L'Association des enseignantes et enseignants en soins infirmiers des collèges du Québec (AEESICQ) blessée par l'attitude de l'Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ)
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Association des enseignantes et enseignants en soins infirmiers des collèges du Québec10 mars, 2020, 07:00 ET
SAINT-JEAN-SUR-RICHELIEU, QC, le 10 mars 2020 /CNW Telbec/ - Alors que l'Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ) réclame à nouveau que le baccalauréat soit imposé comme norme d'entrée minimale à la profession infirmière dans sa récente planification stratégique 2020-2023, et à l'instar de la Fédération des cégeps et d'autres partenaires, l'Association des enseignantes et enseignants en soins infirmiers des collèges du Québec, AEESICQ, invite le ministre de l'Éducation et de l'Enseignement supérieur, M. Jean-François Roberge, ainsi que la ministre de la Santé et des Services sociaux, Mme Danielle McCann, à prendre position sur cet enjeu, estimant qu'un ordre professionnel n'a pas à s'arroger le droit de déterminer le niveau de formation nécessaire pour répondre aux besoins de la population du Québec. À cet effet, la présidente de l'Association a personnellement interpellé madame McCann lors du colloque Éducation Formation santé et services sociaux, à l'automne 2019, colloque où l'OIIQ brillait par son absence.
« C'est le discours que l'Ordre des infirmières sert aux Québécois depuis plus de vingt ans. La majorité des infirmières actuellement dans les milieux de santé sont des techniciennes formées au cégep, sur tout le territoire québécois et les propos de M. Mathieu sont blessants puisqu'il ne semble pas tenir compte du mandat de protection du public. Plutôt que de proposer la norme minimale de la formation, n'est-il pas plus opportun d'influencer le gouvernement quant aux ratios patients-infirmière ou encore éliminer le plus possible le temps supplémentaire obligatoire qui engendre épuisement et découragement chez ses membres? Nos professionnelles ont toujours la confiance de la population et des employeurs, et une formule DEC-BAC permet à celles qui le souhaitent de poursuivre leurs études à l'université afin d'exercer dans des champs de compétences différentes tels que la gestion, l'enseignement, etc. Au fil des ans, les cégeps ont toujours fait évoluer la formation qu'ils offrent et fait preuve de la plus grande ouverture face aux besoins identifiés par les milieux de santé. D'ailleurs, une analyse sectorielle prospective sur la profession infirmière réalisée en 2016 et dont les résultats n'ont jamais été rendus publics, dont le Groupe de travail sur la formation de la relève infirmière recommandait la réalisation en 2014, est restée lettre morte et nous nous étonnons que l'OIIQ continue ses représentations, sans même disposer d'un réel portrait de situation », témoigne la présidente de l'Association, Marlène McNicoll, elle-même enseignante au Collège d'Alma.
Au moment même où le Québec vit une importante pénurie de main d'œuvre en santé, plusieurs collèges sont victimes d'importantes baisses de clientèles en soins infirmiers, aussi occasionnés par l'insécurité suscitée par les propos récurrents de l'OIIQ depuis maintenant plus de vingt ans. Les investissements gouvernementaux des dernières années permettent aux départements de soins infirmiers d'offrir une formation en adéquation avec la réalité des milieux de travail, grâce notamment à l'usage de mannequins simulateurs haute-fidélité qui procurent aux étudiantes un véritable apprentissage du jugement clinique et une meilleure préparation aux examens de l'OIIQ.
C'est forte d'un mandat reçu en assemblée générale que l'AEESICQ poursuit toutes les représentations nécessaires pour préserver le DEC qualifiant en soins infirmiers qui sert bien la population depuis plus de cinq décennies, tout en sachant qu'un nouveau programme, davantage adapté aux réalités du marché du travail, est nécessaire. Évidemment, les infirmières techniciennes sont encouragées à poursuivre leurs études tout au long de leur vie, et les succès du DEC-BAC en sont la preuve. Toutefois, les infirmières techniciennes et les infirmières bachelières peuvent agir de manière complémentaire en fonction de leurs compétences.
« Il va sans dire que les cégeps sont tout à fait prêts à revoir leur programme de DEC en Soins infirmiers, de même que leur DEC-BAC, afin de continuer à former des infirmières bien préparées pour intervenir auprès de la population québécoise, mais il est essentiel que le ministre de l'Éducation priorise le programme soins infirmiers et initie les travaux nationaux afin de reprendre l'espace que s'approprie notre ordre professionnel depuis trop longtemps », conclut la présidente.
L'AEESICQ est une association à laquelle l'adhésion des membres, des enseignantes et enseignants en soins infirmiers des collèges, est volontaire. Chaque année, environ 400 d'entre eux adhèrent à l'association, née en 1985, dans le but de promouvoir la formation collégiale en soins infirmiers et de représenter les intérêts de ses membres auprès de diverses instances en faisant valoir la complexité du rôle d'enseignante et d'enseignant en soins infirmiers. L'AEESICQ accueille aussi comme membres particuliers les infirmières techniciennes en travaux pratiques qui œuvrent au sein des laboratoires de soin des collèges.
SOURCE Association des enseignantes et enseignants en soins infirmiers des collèges du Québec
Andrée Bouchard, Téléphone : 514 918-2523, [email protected]
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