Déjà 19 dossiers liés à #MeToo
MONTRÉAL, le 23 oct. 2018 /CNW Telbec/ - Près d'un an après la déferlante #MeToo, Juripop est fière de lancer officiellement l'Aparté, un centre de ressources de première ligne contre le harcèlement et les violences à caractère sexuel au travail, spécifiquement dédié au milieu de la culture, au Québec.
En prélancement depuis moins de deux mois et sans publicité, l'Aparté a déjà été sollicité par près de 20 personnes, dont 30 % d'hommes. Plus de 400 personnes ont visité sa page web dans le dernier mois.
Les situations rapportées incluent des cas d'agression sexuelle, de harcèlement psychologique et d'intimidation. L'Aparté renseigne les personnes sur le cadre juridique applicable à leur situation, les accompagne dans leurs démarches et les réfère à un réseau de partenaires psychosociaux présents dans l'ensemble du Québec.
L'idée de ce guichet unique est née en 2017, après que Juripop eu rencontré les femmes ayant dénoncé Gilbert Rozon, désormais connues comme Les Courageuses, pour répondre à leurs questionnements juridiques. Fort de l'appui de dizaines de syndicats et d'associations du milieu culturel, Juripop a depuis monté de toutes pièces cette plateforme unique.
« Notre rencontre avec les Courageuses nous a fait prendre conscience de l'impact de l'information juridique sur la reprise de pouvoir des personnes victimes. L'Aparté est né de la volonté de reproduire cette intervention auprès des milliers de personnes travaillant dans l'industrie culturelle du Québec. » explique Me Sophie Gagnon, directrice générale de Juripop.
L'Aparté s'adapte aux besoins de ses clients : les appels sont retournés dans les 24 heures ouvrables, et le service peut être donné au téléphone ou en personne.
Besoins criants
En quelques semaines de prélancement, Juripop entrevoit une expansion de l'équipe à court terme, car la demande est déjà plus forte qu'anticipée.
Juripop souligne aussi que l'industrie culturelle, qui emploie 150 000 personnes au Québec, n'est pas la seule à avoir besoin de ces ressources : des personnes issues d'autres corps de métiers ont déjà fait appel à l'Aparté, dont les services sont, en ce moment, exclusifs au milieu de la culture.
« Nos clients sont des hommes, des femmes, dont la situation remonte à plusieurs décennies, ou à quelques jours seulement. On constate que l'Aparté répond à un besoin qui traverse le temps et les générations. » souligne Me Virginie Maloney, l'avocate coordonnant l'Aparté.
Déjà des défis
Me Virginie Maloney constate déjà que le droit ne permet pas de répondre à toutes les demandes qui lui sont soumises. Elle pose entre autres les constats suivants :
1. Les travailleurs autonomes qui sont victimes de harcèlement psychologique sont laissés pour compte ;
- En effet, les travailleurs autonomes n'ont pas accès aux protections de la Loi sur les normes du travail, ils n'ont donc pratiquement aucun recours.
2. La loi est mal adaptée pour les victimes d'agression ou de harcèlement sexuel au travail ;
- Les victimes d'une agression survenue sur le lieu de travail sont dirigées vers la CNESST pour l'indemnisation.
- Or, l'employeur aura alors accès au dossier de la victime, et pourrait contester les décisions rendues par la CNESST.
- Ces possibilités sont particulièrement problématiques lorsque l'agresseur est également l'employeur de la victime.
3. Les femmes qui ont porté le flambeau du mouvement #MeToo sont maintenant tenues au silence ;
- En attente d'une décision de la Couronne, les Courageuses ne peuvent prendre part au débat public qu'elles ont contribué à lancer l'an dernier, alors que Gilbert Rozon est quant à lui libre de clamer son innocence.
L'Aparté en chiffres :
Nombre de dossiers |
||
Statistiques web |
Nature des problématiques : |
|
Temps écoulé entre l'événement |
Quelques réussites : Réclamation IVAC : |
SOURCE Clinique juridique Juripop
Isabelle Verge, [email protected], 514 701-7223
Partager cet article