Journalistes brutalisés : tolérance zéro
MONTRÉAL, le 16 avril 2015 /CNW Telbec/ - La Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ) recense une dizaine de nouveaux cas d'entraves physiques au travail des journalistes lors de manifestations étudiantes depuis sa dernière prise de position publique sur ce type d'agressions, le 26 mars dernier.
La FPJQ demande aux associations étudiantes et aux autorités concernées de tout faire pour que ces agressions cessent immédiatement. Elle invite également la population et les élus à condamner sans réserve ces actes indignes d'une société démocratique.
Le photographe de presse Maxime Deland, de l'agence QMI, a été blessé au front le 15 avril, lorsque des manifestants cagoulés à l'Université du Québec à Montréal (UQAM) l'ont bousculé en lui arrachant de force son appareil photo, avant de le briser. Il a porté plainte au Service de police de la Ville de Montréal. Le photographe de La Presse Patrick Sanfaçon était à ses côtés et a également été encerclé et bousculé dans le corridor étroit du pavillon J.-A.-DeSève.
Le 8 avril, le reporter radio du 98.5 FM Philippe Bonneville a été brutalement bousculé, lui aussi à l'UQAM. Il était au centre d'une large foule, lorsque des manifestants ont crié : « Journaliste! Journaliste! ». On l'a poussé vers l'avant, vers l'arrière et de côté, avant qu'il ne perde l'équilibre.
M. Bonneville dit avoir eu de la chance de ne pas s'être retrouvé au sol, seulement parce que la foule était particulièrement compacte dans les escaliers. Des agents de sécurité privés de l'UQAM, qui se trouvaient à quelques mètres de la bousculade, ne sont pas intervenus.
« Maintenant, je dois me camoufler pour couvrir le conflit, je ne veux pas que l'on voie que je suis journaliste. Ce n'est pas normal qu'au Québec, en 2015, les journalistes soient devenus des cibles. J'ai des enfants, je ne veux pas rentrer à la maison avec un œil au beurre noir », déplore le reporter.
Aucun journaliste ne doit accepter la possibilité de devenir une cible en allant couvrir une manifestation publique. Les reporters ne sont pas des acteurs dans le conflit étudiant, qu'ils couvrent comme toute autre nouvelle. Si certains acteurs de la société jugent qu'il est normal de tabasser un journaliste, ceux-ci doivent être condamnés sans équivoque. Sinon, la démocratie québécoise sombrera dans la noirceur.
Ces agressions physiques ne sont pas qu'une entrave à la liberté de presse, elles sont considérées des voies de fait et sont donc criminelles. En bafouant la liberté d'expression des journalistes, les quelques manifestants minoritaires qui posent ces gestes ignobles contredisent précisément ce dont ils se réclament les défenseurs.
La FPJQ favorise la liberté d'expression de tous, y compris celle des manifestants. Cela dit, elle n'acceptera en aucune circonstance que cette liberté se transforme en violence.
La FPJQ encourage les journalistes à porter plainte à la police s'ils sont agressés et à documenter l'incident afin que les agresseurs soient portés en justice. Elle applaudit et encourage également la solidarité entre journalistes, photographes et caméramans de médias concurrents dans le but de protéger leurs collègues, et du même coup la liberté de presse.
Par ailleurs, la Fédération rappelle aux autorités policières qu'une carte de presse valide émise par la FPJQ confirme que son détenteur est un(e) journaliste professionnel(le). Les journalistes doivent pouvoir exercer leur métier librement.
SOURCE FEDERATION PROFESSIONNELLE DES JOURNALISTES DU QUEBEC
Lise Millette, présidente de la FPJQ, 514-522-6142
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