Deuxième rapport d'étape du Commissaire à l'admission aux professions
MONTRÉAL, le 11 mai 2023 /CNW/ - À l'instar du Commissaire à l'admission à la profession, Me André Gariépy, l'Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ) considère que l'examen d'admission à la profession infirmière doit être revu.
Certaines des conclusions du rapport du Commissaire sont en effet similaires à celles établies par le Comité de l'examen professionnel de l'OIIQ lui-même. La lunette avec laquelle l'OIIQ les interprète est toutefois différente.
« L'écart entre le niveau de compétences mesuré par l'examen et les situations réelles auxquelles les infirmières et infirmiers novices sont confrontés dans la pratique se creuse d'année en année. Les travaux effectués après avoir pris connaissance du rapport du Commissaire ont confirmé nos inquiétudes quant à l'examen, mais aussi le fait que les mesures prises jusqu'à présent pour remédier au problème ne suffisaient plus et qu'il fallait agir rapidement pour assurer la protection du public », a affirmé le président de l'OIIQ, Luc Mathieu.
Par conséquent, l'OIIQ annonce son intention de recourir à l'examen du National Council on Measurement in Education (NCLEX-RN) comme outil d'évaluation en vue de l'admission à la profession infirmière dès le début de 2024. Une demande en ce sens sera déposée à l'Office des professions du Québec dans les prochains jours, comme l'exige le cadre réglementaire en vigueur.
Cette décision s'inscrit en droite ligne avec l'une des avenues proposées par le Commissaire, soit de voir l'OIIQ utiliser un autre examen d'admission que le sien en réponse aux problèmes soulevés. Luc Mathieu dit « espérer que la demande soit acceptée le plus rapidement possible ». L'OIIQ espère aussi pouvoir compter sur la collaboration des milieux d'enseignement et des milieux cliniques en ce qui a trait à la préparation des candidates et candidats.
En attendant la venue de ce nouvel examen, Luc Mathieu a confirmé la volonté de l'OIIQ « d'améliorer l'examen existant en mettant en application certaines des recommandations avancées par le Commissaire ». La note de passage de l'examen de mars 2023 a d'ailleurs été établie avec la contribution d'experts cliniques, comme le recommandait le Commissaire - le tout, supervisé par une psychométricienne chevronnée.
« Les mesures annoncées en témoignent; l'OIIQ n'hésite pas à remettre en question ses façons de faire. Aucun compromis ne sera toutefois fait sur la protection du public. La rareté de la main-d'œuvre est préoccupante, mais ce n'est pas une raison de baisser les exigences pour accéder à la profession infirmière. Le contraire serait irresponsable, notamment en raison des risques de préjudice que cela pourrait représenter pour les patients. Dans le contexte d'une société vieillissante, de problèmes de santé de plus en plus complexes et de soins à domicile, la pratique infirmière n'est plus ce qu'elle était. Les Québécois et les Québécoises sont en droit d'avoir accès aux meilleurs soins possibles. Les changements proposés s'inscrivent dans cette lignée », a conclu le président de l'OIIQ.
- Le NCLEX-RN est utilisé par tous les organismes réglementaires aux États-Unis et au Canada.
- Il existe depuis 1994 et a été soumis à plus de six millions de personnes, ce qui en fait un outil de mesure éprouvé.
- Un important bassin d'experts, c'est-à-dire des milliers d'infirmières et d'infirmiers issus des milieux de soins et des établissements d'enseignement, travaillent à son élaboration. Les experts actuellement impliqués dans l'élaboration de l'examen de l'OIIQ se joindront à ce bassin.
- Les questions sont soumises à des tests statistiques spécifiques et sont revues pour identifier les biais envers certains groupes, notamment les personnes immigrantes et les Autochtones.
- Il est mis à jour aux trois ans pour évaluer adéquatement ce qui est requis pour exercer la profession infirmière.
- Il repose sur un modèle cognitif qui reflète le jugement clinique infirmier, ce qui en fait un outil universel d'évaluation, peu importe le niveau de formation des candidates et candidats.
- Il n'impose aucune limite sur le nombre de reprises possibles et permet la tenue de plusieurs sessions d'examen par année, ce qui offre un avantage certain pour les milieux cliniques.
- Comme le suggère le Commissaire dans son rapport, des échanges sont prévus avec le National Council of State Boards of Nursing à l'origine du NCLEX pour s'assurer que l'examen est adapté à la réalité de la pratique au Québec, de même qu'à la langue en usage et au vocabulaire utilisé.
L'OIIQ est le plus grand ordre professionnel dans le domaine de la santé au Québec. Il est régi par la Loi sur les infirmières et les infirmiers et par le Code des professions. L'OIIQ est également guidé par ses valeurs de gouvernance que sont la confiance, la bienveillance, le respect et l'équité. Il compte près de 83 500 membres et quelque 16 000 personnes dans un parcours d'admission à la profession. Sa mission est d'assurer la protection du public par et avec les infirmières et infirmiers, tout en veillant à l'amélioration de la santé des Québécois. L'OIIQ a également pour mandat d'assurer la compétence et l'intégrité des infirmières et infirmiers du Québec ainsi que de contribuer à la promotion d'une pratique infirmière de qualité.
SOURCE Ordre des infirmières et infirmiers du Québec
et entrevues : Marine Detraz, Conseillère principale, relations publiques, Ordre des infirmières et infirmiers du Québec, 514 705-8096, [email protected]
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