Journée du Refus de l'Échec Scolaire - Il est temps d'agir collectivement pour la réussite scolaire des jeunes
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ROCLD - Regroupement des organismes communautaires québécois de lutte au décrochage21 sept, 2022, 05:59 ET
MONTRÉAL, le 21 sept. 2022 /CNW Telbec/ - Le Regroupement des organismes communautaires québécois de lutte au décrochage (ROCLD) se joint à l'Association de la fondation étudiante pour la ville (AFEV) pour tenir aujourd'hui la 4e édition québécoise de la Journée du Refus de l'Échec Scolaire. C'est dans ce cadre que le ROCLD lance un appel à l'action pour lutter contre le décrochage avec cinq actions nécessaires :
- Le gouvernement doit enquêter et fournir un Portrait national actualisé du décrochage scolaire des jeunes en contexte de pandémie. Il existe des causes structurelles au décrochage qui dépassent la volonté individuelle, comme la défavorisation socioéconomique, la médicalisation des problèmes sociaux, la fracture numérique ou encore la reproduction des stéréotypes de genre. Ces situations sont vécues et constatées sur le terrain; le gouvernement doit les prendre en compte.
- Il est temps pour le gouvernement et les partis politiques de proposer un projet tangible pour un système d'éducation public égalitaire, inclusif, démocratique et porteur de justice sociale.
- Dans la pratique quotidienne, la collaboration entre l'école, la famille et les organismes communautaires est une solution pour faire face aux défis multiples et complexes que vivent les jeunes. Seule, l'école ne peut pas aider les jeunes à surmonter tous les défis.
- En tant que citoyennes et citoyens, on peut s'impliquer bénévolement ou travailler dans les organismes communautaires pour faire de l'éducation un projet sociétal qui ne laisse personne derrière.
- Il est également possible de prendre la parole aux Forums citoyens sur l'éducation au Québec : un vaste chantier qui aura lieu en début d'année 2023 pour sonder la population sur les enjeux criants du système d'éducation actuel et construire un projet collectif pour le système scolaire dont le Québec a besoin. Une annonce publique sera faite en novembre avec plus de détails.
« Déjà en 2020, on estimait que le décrochage scolaire touchait près d'un jeune sur cinq au Québec. Maintenant, les difficultés auxquelles les jeunes font face sont complexes et les répercussions de la pandémie ne sont pas encore pleinement mesurables », explique Mélanie Marsolais, directrice générale du Regroupement des organismes communautaires québécois de lutte au décrochage. « Plus que jamais, les jeunes ont besoin de soutien. »
En effet, en raison des grands bouleversements des deux dernières années, les organismes sur le terrain observent qu'un plus grand nombre d'enfants et de jeunes se retrouvent en difficultés. Celles-ci pourraient les mener au décrochage si elles ne sont pas rapidement prises en charge. Collectivement, il faut saisir les opportunités de faire mieux et plus pour nos jeunes.
Le 3 octobre prochain, exigeons du futur gouvernement qu'il fasse de l'éducation une priorité nationale. Pour joindre votre voix à celle du ROCLD, participez à la discussion sur les médias sociaux dès aujourd'hui en utilisant les mot-clics #JRES2022 #PrenonsLaParoleContreLeDécrochage.
Alors que la pandémie a mis au grand jour et a exacerbé les inégalités scolaires et sociales, la Journée du Refus de l'Échec Scolaire vise d'abord et avant tout à mettre de l'avant les causes sociales et structurelles liées au décrochage scolaire. Trop souvent, le poids de l'échec scolaire est uniquement mis sur les épaules des jeunes ou de leur famille en invoquant les facteurs personnels comme le rendement, la motivation ou la persévérance. Or, il importe d'adopter une vision plus large de cet enjeu et la littérature scientifique démontre que les facteurs sociétaux suivants ont un réel impact sur le décrochage :
Au Québec, l'origine sociale est le premier facteur déterminant de la réussite à l'école. Ainsi, le pourcentage de décrochage scolaire diffère drastiquement lorsque l'on compare les jeunes des milieux favorisés à ceux des milieux les plus défavorisés.
La pénurie des travailleurs et travailleuses ainsi que le rehaussement des salaires a un côté attractif plus important qu'avant. On observe sur le terrain des jeunes de milieux défavorisés qui vont se tourner vers le marché du travail afin de soutenir économiquement leur famille.
Les inégalités sociales sont accrues et exercent une forte pression sur les jeunes et les familles. Rappelons que le cumul de difficultés est un important facteur de décrochage scolaire.
Au Québec, au niveau secondaire, les diagnostics pour des troubles de santé mentale et la prise de médicaments sont en hausse constante et atteignent des niveaux alarmants. Un jeune sur cinq a reçu un diagnostic de troubles anxieux, de dépression ou de troubles alimentaires ; un jeune sur quatre a reçu un diagnostic de TDAH et la prise de médicaments du type anti-TDAH a doublé entre 2011 et 2017. De plus, avant la pandémie, 29 % des jeunes étaient dans un état de détresse psychologique.
Ceci se produit dans un contexte où l'accès aux services psychosociaux est largement insuffisant, à l'intérieur comme à l'extérieur des murs de l'école. La pandémie a creusé le manque d'accès aux services de soutien psychosocial. Plutôt que d'offrir le soutien nécessaire aux jeunes, on assiste à la médicalisation de leurs difficultés : des diagnostics médicaux sont apposés sur des problèmes qui souvent ne sont pas d'ordre médical (souffrance, deuil, caractéristiques personnelles, etc.).
Une portion grandissante de la vie scolaire d'aujourd'hui a lieu en ligne et ce, même au primaire. Le numérique s'intègre aux apprentissages dès le préscolaire dans 76 % des écoles préscolaires et primaires du Québec1.
L'acquisition et la maîtrise des outils électroniques sont devenus une condition essentielle d'accès à l'éducation. Or, le branchement à internet haute vitesse, la possession de plus d'un appareil électronique par ménage et les compétences numériques sont tous liés au statut socioéconomique des jeunes. Il y a une fracture numérique vécue par les jeunes de milieux défavorisés qui impacte l'accès à l'éducation.
Une conception du décrochage scolaire existe selon laquelle le décrochage est davantage l'affaire des garçons. Il y a une forte tendance à proposer des solutions genrées et stéréotypées en réponse à un modèle masculin qui ne tient pas compte des réalités des jeunes.
On oublie que 40 % des jeunes qui décrochent sont des filles. On oublie aussi que les conséquences économiques, sociales et familiales de l'échec scolaire sont encore plus importantes chez les filles (perspectives d'emploi, salaires inférieurs, charge familiale, etc.). Leur situation est donc tout autant préoccupante que celle des garçons.
Le ROCLD représente 60 organismes d'action communautaire autonome qui œuvrent en lutte au décrochage (OCLD), répartis dans quatorze régions du Québec. Plus de 900 employé.es et 2 200 bénévoles offrent un accompagnement et un soutien adaptés aux besoins spécifiques de plus de 8 000 jeunes en difficultés, ainsi qu'un accompagnement à 4 000 parents, et ce, chaque année.
Pour retrouver toutes les informations sur la Journée du Refus de l'Échec Scolaire, visitez le www.refus-echec-scolaire.ca/
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1 Institut national de santé publique du Québec, 2020. |
SOURCE ROCLD - Regroupement des organismes communautaires québécois de lutte au décrochage
Marie-Rose Desautels, Morin Relations Publiques, [email protected], 819 580-9235
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