La « prison-hôpital » est-elle la solution?
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Regroupement québécois des Centres d'aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (RQCALACS)07 sept, 2010, 15:56 ET
MONTRÉAL, le 7 sept. /CNW Telbec/ - Le Regroupement québécois des Centres d'aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (RQCALACS) questionne l'ouverture, hier d'une prison spécialisée dans le traitement des délinquants sexuels à Percé, plus communément appelée « prison-hôpital ». Basé sur le concept de délinquance sexuelle, ce type d'établissement renforce le préjugé selon lequel les agresseurs sont des « malades » incapables de contrôler leurs pulsions sexuelles. Cette croyance, en plus d'être erronée, tend à déresponsabiliser les agresseurs.
« Les agressions à caractère sexuel sont des actes de contrôle et de domination. Ils sont commis par des proches, des hommes ordinaires dans la majorité des cas. Les victimes sont à 83% de sexe féminin et près de 90% d'entre elles choisissent de ne pas dénoncer le crime à la police. La plupart des agresseurs ne sont donc pas dans les prisons, mais dans nos communautés. Comme ils ne correspondent pas à un profil-type, on les retrouve dans tous les milieux. Ils passent pour des hommes tout à fait respectables, surtout que plusieurs occupent une position d'autorité », rappelle Rosa Pires, agente de liaison et de promotion au RQCALACS.
En outre, le traitement des délinquants sexuels sous-entend que le problème est individuel alors qu'il s'agit d'une problématique sociale. Une approche préventive semble donc essentielle pour la diminution de la violence sexuelle dans notre société, dans une optique d'égalité entre les sexes. Ainsi, les 11,3 millions de dollars qu'a coûté la mise en place de la prison de Percé auraient été mieux investis dans des activités de prévention et de sensibilisation, de même que dans la surveillance accrue des agresseurs connus des policiers. Le RQCALACS questionne, par ailleurs, le fait que la thérapie offerte aux délinquants sexuels soit sur une base volontaire et qu'elle ne traduise qu'un mirage de sécurité pour les victimes.
En tant que ressources spécialisées en agressions à caractère sexuel, les CALACS sont très actifs dans le volet prévention de leur travail. En 2008-2009, ils ont rejoint, avec leurs actions, près de 28 000 personnes, en particulier des jeunes.
Pour connaître les coordonnées des CALACS, visitez le site Internet du Regroupement : www.rqcalacs.qc.ca
Renseignements:
Rosa Pires 514 376-5503, cellulaire: 514 346-1529 Source : Regroupement québécois des CALACS |
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