), [email protected]
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