GUANGZHOU, Chine, le 10 mars 2025 /CNW/ - Un reportage de GDToday :
« Les grandes économies comme la Chine doivent enregistrer une croissance interne au sein de leur pays et faire évoluer la circulation intérieure », a déclaré David Blair, vice-président et économiste principal au Center for China and Globalization (CCG), dans une récente entrevue accordée à GDToday à l'occasion des « deux séances » annuelles de la Chine. À propos de la trajectoire économique de la Chine, il souligne le passage stratégique d'une croissance rapide à une qualité durable.
Pour les « deux séances » de cette année, les législateurs chinois sont partis avec un programme ambitieux pour prouver qu'une économie mature peut accorder la priorité à la fois au bien-être des citoyens et à la compétitivité mondiale. Le résultat, comme le souligne M. Blair, « façonnera le prochain chapitre de la mondialisation ».
La Chine redéfinit la croissance au-delà du PIB
Selon le rapport de travail du gouvernement présenté par le Premier ministre chinois Li Qiang le 5 mars, la production économique totale du pays a atteint 134,9 billions de yuans en 2024, franchissant pour la première fois la barre des 130 billions de yuans. Cela représente une croissance de 5 % par rapport à l'année précédente.
De plus, la Chine a fixé son objectif de croissance du PIB pour 2025 à environ 5 %.
« Un taux de croissance de 5 % serait extraordinaire pour des économies matures, mais la Chine est en train de réécrire le guide du développement. Or, aujourd'hui, la priorité réelle de la Chine est d'améliorer la vie de la population, pas seulement de mener une course aux chiffres », a souligné M. Blair, en mettant en avant les investissements dans les parcs, les écoles et les routes rurales qui, s'ils n'augmentent pas directement le PIB, améliorent considérablement le niveau de vie.
« Il y a vingt ans, la Chine avait besoin d'une croissance du PIB brut. Aujourd'hui, le pays a besoin de qualité pour combler le fossé entre les zones urbaines et rurales », a-t-il ajouté, faisant référence aux nouveaux projets d'infrastructure. Comme les dossiers le montrent, les 27 000 km de nouveaux couloirs de verdure urbains construits en Chine depuis 2019, bien qu'ils ne soient pas pris en compte dans le calcul du PIB, représentent des investissements sociaux qui améliorent directement la qualité de vie de 1,4 milliard de personnes.
L'évolution de la Chine vers une économie de grande valeur est une transition, et non un effondrement
Beaucoup ont évoqué une crise économique imminente pour la Chine, mais M. Blair n'est pas de cet avis. « Ce que je vois, c'est une transition structurelle, pas un effondrement. » Il a expliqué que la croissance de la Chine au cours des deux dernières décennies reposait sur les investissements dans l'immobilier et les infrastructures. Aujourd'hui, la Chine se concentre sur la technologie et l'innovation. « Évidemment, il y a beaucoup d'investissements dans l'éducation, a souligné M. Blair. Cela permet de former de nombreux ingénieurs chaque année, ce qui est très bénéfique au développement technologique. »
« Dans n'importe quel pays, il est très important de faire attention à ce qui se passe avec la classe ouvrière, a prévenu M. Blair. Il faut veiller à ce que ces personnes aient un emploi et ne soient pas perdantes dans la transition, mais cette transition doit avoir lieu. » M. Blair a insisté sur l'importance des enseignements à tirer de l'expérience de la Silicon Valley dans les années 1980 et 1990, car elle avait un modèle semblable avant de perdre sa capacité de fabrication ou de la donner.
M. Blair a également fait l'éloge des pôles industriels de la Chine, comme celui de la région de la baie de Guangdong-Hong Kong-Macao, qui combine la fabrication, la technologie et le financement. « On ne peut pas renverser la vapeur, a déclaré M. Blair. La transition est inéluctable », a-t-il ajouté.
La région de la Grande Baie de Chine sur la voie vers une croissance durable
Sur la voie de la croissance durable, la région de la Grande Baie en Chine, qui combine la fabrication et la recherche technologique, est un site régional clé qui présente un grand potentiel. Cependant, par rapport aux trois autres « Baies » (région de la baie de New York, région de la baie de San Francisco et région de la baie de Tokyo), la région de la Grande Baie de Chine se trace une voie efficace qui lui est propre, selon M. Blair.
« La Silicon Valley a vu juste dans les années 1980 avec la technologie et la production intégrées, mais elle a fait fausse route en délocalisant la fabrication, a fait remarquer M. Blair, mettant en perspective le modèle « Designed in California, Made in China » d'Apple avec l'approche de la région de la Grande Baie. On ne peut pas innover efficacement si on est déconnecté de la fabrication. »
Intégrée à San Francisco, la Silicon Valley était au départ une terre agricole dans les années 1970. La réglementation et les milliardaires ont fait grimper les prix, forçant la fabrication à disparaître. La Silicon Valley a externalisé presque tous les composants vers des pays comme la Corée du Sud, le Japon ou la Chine, se retrouvant ainsi sans base de fabrication.
Contrairement à la Silicon Valley, la région de la Grande Baie met l'accent sur la prospérité commune, qui est un élément vital. Son approche de développement unique présente un grand potentiel, a souligné M. Blair, concluant le récit du succès de la GBA de la Chine.
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SOURCE GDToday

PERSONNE-RESSOURCE : Yi Liu, [email protected]
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