L'Association québécoise de l'industrie du cannabis dénonce le projet de règlement sur les comestibles : le Québec affaiblit la prévisibilité de son climat d'affaires English
MONTRÉAL, le 25 juill. 2019 /CNW Telbec/ - La présentation surprise du projet de règlement du Québec sur les produits de cannabis comestibles a non seulement pris de court l'industrie du cannabis légal en plein essor, mais constitue aussi un coup de semonce pour toutes les entreprises québécoises. Le projet de règlement se veut un avertissement aux joueurs qui projettent d'investir dans la province illustrant un climat réglementaire imprévisible et propice à des changements sans consultation.
Créé sans analyse de l'impact économique ni consultation auprès de l'industrie, le projet de règlement publié aujourd'hui dans la Gazette officielle du Québec entraînerait l'interdiction au Québec de la plupart des formes comestibles de cannabis, ainsi que des produits de cannabis topiques, comme les crèmes contre l'arthrite contenant du CBD ou du THC. Ces produits seront toutefois en vente dans le reste du Canada en décembre 2019.
« Cette approche du gouvernement étonne quant à ses motifs. À ce titre, tous les médicaments pourraient être bannis au Québec. Il faut sensibiliser les utilisateurs sur l'importance de bien disposer des produits, comme ils doivent déjà le faire dans le cas de l'ensemble des produits pharmaceutiques. L'industrie souhaite collaborer à créer des emballages qui préviendront et qui rendront encore plus difficile l'accès », déclare Michel Timperio, président de l'Association québécoise de l'industrie du cannabis. « Il ne faut pas se mettre la tête dans le sable : ces produits sont ou seront disponibles ailleurs au Canada de manière légale, ou encore, se retrouveront sur le marché noir. Le crime organisé aura encore les coudées franches pour s'emparer de ce marché, et ce, sans surveillance des autorités compétentes pour assurer la salubrité et la conformité des produits pour la santé des utilisateurs. Notre association déplore qu'on mette encore des citoyens du Québec en position de clandestinité. »
Des opportunités économiques importantes ignorées
Dans son dernier rapport sur l'industrie du cannabis, Favoriser une nouvelle croissance : le Canada se prépare pour la deuxième vague de légalisation du cannabis, Deloitte estime que le marché des produits comestibles représentera à lui seul 1,6 milliard de dollars.
« Malgré un chiffre d'affaires de 71 millions et des recettes fiscales de 21,7 millions pour le gouvernement en seulement cinq mois et demi, du 17 octobre 2018 au 31 mars 2019, le gouvernement Legault préfère ignorer non seulement l'investissement massif réalisé par les producteurs autorisés et les entreprises en démarrage dans l'industrie du cannabis légal au Québec, mais aussi le puissant moteur économique que les recettes tirées du cannabis peuvent représenter pour le gouvernement. Affirmer que ce nouveau règlement a été créé pour protéger les jeunes, c'est faire fi la réalité. Les ventes d'extraits et de produits comestibles et topiques non réglementés continueront de renflouer les coffres des producteurs illégaux », ajoute M. Timperio.
Dévoilé au milieu de la saison estivale et au début des vacances de la construction au Québec, le gouvernement a misé sur l'absence de nombreux joueurs de l'industrie pour publier son projet de règlement. Au retour de leur congé, les membres de l'industrie seront surpris d'apprendre qu'ils ne disposent que de deux semaines pour soumettre leurs commentaires sur le règlement proposé, selon la période de 45 jours accordée par le gouvernement.
« Aujourd'hui, le gouvernement du Québec transmet le message qu'il préfère que l'industrie du cannabis se développe ailleurs. Nous ne sommes pas certains que les milliers de Québécois actuellement employés par des entreprises reliées à l'industrie du cannabis seraient d'accord avec ce message », conclut M. Timperio.
À propos de l'AQIC
L'Association québécoise de l'industrie du cannabis (AQIC) représente les entreprises du Québec qui sont règlementées par la Loi sur le cannabis ou qui s'y préparent. Elle offre à ses membres un forum de réflexion sur les enjeux qui touchent l'industrie québécoise de ce secteur et agit comme interlocuteur constructif auprès des instances gouvernementales et des parties prenantes. L'AQIC vise le développement responsable d'un cadre règlementaire adapté au Québec, et ce, dans l'atteinte des objectifs de santé et de sécurité publiques visés par la légalisation du cannabis, soit la réduction des méfaits associés à la consommation par l'offre de produits de qualité soumis à de rigoureux contrôles et la redirection des profits de la vente de cannabis vers l'économie licite. Pour de plus amples informations, consultez le www.aqic.ca.
SOURCE Association québécoise de l'industrie du cannabis
Viviane Ross, 514-827-4250, [email protected]
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