Bien que les Canadiens aient été nombreux à envisager travailler dans d'autres provinces ou pays pendant la pandémie, un nouveau sondage de l'Institut national de la paie indique que peu d'entre eux ont quitté le nid
TORONTO, le 12 avril 2022 /CNW/ - Ces deux dernières années, à en croire les publications sur Instagram, Facebook ou TikTok, on pouvait supposer que beaucoup de Canadiens avaient troqué leur pyjama de flanelle au profit de leurs costumes de bain. Grâce au travail à distance, ils pouvaient s'installer n'importe où. Toutefois, les apparences sont trompeuses, et les suppositions, souvent fausses.
Un nouveau sondage de l'Institut national de la paie révèle que cette impression voulant que de plus en plus de Canadiens ont travaillé depuis une plage d'Antigua ou un café parisien au fil des longs mois de la pandémie est erronée. En réalité, la plupart des Canadiens (90 %) ont continué de travailler depuis leur province de résidence tout au long de la pandémie. C'est particulièrement vrai pour les télétravailleurs québécois, qui ont été les plus susceptibles de rester dans la province (93 %). Le sondage indique également que ceux qui ont déménagé ne sont pas allés bien loin : les trois quarts (73 %) sont restés au Canada et un quart (26 %) se sont installés aux États-Unis.
« Même s'il n'est pas encore courant de travailler de n'importe où, les employeurs canadiens devraient prendre les devants en préparant des politiques et des processus qui offrent aux travailleurs la souplesse qu'ils recherchent, soutient Peter Tzanetakis, président de l'Institut national de la paie. En février 2020, le travail à domicile et les modèles hybrides ne faisaient pas partie de nos préoccupations. Aujourd'hui, on s'attend à une certaine flexibilité, car c'est un atout concurrentiel majeur pour les entreprises qui recrutent au sein d'un bassin de main-d'œuvre limité. Il n'est pas difficile d'imaginer que la prochaine étape sera d'offrir non seulement la possibilité de travailler à domicile, mais aussi de partout ailleurs, ce qui soulève toutefois son lot de complications liées à la paie pour les employeurs et leurs employés. »
Les résultats du sondage tendent à confirmer cette prévision. Malgré le nombre relativement faible de Canadiens qui travaillent effectivement depuis d'autres provinces ou pays, il s'agit là d'un exemple qui a frappé l'imagination de beaucoup d'autres travailleurs. Près d'un Québécois sur quatre, un chiffre équivalent à la moyenne nationale (39 %), a répondu qu'ils conserveraient leur emploi actuel, mais s'installeraient dans une autre province ou à l'étranger si leur employeur le permettait.
Pour ce qui est de déménager dans une autre province ou à l'étranger, la possibilité de faire l'expérience d'une autre région du pays ou du monde était la raison la plus souvent évoquée pour partir (46 % des Canadiens et 42 % des Québécois). Les autres raisons comprenaient : faire des économies (38 % des Canadiens et 30 % des Québécois); améliorer la conciliation travail-vie personnelle (29 % des Canadiens et 26 % des Québécois); investir dans l'immobilier sur un autre marché (22 % des Canadiens et 18 % des Québécois) et vivre plus près de sa famille et de ses amis (21 % des Canadiens et 16 % des Québécois).
À l'heure du retour au bureau après deux longues années de travail à domicile, un facteur l'emporte sur toutes ces raisons susceptibles d'attirer les travailleurs vers des contrées lointaines : leur paie. Ainsi, 77 % des Canadiens interrogés (80 % des Québécois) ont indiqué qu'ils n'accepteraient pas de baisse de salaire en échange de la liberté de travailler n'importe où. Les quelques travailleurs qui étaient prêts à sacrifier une part de leur salaire n'étaient pas disposés à le faire de beaucoup. Seulement 4 % d'entre eux ont affirmé qu'ils accepteraient une baisse de 20 % ou plus.
Les travailleurs n'ont peut-être pas tenu compte de la variation du coût de la vie selon les régions du Canada et du monde. Par exemple, il en coûte généralement beaucoup plus cher pour se loger à Toronto ou à Vancouver qu'à St. John's. Dans le même ordre d'idées, s'installer au Portugal, en Espagne, au Costa Rica, au Mexique et dans divers pays des Caraïbes (des destinations prisées par les personnes interrogées) risque de coûter moins cher que de vivre dans une grande ville canadienne.
Si l'idée de participer à des réunions virtuelles depuis une chaise longue au bord de la mer est séduisante, les conditions à réunir pour faire du travail transfrontalier une réalité sont méconnues de nombreux travailleurs canadiens.
« Déménager à l'étranger tout en continuant de travailler pour le même employeur n'est pas simple, explique M. Tzanetakis. Les travailleurs ne peuvent pas décider de partir du jour au lendemain sans consulter leur employeur et l'équipe de la paie. Cela pourrait avoir de graves conséquences pour les personnes et entraîner le non-respect des lois, donc l'imposition d'amendes aux entreprises. »
Outre la détermination des incidences fiscales du travail transfrontalier, les normes d'emploi et la rémunération des travailleurs constituent d'autres pièces du casse-tête à examiner. Les droits et avantages des employés varient selon la province ou le pays, tout comme les exigences de versement et de déclaration des employeurs.
La situation est encore plus complexe pour les travailleurs qui s'installent à l'étranger, car différentes exigences s'appliquent dans chaque pays. Par exemple, si un employeur ignore qu'un de ses employés se trouve à l'étranger, il continuera de verser l'impôt sur le revenu à l'Agence du revenu du Canada ou à Revenu Québec selon le lieu de résidence supposé de l'employé. En même temps, l'employé pourrait devoir payer de l'impôt sur le revenu dans le pays où il se trouve, ce qui réduirait de manière importante le montant dont il dispose pour vivre.
Près de la moitié (48 %) des personnes interrogées au Canada et au Québec reconnaissait ignorer complètement les complications associées au travail transfrontalier illustrées par ces exemples. Par ailleurs, 34 % des travailleurs canadiens ont indiqué avoir seulement « une connaissance générale » de ces conséquences et auraient besoin de se renseigner auprès de leur employeur.
« Pour offrir la possibilité de travailler de n'importe où, les entreprises doivent absolument tirer parti de l'expertise de leurs professionnels de la paie afin de les aider, ainsi que leurs employés, à gérer les obstacles complexes qui en découlent, ajoute M. Tzanetakis. Selon un récent rapport de recherche de PwC Canada intitulé Tendances en matière d'emploi à distance et outre-frontière : le Canada est-il prêt?, les exigences des services de paie pour le travail à distance sont plus complexes au Canada qu'ailleurs. »
L'Institut national de la paie fait la promotion du service de paie au Canada comme élément vital à la santé des entreprises au Canada, en établissant LA norme professionnelle d'excellence et en transmettant son expertise essentielle. Nous fournissons les connaissances et les ressources dont plus de 40 000 professionnels de la paie ont besoin pour développer leur potentiel, dont 1,5 million d'employeurs dépendent pour le paiement annuel de 1,06 million de dollars en salaires et en avantages imposables, et dont les administrations publiques dépendent pour recevoir 364 milliards de dollars en retenues obligatoires qui servent chaque année à financer des programmes essentiels. Les accréditations accordées par l'Institut sont reconnues comme la référence en matière d'expertise et de professionnalisme, et les seules de ce type pour le service de paie au pays.
SOURCE National Payroll Institute
Relations avec les médias, Chloé Lebouc, Kaiser & Associés, [email protected], 514-662-3547
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