MONTRÉAL, le 30 mars 2020 /CNW Telbec/ - Le Bureau de la concurrence a déposé le 27 mars 2020 un rapport se prononçant contre l'acquisition projetée d'Air Transat par Air Canada, laquelle a par ailleurs déjà été approuvée par les actionnaires, rappelons-le. Alors que l'industrie aérienne est sérieusement malmenée dans la foulée de la pandémie de coronavirus, une nouvelle publication lancée par l'IEDM montre qu'une lecture dynamique des mécanismes de la concurrence milite en faveur de la transaction.
« Tout d'abord, il est clair que, dans les circonstances actuelles, un acheteur avec les reins plus solides comme Air Canada viendrait augmenter les probabilités d'une relance d'Air Transat une fois la crise terminée et assurer ainsi sa pérennité », affirme Gaël Campan, économiste senior à l'IEDM et auteur de la publication. « Un refus d'autoriser la transaction par le ministre serait irresponsable considérant la situation qui a cours dans l'industrie aérienne et n'avantagerait par ailleurs en rien les voyageurs en bout de ligne », poursuit-il.
Selon la publication, l'industrie du transport aérien s'est transformée de façon appréciable au cours des 40 dernières années, passant à un modèle d'affaires qui utilise certains aéroports comme des pôles à partir desquels un ou deux transporteurs représente une grande proportion des vols. « Malheureusement, le Bureau de la concurrence a recours à une doctrine statique de la concurrence qui ne tient pas compte de cette évolution naturelle de l'industrie », explique Gaël Campan.
« Suite à la déréglementation de l'industrie, on a observé une concurrence féroce et peu d'entreprises ont réussies à sortir leur épingle du jeu. D'autant plus que de nombreux facteurs imprévisibles peuvent affecter le prix et que le consommateur peut de toute façon désormais facilement comparer ces derniers grâce aux agrégateurs en ligne », fait valoir le chercheur.
C'est donc cette pression concurrentielle et la rentabilité restreinte de l'industrie qui ont obligé les compagnies aériennes à unir leurs forces, par le biais de fusions, d'acquisitions ou encore d'alliances, afin d'alimenter les pôles et d'optimiser l'occupation des sièges. « On ne peut pas faire abstraction de ce contexte quand on analyse de façon sérieuse la concurrence dans l'industrie du transport aérien. Malheureusement, le Bureau de la concurrence utilise une doctrine statique et vieillotte de la concurrence qui est inapplicable à ce contexte », poursuit M. Campan.
« Même après l'acquisition d'Air Transat, Air Canada demeurerait un groupe modeste par rapport aux leaders mondiaux et aux pôles les plus importants. Toutefois, elle aurait une meilleure chance de se battre à armes égales dans l'arène mondiale, de croître et de prospérer, ceci à l'avantage de ses employés, de ses actionnaires et, ultimement, des voyageurs », conclu Gaël Campan.
La Note économique intitulée « Une saine approche concurrentielle appuie l'acquisition d'Air Transat par Air Canada » est signée par Gaël Campan, économiste senior à l'IEDM. Cette publication est disponible sur notre site.
L'IEDM est un think tank indépendant sur les politiques publiques. Par ses publications, ses apparitions dans les médias et ses services consultatifs aux décideurs politiques, l'IEDM stimule les débats et les réformes des politiques publiques en se basant sur les principes établis de l'économie de marché et sur l'entrepreneuriat.
SOURCE Institut économique de Montréal
Demandes d'entrevues : Daniel Dufort, directeur principal aux relations externes, communications et développement IEDM. Tél. : 514 273-0969 p. 2224 / Cell. 438-886-9919/ courriel : [email protected]
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