L'obsession du rattrapage de l'Ontario nuisible pour le Québec
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IRIS - Institut de recherche et d'informations socioéconomiques07 mars, 2024, 06:02 ET
MONTRÉAL, le 7 mars 2024 /CNW/ - L'IRIS publie aujourd'hui une étude qui montre que l'objectif de combler l'écart de richesse entre le Québec et l'Ontario est contre-productif. En faisant ce choix, le gouvernement Legault risque de reproduire des erreurs du passé en plus de retarder la mise en place d'une politique industrielle adaptée aux défis du 21e siècle.
« En voulant créer de la richesse à n'importe quel prix pour « rattraper » l'Ontario, la CAQ risque de dilapider les fonds publics dans des projets industriels dispendieux dont les véritables bienfaits pour la population québécoise demeurent incertains », remarque Guillaume Hébert, chercheur à l'IRIS et co-auteur de l'étude.
En novembre dernier, le ministre des Finances a réitéré son objectif d'éliminer, d'ici 2036, l'écart de richesse entre le Québec et l'Ontario, estimé à 14 % du PIB par habitant•e. L'étude publiée aujourd'hui montre pourtant qu'à structure industrielle égale, le PIB par heure travaillée a augmenté plus rapidement entre 1997 et 2020 au Québec et y sera désormais plus élevé qu'en Ontario.
« Dire que le Québec est moins riche que l'Ontario parce que son PIB est moins élevé est excessivement simpliste. La structure industrielle des deux provinces est différente et une fois cela pris en compte, la main-d'œuvre québécoise n'est pas moins productive que celle de l'Ontario », précise Mathieu Dufour.
Les données montrent que le pouvoir d'achat du Québec se situe tout juste au-dessus de celui de l'Ontario (+ 0,6 %) en 2022. Par conséquent, sur le plan du niveau de vie, il n'y avait pas d'écart significatif entre les deux provinces l'an dernier.
« Le PIB est un indicateur imparfait et sa croissance ne peut être une fin en soi. Il ne dit pas tout ce qu'il faut savoir sur la répartition de la richesse produite et le niveau des prix », remarque Guillaume Hébert.
« En Ontario, les riches sont plus riches alors que les pauvres sont plus pauvres et ont davantage de difficulté à combler leurs besoins de base. On ne voudrait pas que le Québec rattrape le niveau d'inégalités de l'Ontario », conclut le chercheur.
Pour lire la note : https://bit.ly/productivite-quebec
SOURCE IRIS - Institut de recherche et d'informations socioéconomiques
Source : Camille Legault Thuot, Responsable des relations publiques et des communications, 438 506 9525, [email protected]
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