Journée mondiale du VIH-sida, place à l'information
QUÉBEC, le 1er déc. /CNW Telbec/ - Difficile d'aborder la Journée mondiale du VIH-sida lorsque les manchettes font état de la criminalisation du VIH, difficile de passer le message d'ouverture et de compassion, de faire la promotion du respect des droits des personnes vivant avec le VIH-sida (PVVIH) mais ça ne fait que renforcer l'obligation et l'importance de le faire.
On n'entend plus beaucoup parler du VIH-sida, du moins pas comme à une certaine époque où les personnes atteintes mouraient, nombreuses. Certaines portions de la population ont maintenant tendance à banaliser le VIH, à penser qu'il s'agit maintenant d'une infection chronique comme une autre qu'on soigne avec une pilule. Si c'était vrai, les PVVIH n'auraient pas besoin de taire leur statut sérologique, elles pourraient en parler à leur entourage et espérer au moins autant de compassion que les autres personnes aux prises avec une maladie chronique. Le fait est que les PVVIH vivent le rejet, le jugement, la stigmatisation.
La meilleure façon de lutter contre le VIH-sida demeure l'information. L'information liée à la prévention, aux modes de transmission, aux pratiques sécuritaires. L'information pour les personnes séropositives pour qu'elles obtiennent les soins de santé nécessaires à leur santé mais également pour diminuer les risques de transmission. L'information à la population pour contrer les préjugés qui contribuent à alimenter la culture du silence et le rejet.
La criminalisation du VIH, comme il en est de plus en plus question au Québec, ne contribue certes pas à une prévention efficace. Si l'on pense que 27 % des PVVIH au Canada ignorent leur séropositivité et que pour 50 % des nouvelles infections au Québec sont causées par des personnes nouvellement infectées qui ne connaissent pas nécessairement leur statut sérologique, on peut se questionner sur l'impact de la criminalisation. À partir du moment où une personne se sait séropositive, elle court le risque d'être poursuivie au criminel, peu importe les moyens de prévention utilisés dans le cadre de relations sexuelles et qu'il y ait transmission ou non. Il devient de plus en plus difficile de convaincre les gens de se faire dépister lorsque l'on connaît les conséquences de vivre avec le VIH, cette infection chronique comme les autres. Même les soins médicaux deviennent suspects puisqu'il est à craindre que le statut soit révélé par le personnel ou le dossier médical utilisé en situation de poursuite judiciaire. Quand on connaît l'importance du suivi médical pour une PVVIH pour sa santé, le maintien de sa qualité de vie ainsi que des risques de transmission, il faut s'en désoler.
MIELS-Québec distribue gratuitement, à chaque année, des dizaines de milliers de condoms et tente de faire passer le message de la prévention par différents moyens.
MIELS-Québec se bat contre les préjugés et le rejet, fait la promotion des droits et des obligations des PVVIH, travaille à faire la promotion du sexe sécuritaire auprès des groupes à risque et de toute la population de la région de Québec. L'un des moyens de prévention le plus efficace demeure, d'abord et avant tout, de se protéger soi-même. La responsabilité partagée n'est pas un concept pour excuser mais pour appuyer le fait que le dévoilement du VIH, ou de toutes autres maladies transmissibles, ne va pas de soi et qu'il faut tenir compte de cette réalité. Pour ceux et celles qui auraient manqué à cette règle, il y a le dépistage, important pour la prise en charge rapide et globale de la santé et de la situation en général, un moyen de prévention important.
Les personnes qui vivent avec le VIH-sida sont, pour la vaste majorité, très conscientes de leur situation et des risques inhérents à leur statut sérologique. Cette responsabilité doit être partagée puisque tout le monde n'est pas en mesure d'affirmer, hors de tout doute, qu'elles ne sont porteuses d'aucune infection transmissible, VIH ou autres.
Renseignements:
Thérèse Richer, directrice générale
MIELS-Québec
418-649-1720 poste 203
Cell. 418-554-3010
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