La Californie montre le chemin : le salaire minimum passe à 15 $
MONTRÉAL, le 30 mars 2016 /CNW Telbec/ - Journée historique pour un pays où l'écart entre les riches et les pauvres ne cesse d'augmenter ! Le 28 mars 2016, le gouverneur démocrate de la Californie, Jerry Brown, a annoncé la signature d'un accord entre son administration et les syndicats, en particulier le syndicat des services SEIU (Service Employees International Union), pour augmenter le salaire minimum horaire de 10 à 15 dollars d'ici 2022.
« L'augmentation du salaire minimum californien à 15 $ l'heure est une excellente nouvelle pour les travailleurs et les travailleuses de toute l'Amérique du Nord. Nous voulons que le Québec emboîte le pas à la Californie. C'est ce que nous allons demander au gouvernement Couillard », a fait savoir le président de la FTQ, Daniel Boyer.
L'augmentation sera échelonnée sur 6 ans. D'abord, une augmentation de 0,50 $ interviendra en 2017 et en 2018, puis de 1 $ les années suivantes. L'accord permettra d'augmenter le salaire de 5,6 millions de travailleuses et travailleurs californiens, un tiers de la main-d'œuvre de l'État.
Le salaire minimum californien est l'un des plus élevés des États-Unis. Mais la centrale syndicale AFL-CIO considère qu'un salaire minimum de 15 $ l'heure reste en deçà du minimum vital dans des États comme la Californie où, en réalité, un salaire minimal de 22 $ l'heure serait plus approprié.
Au niveau fédéral, le salaire minimum s'élève actuellement à 7,25 $ et son augmentation à 10 $ a été bloquée par les républicains au Congrès. La plupart des États du Sud dans lesquels des lois antisyndicales ont été adoptées pour faire disparaître le mouvement syndical (« right-to-work states ») n'ont même pas de loi sur le salaire minimum.
Cet accord est le résultat d'une longue et importante campagne publique de la part des syndicats et d'autres groupes de la société civile américaine mobilisés sous une bannière commune et un seul slogan : Fight For 15 ! Ce mouvement, qui prend de l'ampleur, est en train de traverser la frontière et de se répandre au Canada et au Québec. « Les syndicats affiliés de la FTQ ont adopté une résolution lors de notre Conseil général du 24 février dernier dans le but de contribuer à promouvoir cette cause au Québec dans les prochaines années », a indiqué Daniel Boyer.
Le SEIU (représenté au Québec par deux syndicats affiliés à la FTQ : le Syndicat québécois des employées et employés de service, SQEES-298, et l'Union des employés et employées de service, UES-800) a réussi cette avancée considérable en inscrivant une proposition de référendum sur le salaire minimum à l'agenda de la prochaine élection législative. La proposition avait toutes les chances de faire porter la campagne électorale sur le sujet et aurait permis de contraindre l'État à porter ce salaire à 15 $ par heure avant 2021. Selon un sondage du Public Policy Institute publié à la mi-mars, 81 % des électeurs de Californie pensent que le fossé entre les riches et les pauvres continue à s'aggraver et 58 % estiment que le gouvernement doit s'en occuper. Le gouverneur a préféré éviter le référendum en négociant une entente.
La FTQ, la plus grande centrale syndicale au Québec, représente plus de 600 000 travailleurs et travailleuses.
SOURCE FTQ
Atïm León, 514 891-2846
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