Journée nationale de l'enfant : Investir davantage dans le développement de nos enfants est bénéfique pour eux et pour le Canada English
OTTAWA, le 20 nov. 2014 /CNW/ - Les enfants et les adolescents sont indéniablement les ressources les plus précieuses de notre pays. Pour favoriser leur épanouissement, maintenant et dans le futur, le Canada doit leur fournir le meilleur soutien possible durant la petite enfance.
Celle-ci, qui s'étale de la naissance à l'âge de six ans, est la période de la vie la plus importante sur le plan du développement. C'est là que s'établit l'architecture du cerveau grâce à des trillions de connexions neuronales. Selon des recherches, 90 pour cent du cerveau est développé avant l'âge de cinq ans.
Compte tenu de l'importance de cette période, il irait donc de soi que le Canada soit un chef de file mondial du soutien apporté en bas âge. Pourtant, notre système d'éducation et de soins de la petite enfance accuse un retard important par rapport à 25 autres pays développés, y compris la Suède et la France, selon d'importants indicateurs de l'OCDE.
Les dépenses actuelles du Canada sont inférieures à la norme de l'OCDE (un pour cent du PIB), les montants étant en majorité consacrés aux programmes mis en place au Québec.
Nous devons faire mieux.
Le développement de la petite enfance repose sur l'acquisition de compétences sur le plan affectif, social, physique et linguistique. Les jeunes enfants acquièrent ces compétences auprès d'adultes, dans le cadre d'interactions ou d'un processus de « service-retour ». L'enfant interagit avec un adulte (parent, grand-parent, professionnel de la petite enfance ou gardienne), envoie divers messages (service), auxquels l'adulte réagit (retour) en l'encourageant et le processus se poursuit.
Ces interactions positives et répétées sont essentielles pour les enfants. Tous les apprentissages, que ce soit courir, grimper, sauter ou encore écouter, parler, chanter et reconnaître des symboles (essentiel pour apprendre à lire) reposent sur ces interactions.
Les jeunes enfants sont cependant vulnérables durant cette période où leur développement est le plus marqué. Ils ont besoin de relations stables et affectueuses, surtout s'ils vivent des événements néfastes, comme la violence sexuelle ou physique, la négligence (volontaire ou non), la pauvreté ou un stress prolongé.
La recherche montre en fait que des événements survenus en bas âge sont à l'origine de plusieurs maladies chroniques.
Sans liens affectifs étroits et une base solide pour favoriser leur développement à l'adolescence et à l'âge adulte, les enfants risquent davantage d'être aux prises avec des problèmes de développement et de santé mentale et physique, y compris l'obésité, le diabète, divers cancers, la dépendance et la maladie mentale. Ils sont aussi plus susceptibles de prendre du retard à l'école, de se livrer à des activités criminelles, de se retrouver dans des relations de violence et d'avoir de la difficulté à conserver un emploi.
Ces problèmes et ces maladies peuvent être transmis d'une génération à l'autre.
Il est possible de briser ce cercle vicieux.
Le Collège royal des médecins et chirurgiens du Canada et ses partenaires ont formulé 15 recommandations pratiques afin d'améliorer l'éducation et les soins de la petite enfance, dont trois principales.
La première : Que le gouvernement fédéral augmente le financement consacré à l'éducation et aux soins de la petite enfance, en visant un objectif d'un pour cent de notre PIB. Cette mesure assurerait que le Canada soit comparable aux autres pays développés.
La deuxième : Que le gouvernement fédéral, avec les administrations provinciales et territoriales, mette en œuvre un système de développement de la petite enfance offrant un soutien aux familles, incluant les enfants et les familles autochtones vivant ou non sur une réserve.
La troisième : Que des programmes de visite à domicile soient offerts à toutes les familles canadiennes vulnérables. Ces programmes assurent un soutien parental, renseignent les parents, favorisent les bonnes pratiques et contribuent à surveiller les signes de violence et de négligence envers les enfants.
Il faut agir maintenant.
Pour le bien de nos enfants, il vaut mieux prévenir que guérir.
Les responsables de notre système de santé consacrent d'énormes ressources au traitement de l'obésité, du diabète et d'autres troubles de santé, mais la science montre que les investissements en début de vie ainsi que pour les familles et les collectivités qui les entourent s'avèrent plus rentables que de tenter de guérir les maladies et de corriger les pertes de productivité qui apparaissent plus tard.
En fait, les avantages de programmes efficaces d'éducation de la petite enfance ne se limitent pas à la rentabilité. Par exemple, selon des recherches axées sur des programmes préscolaires américains ciblés, le rendement du capital investi se situait entre quatre et 17 dollars par dollar consacré au programme.
Le Canada peut et doit être un chef de file dans ce domaine.
En comprenant et en appuyant mieux les parents et le développement des enfants, nous pouvons renforcer nos collectivités, améliorer notre santé et alléger le fardeau de notre système de soins de santé.
C'est un investissement bénéfique pour nos enfants et pour notre pays.
Dr Cecil Rorabeck, OC, FRCSC
Président,
Collège royal des médecins et chirurgiens du Canada
SOURCE : Collège royal des médecins et chirurgiens du Canada
Personnes-ressources auprès des médias : Tom McMillan, tél. 613-218-9570, [email protected], Sandra Shearman, tél. 613-730-8177, poste 464, [email protected]
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